Aqueduc de la Dhuis : Les élus EELV de la mairie de Paris se mobilisent

AQUEDUC DE LA DHUIS (77)

L’ambition environnementale de la Ville prend l’eau

Par Danielle FOURNIER et Sylvain GAREL / Mercredi 12 octobre 2011

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Cet article est paru ce jour sur le site des élus EELV de la Mairie de Paris.

La coulée verte de l’Aqueduc de la Dhuis, qui lie la Seine-et-Marne et Paris, est menacée par un projet d’exploitation d’une carrière de gypse

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C’est un superbe aqueduc de Seine-et-Marne construit au XIXe siècle et long de 130 km, qui relie Pargny-la-Dhuys (Aisne) au réservoir de Ménilmontant dans le XX e arrondissement de Paris. L’aqueduc abrite une promenade à flanc de coteaux sur plus de 27 km, véritable balcon où piétons et cyclistes franciliens contemplent une grande diversité de paysages. C’est également un corridor biologique important reliant plusieurs espaces boisés de la région.

Nous avons donc ici un patrimoine historique et environnemental exceptionnel sur une superficie de 63 200 m 2 et un linaire de près de 5 km sur les communes d’Annet-sur-Marne, Villevaudé, Claye-Souilly et Le Pin... que la Ville de Paris s’apprête à brader afin de permettre l’exploitation d’une carrière de gypse à ciel ouvert !

Pourquoi cette folie, pourquoi sacrifier une partie de l’aqueduc de la Dhuis ? Pour de petits motifs financiers.

  • « Petits » car il faut faire preuve de bien courte vue pour sacrifier une coulée verte pour l’exploitation de gypse, une roche qui sert à la fabrication du plâtre. BPP Placoplatre, la société qui souhaite exploiter ces terres, pourrait opter pour une activité souterraine, moins impactante, mais s’y refuse.
  • « Petits » car l’enveloppe financière espérée par la Ville de Paris pour la vente est modique : 10€ / m2, soit 630 000 € au total à comparer avec les 900 millions d’euros de droits de mutation attendus par la Ville en 2011 ! Et la comparaison vaut aussi avec les 20 millions d’euros offerts à la Fédération française de tennis (FFT) pour accomplir un autre saccage environnemental dans les serres d’Auteuil, avec l’extension de Roland-Garros.

Les éluEs écologistes au Conseil de Paris ont une demande simple : le retrait et la suppression de la délibération prévue lors du prochain Conseil des 17 et 18 octobre 2011. Ce projet de vente est en effet en totale contradiction avec :

  • Les investissements engagés par l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France et Eau de Paris pour l’aménagement de cette promenade : 6 millions d’euros en 2007-2008 !
  • Le protocole de coopération que la Ville de Paris et le département de la Seine et Marne viennent de signer avec notamment pour objectif le développement des trames vertes. Le prolongement dans les meilleures conditions et les meilleurs délais de la promenade de la Dhuis est ainsi expressément cité dans ce protocole (action 15) ;
  • Le Plan Biodiversité que la Ville prévoit de présenter au Conseil de Paris de novembre.