Fort de Vaujours / Courtry ou le risque d’un désastre sanitaire majeur

FortPlan.jpg

Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) a utilisé le fort de Vaujours (localisé sur les villes de Vaujours, Courtry et Coubron) de 1955 – 1997 (afin de réaliser des expérimentations dans les technologies du nucléaire). C’est sur le fort de Vaujours qu’a été développé le système de détonation de la première bombe atomique française. De 2000 à 2002, suite à un long combat politico-associatif, le CEA a accepté des études de la CRIIRAD afin d’étudier les pollutions radioactives du site (45ha).

FortVaujours_21112010_01_Web.jpg

L'entrée du fort de Vaujours en 2010.

En 2002, La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) a démontré l’importance de la pollution du site au travers de quelques mesures exploratoires. Suite à ce rapport qui n’était pas une cartographie radiamétrique complète, le CEA a a fait réaliser par SUBATECH, une décontamination limitée du site en surface autour des zones contaminées découvertes par la CRIIRAD et la SUBATEC.

Cette association a émis de très nombreuses réserves suite à ces opérations limitées de nettoyage, des réserves qui ont été très appuyées auprès de tous les acteurs dixit Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD.

Le rapport de 2002 ( Rapport CRIIRAD - Dossier Vaujours / Synthèse et recommandations de la CRIIRAD du 17 Septembre 2002 ) exprime la nécessité d’un dépistage plus approfondi du site (Chapitre 3.2 page 10).

En effet, le site n’a été que partiellement analysé et cela avec des méthodes ne permettant pas une analyse au-delà de quelques centimètres sous la surface (Chapitre. 2.7 page 7, ). De plus le CEA a admis être dans l’incapacité de nettoyer certaines zones contaminées du site.

Mesure à 30 fois la norme filmée par l'association l'Effort de Vaujours en Mai 2011.

Le CEA a rétorqué à ces réserves que celles-ci seraient couvertes par des servitudes du site dans le cadre d’un arrêté préfectoral. Ces servitudes devaient protéger le site de toute utilisation pouvant nuire à la santé publique.

8 années s’écoulent et le dossier est oublié de tous…

En 2010, la majeure partie du site est rachetée à l'état Français par la société Placoplatre dont des usines résident à proximité immédiate.

Une zone moindre est acquise par la Communauté d’Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC – Chelles, Courtry, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine). Placoplatre désire réaliser une carrière à ciel ouvert et le CAMC, une zone d’activités.

Une carrière à ciel ouvert, cela signifie le déplacement sur 35ha et sur 20 mètres d’épaisseur des couches de terres et de strates géologiques supérieures du site, puis l’éclatement des masses de gypses avec des explosifs !!!

Une Zone d’activité, cela signifie des travaux pour construire des bâtiments et dont le remaniement des sols à proximité immédiate d’une carrière à ciel ouvert sur des sols très probablement contaminés.

Une mesure de radioactivité 33 fois supérieure au bruit de fond a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 à l'aide d'un RADEX 1503. Cette mesure a été certifiée par la CRIIRAD en 2012. La CRIIRAD précise également qu'un bloc d'uranium de 100g sous 10cm de terre est difficilement détectable en surface à l'aide de compteur de ce type.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

La CRIIRAD ne tarde pas à réagir et demande que le fort de Vaujours doit faire l’objet de nouvelles expertises et que les activités prévues sont contraires aux servitudes qui devaient frapper le site.

CRIIRAD_Marne001_Web.jpg

La société Placoplatre, filiale du groupe Saint-Gobain, en réaction a déclaré qu’aucune mesure anormale n’a été détectée et a mis en place dans la foulée un gardiennage 24h/24h . Placoplatre déclare dans des communiqués officiels que le site a été nettoyé et qu'il n'est plus contaminé.

VaujoursITWPlacoWeb.jpg

Si la contamination du site est conforme aux propos et réserves de la CRIIRAD : Les risques sont multiples, les principaux étant la contamination des populations et des travailleurs par l’inhalation de poussières radioactives et d’expositions externes. Il convient également de préciser les risques additionnels liés aux explosifs et autres pollutions hautement toxiques qui ont souillé les sols du Fort de Vaujours.