Le Fort de Vaujours

LE FORT DE VAUJOURS

Le fort de Vaujours est une fortification construite entre 1876 et 1880 sur les communes de Courtry et Vaujours. Le fort est situé à cheval sur les départements de la Seine-et-Marne et de la Seine-Saint-Denis (région Île-de-France). Actuellement, les terres du site s'étalent sur 45 hectares. Il fut associé le nom de la ville de Vaujours bien qu'il soit localisé majoritairement sur la commune de Courtry(1).

Culminant à 125 mètres d’altitude, le fort de Vaujours fait partie de la seconde ceinture de forts du camp retranché de Paris, imaginée par le général Séré de Rivières pour défendre la capitale.

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Plan du Fort de Vaujours

Sommaire

  1. Description
  2. Histoire du Fort de 1876 à 1944
  3. 1944-1955 : Les activités d'après-guerre
  4. 1955-1997 : Le Centre d'Études de Vaujours
  5. 1998-2002 : la découverte des contaminations à l'uranium
  6. 2002-2010 : la préparation à la reconversion industrielle du site
  7. 2011-2014 : Mobilisation du milieu associatif contre les projets de reconversion du fort
  8. Références
  9. Liens externes

Description

Le fort central est composé de deux fronts, de deux flancs et d’une gorge. Les fossés d'une largeur de 12 mètres sont battus par une caponnière de tête double, deux simples et une double de gorge de faible dimension. L'escarpe semi-détachée et la contrescarpe sont en maçonnerie(2).

L'entrée est précédée d'un pont dormant et d'un pont mobile à flèche. Le fort central est pourvu de deux magasins à poudre, d'un puits d'un débit journalier de 36 m3 et d'une citerne de 995 m3.

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Entrée du Fort Central en 2010

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La batterie Sud en 2013

Le fort possède deux batteries annexes nommées batterie de courtine nord et sud, elles possèdent chacune un casernement, une citerne d'eau respectivement de 34 m3 et 36 m3. Leurs fossés ont été réalisés en terre coulante et ne possèdent aucun ouvrage maçonné de défense.

Le fort de Vaujours a été construit avec les matériaux typiques des fortifications de la place de Paris de l’époque : Planchers en briques, murs en moellon de calcaire, ouvertures en pierre de taille et utilisation de pierre en meulière pour les façades.

Le fort pouvait supporter les armements suivants :

  • Fort central : 26 pièces de rempart, 2 pièces à tir indirect, 4 mortiers, 14 pièces de flanquement.
  • Batterie nord : 13 pièces de rempart, 2 pièces à tir indirect, 4 mortiers, 4 pièces de flanquement.
  • Batterie sud : 13 pièces de rempart, 2 pièces à tir indirect, 4 mortiers, 4 pièces de flanquement.

En 1882, le fort se voit doté d'une tourelle cuirassée en fonte dure de type Mougin numérotée J. Cette tourelle provenant des ateliers de Chatillon-Commentry est pourvue de 2 canons longs de 155 De Bange modèle 1877. Elle est implantée au-dessus du passage situé en arrière de la caponnière de tête du Fort Central.

La garnison théorique du fort était de 1015 hommes et 12 chevaux. La répartition des troupes était prévue comme suit :

  • 691 hommes au Fort Central : 17 officiers, 34 sous-officiers, 640 soldats.
  • 162 hommes à la Batterie nord : 4 officiers, 6 sous-officiers, 162 soldats.
  • 162 hommes à la Batterie sud : 4 officiers, 6 sous-officiers, 162 soldats.

Histoire du Fort de 1876 à 1944

En 1870, la France est en partie occupée par les armées prussiennes à la suite de la défaite française ; à partir de 1874 est adopté un ensemble fortifié dit système Séré de Rivières qui permet notamment la construction de fortifications pour défendre Paris. Au total, ce sont 18 forts, 5 redoutes et 34 batteries qui ont été construits autour de la capitale entre 1874 et 1881.

