Entre Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne, une zone pourrie où l’armée a
craché de l’uranium pendant près d’un demi-siècle. Notre bin Placoplâtre veut y
ouvrir une carrière de gypse, en éparpillant tout.
Pourra-t-on bientôt acheter librement du plâtre radioactif ? Partisan
résolu du droit des consommateurs, Charlie est résolument pour. Mais ce n’est
pas encore gagné, et comme à l’habitude, à cause d’un groupuscule de
peine-à-jouir qui veut empêcher Placoplâtre d’ouvrir une carrière. Placoplâtre,
« leader sur le marché du plâtre et de l’isolation », comme l’annonce sa
publicité, est une filiale de Saint-Gobain, ce qui tombe mal. Car cette
transnationale française de près de 200 000 salariés traîne un gros lot de
casseroles judiciaires dans les dossiers de l’amiante, dont près de 50 000
litiges pour les seuls Etats-Unis.
Précisons que Placoplâtre n’a rien à voir avec l’amiante, mais tout avec le
plâtre, qui ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Il faut creuser, ouvrir
des carrières dans le gypse et faire cuire à feu doux. Or le Fort militaire de
Vaujours, à 20 kilomètres à l’est de Paris, est parfait. À cheval sur Vaujours
(Seine-Saint-Denis) et Courtry (Seine-et-Marne), il abrite dans ses
profondeurs, sur 45 hectares, un trésor de gypse qu’il suffit de sortir des
entrailles.
Reste à se débarrasser de l’immense merdier laissé en surface par nos
vaillants militaires. Car de 1951 à 1997, le Commissariat à l’énergie atomique
(CEA) a mené ici, en trompant son monde quantité d’essais et d’expériences en
relation avec la bombe nucléaire. Un ancien ingénieur, Lucien
Beaudouin, racontant sa sauce au Parisien (le 12 juin 2000), en rigolait
encore : « À l’époque, en 1955-56, date des débuts de l’activité du
CEA, les gens avaient traduit CEV qui veut dire Centre d’études de Vaujours par
Centre d’études en vol. Ils pensaient qu’on travaillait sur les avions. On ne
les a jamais contredits. En fait, on commençait à étudier la charge explosive
qui fait partie de la bombe atomique. »
Nul ne sait, car c’est un secret d’État, tout ce qui a été fait.
Mais le même Lucien Beaudouin ajoute gaiement : « Les
morceaux d’uranium partaient comme une fusée dans l’air. La désintégration de
l’uranium peut produire d’autres métaux très dangereux… des gaz aussi peuvent
s’échapper, beaucoup plus radioactifs que l’uranium ! »
Le reste est loufoque, mais ne peut être qu’évoqué. En 2002, la Crii-Rad
mène une rapide analyse sur place, qui démontre une pollution nucléaire
importante, avec des points chauds où se concentre la contamination. Il
faudrait mener des travaux approfondis, conclut le labo, mais ils n’auront pas
lieu. En 2010, le site est acheté par Placoplâtre et, sur 11 hectares, par une
Communauté de communes qui veut y installer une zone industrielle. En 2011, des
bénévoles d’une association locale, l’Effort de Vaujours, passent sur le
terrain avec des compteurs Geiger et y trouvent des rayonnements 33 fois plus
élevés que le bruit de fond ordinaire.
Depuis, ça gueule, de plus en plus fort, et une pétition limpide a
recueilli autour de 60 000 signatures (http://www.change.org/FortdeVaujours), ce qui est énorme. Il
faut dire que les choses se précisent, car Placoplâtre attend désormais des
arrêtés préfectoraux pour lui permettre de commencer les travaux, sans bien
entendu mesurer la radioactivité, et non plus la pollution pourtant certaine
aux métaux lourds – arsenic, mercure, plomb – et aux saloperies chimiques comme
les PCB et les dioxines.
Deux faits pour apprécier jusqu’au bout la noble entreprise de Placoplâtre.