Du 5 au 20 septembre 1894 sont organisées des manœuvres de forteresses afin de tester la défense de Paris. L’ensemble des opérations est supervisé par le général Saussier alors gouverneur militaire de la place de Paris.

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Le président Casimir Perrier au fort de Vaujours lors des manœuvres de 1894

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L'attelage présidentiel à la batterie Sud du fort de Vaujours lors des manœuvres de 1894

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Fort de Vaujours, le général Saussier en inspection des manœuvres de forteresses de 1894

Le 18 septembre 1894, Casimir Perrier Président de la République se rend sur place afin de se féliciter du succès des manœuvres. Il s’ensuivra un déjeuner offert par le chef de l'état à la batterie sud du Fort où une tente est dressée pour 98 couverts.

Le chef de l'état, lors de son discours donné à cette occasion, ne tarira pas d'éloges sur la qualité les troupes engagées lors des manœuvres(3).

Le 12 août 1914, en provenance de Poitiers, le 2e bataillon du 68e Régiment d'Infanterie Territoriale (RIT) prend ses cantonnements entre les villages de Villeparisis, du Pin, de Villevaudé et le fort de Vaujours, afin d'assurer la défense de l'est du camp retranché de Paris(2).

Début 1914, servis par un détachement de Canonniers-Marins, le fort ne compte que 16 canons sur le rempart et 10 au niveau des caponnières(4).

Entre 1915 et 1916 deux canons de 75 dédiés à la Défense Contre Aéronefs (DCA) sont mis en œuvre, ils seront retirés en 1917. Le fort est par la suite utilisé comme dépôt de munitions(4). En 1939, 2 canons de 105 destinés à la Défense Aérienne du Territoire (DAT) sont installés sur les dessus du fort central par l’armée française(2).

En juin 1940, sans aucune résistance, les allemands prennent possession du fort et l'utilisent comme dépôt de munitions.

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Soldats allemands en 1942 devant l'entrée du Fort Central

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Soldats allemands en 1942 autour de canons français

1944-1955 : Les activités d'après-guerre

Après-guerre, le fort est utilisé comme site de déminage par diverses entreprises privées ayant été mandatées à la destruction de stocks de munitions provenant du département de Seine et Oise(2). Les opérations se déroulent dans les batteries sud et nord, trois accidents ayant entraînés des destructions de maçonneries sont à noter, le plus important détruira le passage couvert de la batterie nord en 1947(2).

En 1947, la Poudrerie Nationale de Sevran-Livry, occupe une partie du fort à des fins de recherches portant sur des matières explosives, le travail est essentiellement concentré sur la propulsion de fusées à propergol solide (ou poudre)(5).

Des premières expérimentations liées au développement des détonateurs des futures bombes atomiques françaises sont réalisées à l'air libre sur l'emprise du Fort de Vaujours à partir de 1951(6).

1955-1997 : Le Centre d'Études de Vaujours

Le Centre d'études de Vaujours est créé le 3 juin 1955 pour "effectuer toutes études sur les poudres et les explosifs utiles à la réalisation d'armes nucléaires". Il dépend du bureau d'études générales du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et du ministère de la Défense nationale (direction des Poudres). Les fondateurs du centre sont des ingénieurs des Poudres travaillant à Poudrerie de Sevran(6).

Ce sont les débuts d'une nouvelle science la détonique. Appliquée aux développements des armes atomiques, cette science des ondes de chocs et des déflagrations est utilisée dans le but d'élaborer les détonateurs des bombes nucléaires(6).

Afin de tester ces détonateurs et leurs actions sur la matière, certains tirs sont réalisés avec de l'uranium appauvri (U-238) ou de l'uranium (U-92). Ce sont les concepteurs des bombes atomiques qui exigent l'utilisation de ce matériau(6).

Au début, les tirs sont réalisés à l'air libre projetant des poussières et des éclats jusqu'en dehors de l'emprise du Fort. Les champs de tirs ne sont couverts de béton qu'au début des années 60. En 1967, une vingtaine de casemates de tir sont en service. Dans les années 60, lors des grosses campagnes de tirs, il pouvait y avoir jusqu'à 50 explosions par jour(6).

En mai 2002, le CEA a déclaré officiellement avoir réalisé 2000 tirs à l'uranium sur le Fort de Vaujours dont 800 en casemates et 1200 à l'air libre avec une quantité maximale expérimentée estimée à 10 kg d'uranium par tir. Pendant la période d'activité, le CEA a estimé avoir utilisé un total de 1200 kg d'uranium. Les tirs à l'uranium, selon le CEA, auraient cessé en 1992. Il a également déclaré que 150 kg d'uranium auraient été dispersés et seraient donc toujours présents dans les sols et les sous-sols du site(7).

Selon le dernier responsable du Centre d'Études de Vaujours, Pierre Gicquel, lors des tirs à l'uranium à l'air libre, des poussières radioactives se sont dispersées au gré du vent, sur des centaines de mètres tout autour du Fort de Vaujours(8).

À partir du début des années 60, les plus gros tirs, dont ceux à l'air libre, sont déplacés sur le site militaire de Moronvilliers situé à une vingtaine de kilomètres de Reims. Ainsi, le Centre change de nom pour devenir le C.E.V.M pour Centre d'Études de Vaujours-Moronvilliers(6).

Sur le site de Moronvilliers, par temps sec, les tirs à l'uranium à l'air libre engendrent des incendies de broussailles. Ces incendies provoquent l'explosion de munitions non explosées de la guerre 14-18 dont certaines contiennent du gaz Sarin(6).

Les tirs étaient filmés au moyen de caméras à haute vitesse afin d'étudier au milliardième de seconde les effets des explosifs sur les matières placées au contact(6).

Après chaque tir dans les casemates, les poussières en suspension étaient évacuées directement dans l'atmosphère au travers de systèmes de ventilation, les éclats et autres poussières tombés au sol étaient lavés à grandes eaux vers des puits d'infiltration ou de lavage profonds de plusieurs dizaines de mètres(9,10,11,6).

Afin de développer les explosifs, beaucoup de matières chimiques furent utilisées dont certaines très dangereuses qui nécessitaient l'utilisation de scaphandre afin de pouvoir les manipuler(6).

C'est au Centre d'études de Vaujours que fut développé le détonateur de la première bombe atomique française la Gerboise Bleue qui fut tirée le 13 février 1960 à Reggane dans le Sahara algérien(6).

Le 7 février 1963, le général de Gaulle, président de la République rendit visite au centre. Il fut accompagné de nombreuses personnalités politiques dont Georges Pompidou(6).

En janvier 1996, le président de la république proclame l'arrêt définitif des essais nucléaires. Dans le cadre de la restructuration de Département des Applications Militaires du CEA, il est décidé de fermer le Centre d'études de Vaujours. Celui-ci fermera ses portes définitivement en 1997(6).

1998-2002 : la découverte des contaminations à l'uranium

Après la fermeture du Centre d'études de Vaujours du CEA, l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) a effectué le 2 juillet 1998 un "contrôle radiologique final" du centre d"études de Vaujours. L'OPRI qui a fusionné par la suite, le 13 février 2002, avec l'Institut de protection et de sûreté nucléaire pour devenir l'IRSN a déclaré que toutes les mesures radiamétriques qu'elle avait réalisée ce jour là étaient normales et qu'il n'y avait "pas lieu d'inscrire le site au recensement national des sites et sols pollués".

En mars 1998, démarrent les procédures administratives dans le cadre de l'élaboration d'un dossier d'abandon du site. Courant 2000, une enquête publique est mise en place ainsi qu'une une commission de suivi (Commission Guillaumont). Lors de l'enquête, le CEA a admis qu'il y avait des "zones tellement contaminées qu'elles avaient été noyées dans le béton compte-tenu de l'impossibilité de les décontaminer". CEA a aussi déclaré admettre "qu'une quantité d'uranium avait gagné la masse de gypse sous-jacente, via les réseaux d'eau pluviale et les puits d'infiltration"(12,13).