Un, Jean-Claude Antiga, un peintre de 55 ans qui a bossé vingt ans pour le CEA
à Vaujours. Il est entré sans protection dans des conteneurs où ne pénétraient
que des hommes en scaphandre. Il a un cancer de la thyroïde. Il est en procès
contre le CEA. Deux, une étude de l’Agence régionale de santé (ARS), réalisée
en juin 2012. Elle porte sur l’état de santé des habitants de Courtry,
riverains bien heureux du Fort de Vaujours. Dans cette petite ville, 52 % des
hommes et 49 % des femmes meurent des suites d’une tumeur. En Seine-et-Marne,
département où se trouve Courtry, les taux sont de 36 % pour les hommes et 26 %
pour les femmes. Ce n’est pas une preuve. Juste un sacré flip.
Vous êtes déjà plus de 79.000 personnes à vous indigner devant les
projets surréalistes de Placoplâtre et de la Communauté d'Agglomération de
Marne et Chantereine (CAMC), sur un ancien site du
Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) contaminé par des matières
radioactives, pollué aux métaux lourds, chimiquement souillé et piégé
par des obus non explosés depuis la seconde guerre mondiale.
Novembre 2011, manifestation victorieuse pour empêcher la vente de 4,7 kms
de la Dhuis à Placoplâtre.
Vous êtes déjà plus de 79.000 personnes à demander la vérité sur l'état de
santé des populations locales qui souffrent, dans l'indifférence, de taux de
décès par cancer anormalement élevés depuis des dizaines d'années.
Devant les tentatives d'élus de minimiser la gravité de la situation, le
silence absolu des services de l'ÉTAT, le jusqu'au-boutisme de Placoplâtre et
les voeux pieux de la Communauté d'Agglomération de Marne et
Chantereine :
Le collectif « Sauvons la Dhuis », vous invite à une marche pour
dire :
NON aux projets de Placoplâtre et de la Communauté d'Agglomération de Marne
et Chantereine
POUR que tous les moyens soient donnés afin de trouver les causes des taux
élevés de décès par cancer dont souffrent les riverains du Fort de
Vaujours.
Cette marche aura lieu Samedi 8 Février 2014 à partir de 14h30. Le lieu du
rendez-vous a été fixé sur la commune de Coubron (93470), au niveau la place du
Pâtis.
Cette marche pour la santé des citoyens, d'une durée de 2 heures, permettra
de faire un aller-retour de Coubron (93470) à Courtry (77181), entre la
Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne.
Samedi 8 février 2014 à 14h30, d'où que vous soyez, nous comptons donc
fortement sur votre participation afin de préserver la santé des
habitants et des personnes qui interviendront sur le site et pour exiger que
Placoplâtre et la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine
abandonnent DÉFINTITVEMENT leurs projets respectifs d'une carrière à ciel
ouvert et d'une zone d'activité économique sur le fort de
Vaujours.
Nous comptons également sur vous nombreux pour demander la levée du
secret défense et la mise en place d'une commission d'enquête
parlementaire relative aux conséquences des expérimentations
nucléaires réalisées au Centre d'études du Commissariat à l'Énergie Atomique de
Vaujours-Courtry.
Cette manifestation est avant tout une marche citoyenne et apolitique.
Ainsi, nous demandons aux élus et membres de partis politiques souhaitant
participer à cet événement de ne porter aucun signe distinctif et de n'envoyer
aucun message à caractère politique.
30/01/2014 - Communiqué du collectif "Sauvons la Dhuis"
Dans notre pétition, déjà signée par plus 82.000 personnes, nous
avions signalé que du début des années 1960 jusqu'en 1997, le Commissariat à
l'Énergie Atomique (CEA), après chaque tir à l'uranium en casemates, évacuait
les éclats, poussières et autres déchets à grandes eaux dans des puits dit de
"lavage" profonds de plusieurs dizaines de mètres.
Tir froid à l'uranium pris avec une caméra haute-vitesse (Source - Archive
CEA)
En effet, 14 de ces puits ont été recensés sur le site. Certains ont été
bouchés avec du béton à la cessation des activités du CEA entre 1995 à
1998.