Suite à une très forte mobilisation locales, une contre-expertise est obtenue en 2001. Cette contre-expertise est réalisée par le Laboratoire SUBATECH pour le CEA et par la CRIIRAD pour les associations.

Elle permet d'identifier de façon exploratoire et non exhaustive :

  • des points chauds radioactifs dans certaines anciennes casemates de tir,
  • une contamination des sols à l'uranium,
  • la présence d'anciens paratonnerres irradiants en radium.

Le but de cette contre-expertise n'était pas de réaliser un état radiologique complet du site mais de caractériser les contaminations radiologiques du fort. Une décontamination limitée est réalisée à la charge du CEA. Les sols ne sont décontaminés que sur 1 000 m2 sur un site vaste de 45 hectares.

En 2002, le CEA a déclaré "qu'il ne voyait pas l'intérêt d'aller plus loin compte tenu des coûts" et "au fait qu'il n'y aurait à l'avenir aucune activité autorisée dans le fort"(14).

Lors des opérations d'assainissement limitées en 2002, plusieurs centaines d'obus de 20, 25, 50 et 75 mm ont été déterrées. Ces découvertes interrogent sur les risques liés aux munitions non explosées.

L'Analyse des sols et des mousses terrestres, par la CRIIRAD et le CEA en 2001-2002 a permis de détecter la présence de métaux lourds tels que de l'arsenic, du cuivre, du plomb, du tungstène, du zirconium, etc.

Dans le livre "Si Vaujours m'était conté"(6), des produits chimiques utilisés lors des expérimentations sont mentionnés : Tétranitrométhane, nitrobenzène, acide nitrique concentré, dinitrotoluène liquide, hexogène (page 75), hexocire graphité, aluminium, nitrate de baryum (page 76), octogène, nitrate de polyvinyle, dibutylphtalate, polybutadiène, TATB (page 77), hexolite, ELP (page 78), chimie du fluor (page 80), cyclohexanone ou acide acétique (page 88), amine nitroaromatique (page 89), sulfolane (page 91), acide cyanhydrique ou phosphine (page 91), oléum fumant (page 93), polyacrylate d’éthyle (page93), «synthèse de polymères borés à partir de carboranes dont la toxicité nécessitait d’opérer en scaphandre»(6) (page 93), etc.

En 2002, à la fin de la contre-expertise, la CRIIRAD exprime la nécessité d’un dépistage plus approfondi du site(15).

2002-2010 : la préparation à la reconversion industrielle du site

Un arrêté inter-préfectoral en date du 22 septembre 2005 a été prescrit en vue de l’institution de servitudes d’utilité publique sur la totalité des parcelles de terrains constituant l’emprise du fort de Vaujours. Ces servitudes ouvrent la porte à l'exploitation des sous-sols du site ainsi qu'à la mise en œuvre d'activités économiques. L’IRSN doit être consultée préalablement sur les modalités d’exécution des travaux futurs. Les terres issues de travaux de terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur le site même. Elles doivent être soumises au traitement ou au confinement nécessaire pour respecter le seuil de décontamination de 5 Bq d’uranium par gramme de terre et un débit de dose maximal de 1 µGy/h à l’extérieur des bâtiments.

L’occupation du site sera limitée à des activités d’industrie ou de services à l’industrie ou assimilées. En particulier, un usage résidentiel, des activités agricoles, des activités entraînant la présence régulière d’enfants, les établissements recevant du public et les lieux de rassemblement de personnes (parc public, camping, aire de spectacle…) sont proscrits(16).

En 2005, Les communes de Coubron et Villeparisis s'opposent officiellement à l'instauration de ces servitudes qui ouvrent la porte à une reconversion industrielle du Fort de Vaujours. Elles estiment le site trop dangereux pour de telles activités(17).

En 2009, le CEA met un terme au gardiennage du Fort de Vaujours. Il s'ensuit des vagues de pillages et de ferraillage sauvage du site.

En 2010, le fort de Vaujours est mis en vente par les services de l’État :

  • 30 hectares sont achetés par la société BP Placo, anciennement Placoplatre et filiale du groupe Saint-Gobain, qui envisage un projet d'exploitation à ciel ouvert afin d'y extraire le gypse. Ce projet implique donc la destruction du Fort Central et de la batterie nord du Fort de Vaujours.
  • 15 hectares sont acquis par la Communauté d’Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC – Chelles, Courtry, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine) qui souhaite y installer une zone d'activité logistique. La batterie sud y serait conservée et valorisée.

2011-2014 : Mobilisation du milieu associatif contre les projets de reconversion du fort

Début 2011, une partie du tissu associatif local commence à se mobiliser contre les projets de reconversion du Fort de Vaujours. Le 9 mai 2011, des militants associatifs pénètrent dans la partie du fort détenue par la société Placoplatre. Ils découvrent un potentiel point chaud dans l'ancienne casemate de tir TC1 du Fort Central. Le CEA avait déclaré avoir décontaminé ce point, nommé CEA1.

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La mesure de radioactivité au moyen d'un radex 1503 en mai 2011

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Le 25 février 2014, les techniciens de la CRIIRAD, de l'ACRO et de l'IRSN entrent dans le Fort Central

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Le 25 février 2014, les techniciens de la CRIIRAD, de l'ACRO et de l'IRSN constatent la contamination radioactive de l'ancienne casemate de tir à l'uranium

Les associations utilisent cette mesure afin d'interpeller les nouveaux propriétaires sur les dangers liés aux supposées contaminations résiduelles à l'uranium présentes sur le site.

En 2011, la société Placoplatre missionne l'IRSN afin d'étudier les carottes issues de 5 sondages des sous-sols du Fort de Vaujours. L'IRSN analyse également certains des points chauds trouvés en 2001-2002 censés avoir été décontaminés par le CEA. L'IRSN, dans ses différents rapports, déclare n'avoir rien trouvé d'anormal(18).

En mai 2013, Placoplatre, missionne la société BURGEAP-NUDEC afin d'étudier avec 5 détecteurs différents le point chaud détecté par les militants associatifs en mai 2011. Placoplatre affirme qu'aucune anomalie radiologique n'a été décelé en ce point.

Le 6 janvier 2014, des associations mettent en ligne une pétition demandant la vérité sur les contaminations à l'uranium et les pollutions du fort de Vaujours. Cette dernière sera signée par plus de 90.000 personnes en 2 mois(19). L'ampleur de cette pétition engendre une forte médiatisation du site.

Le 6 février 2014, le CEA, en présence d'élus et des préfets concernés, réalise des mesures de radioactivité au point CEA1 et déclare n'y avoir trouvé aucune anomalie.

Le 8 février 2014, à l'appel des associations, 400 personnes participent à une manifestation entre les communes de Coubron et Courtry(20).

Le 25 février 2014, à la demande de la préfecture de Seine-et-Marne, une analyse contradictoire supervisée par l'Autorité de Sureté Nucléaire du point CEA(1) est réalisée en présence de la CRIIRAD, de l'ACRO, de l'IRSN et d'un huissier de justice(21).

La CRIIRAD déclare y avoir relevé une radioactivité 70 fois supérieure à la normale au moyen d'un contaminomètre. Pendant la prise des mesures, un fragment d'uranium s'est détaché du mur et a été prélevé pour des analyses en laboratoire(22).

Le 15 Avril 2014, L'ASN confirme officiellement la contamination des points de contamination trouvées en 2011 par les associations.