Lors de l'enquête publique de 2000, le CEA, après avoir nié vigoureusement
pendant des années toute pollution du Fort de Vaujours, avait fini par
reconnaitre que certains ouvrages contaminés avaient été noyés dans le béton
compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.
Sous la pression de l'époque, le CEA avait aussi fini par admettre
qu'une quantité d'uranium avait gagné la masse de gypse sous-jacente, via les
réseaux d'eau pluviale et les puits d'infiltration (Source : 2ème
bureau des installations classées en préfecture).
Quelle est cette quantité d'uranium qui contaminerait l'or blanc convoité
par Placoplâtre ?
Nous nous sommes renseignés : lors des "petits" tirs d'uranium qui
faisaient vibrer les vitres des riverains, le CEA utilisait des sphères
d'uranium d'environ 250 à 300 grammes, de 4cm de diamètre; pour les tirs plus
important, les sphères étaient d'autant plus grosses.
Les témoignages d'anciens du CEA confirment qu'après chaque explosion les
poussières radioactives en suspension dans l'air étaient directement envoyées
dans l'atmosphère alors que les poussières et autres éclats au sol étaient
poussés à grandes eaux directement dans des puits de lavage. __Le CEA a
pratiqué jusqu'à 50 tirs par jour de 1955 à la fermeture du centre
d'expérimentation en 1997. Des gros tirs à l'air libre ont été réalisés sur le
fort de Vaujours au début des années 50 avant que le centre d'expérimentation
ne soit officiellement créé en 1955.
Extraits du
Livre du CEA "Si Vaujours m'était conté" : Très grosses Cadences de
tirs, jusqu'à 50 tirs par jour, avec une vingtaine de casemates de tirs en
activité en 1967, ce n'est qu'au début des années 60 que le champ de tirs est
recouvert pour contenir les éclats et projections métalliques !!!
De très grosses cadences de tirs
Sphère de tir à l'uranium (Source : Archive CEA)
Dans les années 1950, selon le CEA lui même, les tirs à l'uranium dont les
gros tirs étaient réalisés à l'air libre !!!
Un calcul simple permet de se faire une idée des quantités d'uranium qui ont
pu atteindre les masses de pierre à plâtre des sous-sols du Fort de Vaujours.
Rien qu'avec des hypothèses basses, 5 tirs par jour avec des sphères d'uranium
de 275 grammes, 200 jours par an, pendant 40 ans : cela représente 11
tonnes d'uranium, oui vous savez bien lu : 11 tonnes.
Nous avons donc potentiellement plusieurs tonnes d'uranium dans l'or blanc
de Placoplâtre.
Pourquoi Placoplâtre, en 4 ans, n'a t'il pas demandé à l'Institut de
Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) d'inspecter ces puits ?
Pour information, cet arrêté, pris en dépit d’un AVIS DEFAVORABLE de
l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), banalise, selon cette dernière, la
délivrance de dérogation de ce type. La CRIRAD s'oppose également à cet arrêté
depuis sa publication.
Accès à un des 14 puits de lavage du Fort de Vaujours en 2011
Le 6 février 2014 prochain, à 08h30, Placoplâtre reçoit officiellement des
élus triés sur le volet. Les cadres de cette société seront accompagnés de
représentants du CEA.
Et oui, les propriétaires d'hier s'associent avec ceux d'aujourd'hui, le CEA
sera donc présent, comme en 1997, pour tenter de faire croire aux politiques
que cet ancien site de conception des détonateurs des bombes atomiques
françaises, dont les activités entre 1951 et 1997 sont toujours frappées du
secret défense, est normal !!!
La presse et les associations bien sûr, ne sont pas
invitées. C'est tout l'art de la transparence par l'absence des
questions qui fâchent et du débat contradictoire !!!
Voilà encore le genre de manœuvre qui renforce le collectif "Sauvons la
Dhuis" dans sa lutte pour l'abandon immédiat du projet de carrière de gypse à
ciel ouvert sur les emprises du fort de Vaujours.