Le 7 mai 2014, des documents officiels du CEA sont découverts qui mettent en évidence des expérimentations avec du Béryllium, un métal rare hautement toxique et cancérigène. http://blog.gagny-abbesses.info/post/2014/05/07/Fort-de-Vaujours-%3A-Le-B%C3%A9ryllium

Le 12 mai 2014, l'IRSN déclare que le protocole de destructions des bâtiments engagées par BP Placo n'apporte pas de garanties suffisantes pour la santé des travailleurs et des riverains. http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-saint-denis-93/vaujours-la-demolition-des-batiments-epinglee-17-05-2014-3847591.php

Le 17 Mai 2014, à l'appel des associations, 400 personnes participent à une manifestation devant l'usine BP Placo de Vaujours. http://sauvons.dhuis.fr/post/2014/05/19/Fort-de-Vaujours-%3A-500-manifestants-contre-la-carrière-au-fort-de-Vaujours

Une Commission locale d'information est initialement prévue courant avril 2014, après les élections municipales, afin de faire le point sur le projet d'exploitation des sous-sols du Fort de Vaujours désiré par Placoplatre. A la demande du ministère de l'environnement, cette commission se transforme en Commission de Suivi de Site (CSS). La première réunion de cette commission se tient le 02 Juillet 2014. La CRIIRAD ainsi que le Collectif Sauvons la Dhuis ne sont pas invités par les préfectures à y participer. http://sauvons.dhuis.fr/post/2014/06/19/FORT-DE-VAUJOURS-%3A-L%E2%80%99irresponsabilit%C3%A9-totale-des-services-de-l%E2%80%99Etat

Références

  1. ↑ (1) Compte rendu du conseil municipal de Courtry du 1er juin 1884.
  2. ↑ (2) a, b, c, d et e Service Historique de la Défense (SHD) Vincennes cotes diverses
  3. ↑ (3) MAZEREAU (Henri) & NOËL (Edouard), Les manœuvres de forteresse, Berger-Levrault Paris 1895.
  4. ↑ (4) a et b BARROS (Martin) & PERNOT (Jean François), les fortifications en Île De France 1792-1944, étude réalisée pour le compte de l'IAURIF mai 1993.
  5. ↑ (5) Société historique du Raincy, En Aulnoye jadis no 12 1983 et fascicule de Marcel HERVE.
  6. ↑ (6)ca, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n et o CEA, Si Vaujours m'était conté édité en 1998
  7. ↑ (7) Centre d'études de Vaujours : Rapport du Groupe Santé, Juillet 2002
  8. ↑ (8) Interview de Pierre Gicquel en 2001 pour Canal+ et l'Emission le Vrai Journal
  9. ↑ (9) Témoignage d'un ancien responsable du département des applications militaires au CEA de Vaujours archive
  10. ↑ (10) http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-saint-denis-93/je-suis-en-proces-contre-le-cea-15-01-2014-3494337.php archive
  11. ↑ (11) Témoignage de Lucien Baudouin ancien ingénieur du CEA de Vaujours archive
  12. ↑ (12) 2e bureau des installations classées en préfecture
  13. ↑ (13) J'ai vu des choses étranges au fort de Vaujours archive
  14. ↑ (14) Document CRIIRAD - Note d'étape de 17 septembre 2002 v1
  15. ↑ (15) Document CRIIRAD - Dossier Vaujours / Synthèse et recommandations du 17 septembre 2002
  16. ↑ (16) Fiche Basol du Fort de Vaujours archive
  17. ↑ (17) Le préfet prêt à autoriser l'exploitation industrielle du Fort archive
  18. ↑ (18) Fort de Vaujours : L’IRSN fait le point sur les contrôles radiologiques qu’il a réalisés sur le site archive
  19. ↑ (19) Une manifestation pour la vérité sur le fort de Vaujours archive
  20. ↑ (20) Riverains et associations exigent la vérité sur le fort de Vaujours archive
  21. ↑ (21) L'Autorité de sûreté nucléaire va mesurer la radioactivité du fort archive
  22. ↑ (22) Toujours des interrogations sur le fort de Vaujours archive

Publié le vendredi 3 juin 2011 par CN1037-GANDI