Le projet Placoplâtre ne doit pas constituer un frein a l'établissement de
la vérité sur la nature réelle des risques : liés aux contaminations
radioactives, aux pollutions chimiques, à la présence de métaux lourds et de
munitions non explosées.
C'est aussi pour cela que nous demandons, en ce lieu, la levée du
secret défense sur les activités du CEA auprès de l'État Français.
En effet, depuis 2011, Placoplâtre, filiale du Groupe Saint-Gobain, tente de
rassurer les préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne, les élus ainsi
que les habitants des environs en s'appuyant sur des analyses de l'IRSN qui
affirmeraient qu'il n’existe aucune contamination radioactive sur le site.
Le 24 Janvier 2014, pressé par la médiatisation de notre pétition, l'IRSN a
publié pour sa part une note d'information relative au fort de Vaujours.
La lecture de cette note est édifiante, accablante et laisse sans
voix.
On y apprend que la société Placoplâtre,s’était engagée en 2011, à
rendre publics les résultats de leurs analyses. A ce jour, le
collectif "Sauvons la Dhuis", malgré des demandes répétées, n'a jamais réussi à
les obtenir. Cet engagement n'a donc jamais été tenu, aucun
document de l'IRSN n'a jamais été communiqué lors des différentes réunions avec
Placoplâtre sur le sujet !!!
Cette note met également en évidence des analyses réalisées à la demande
exclusive de Placoplâtre. Celles-ci ont été limitées à l'analyse de carottes de
sondages des sols réalisés par d’autres prestataires sans aucune garantie de
provenance; ainsi qu'à la seule étude de points de contamination radioactifs
ciblés lors des campagnes de prospection très limitées de 2001/2002 réalisées
par la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la
Radioactivité (CRIIRAD) et la SUBATECH.
Dans cette note, l’IRSN affirme enfin que « les analyses radiologiques
conduites par l’IRSN ne constituent pas un « état radiologique du
site » permettant une évaluation d’un risque sanitaire éventuel induit
pour les populations riveraines ».
que les moyens mis en œuvre en 2001/2002 par le CEA n'étaient pas en mesure
de détecter les contaminations radioactives des sols en dessous de quelques
centimètres de profondeur,
qu'un bloc d'uranium 238 sous quelques centimètres de terres est très
difficile à déceler en surface,
que le CEA a reconnu que certains ouvrages contaminés ont été noyés dans le
béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer,
que les eaux potentiellement contaminées par les tirs à l'uranium, étaient
déversées dans des puisards qui peuvent être contaminés en profondeur,
que les résultats des mesures de radioactivité réalisées sur site par les
associations en 2011, 33 fois supérieures à la norme "doivent être pris en
compte"
Les révélations de l'IRSN font donc éclater avec force, une bien triste
vérité : aucun état radiologique complet du site n’a jamais été réalisé,
et pourtant, cela n'empêche pas la société Placoplâtre de laisser entendre haut
et fort que tout est normal et de s'enfoncer dans un jusqu'au-boutisme
irresponsable.
Cette situation ne peut plus durer.
Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de
Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503.
Si nous voulons bâtir ensemble un avenir serein et partagé en ce lieu, il ne
doit plus y avoir d'actes inconscients de dissimulation et de minimisation des
risques.
Cet industriel ne doit plus être juge et partie des dangers qu'il fait
courir à ses employés, à ses sous-traitants ainsi qu'aux populations riveraines
des villes de Courtry, Coubron, Vaujours et d'ailleurs.
C'est pourquoi, le collectif "Sauvons la Dhuis" re-demande avec force,
l'abandon immédiat du projet de carrière de plâtre à ciel ouvert sur les
emprises du fort de Vaujours.
Le projet de Placoplâtre ne doit plus être un obstacle à l'établissement de
la vérité sur la nature réelle des risques liés aux contaminations
radioactives, aux pollutions chimiques, à la présence de métaux lourds et de
munitions non explosées.
Ainsi nous demandons aux préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne
de publier, dans les plus brefs délais, des arrêtés préfectoraux
interdisant :
l'exploitation des sols et des sous-sols du site
la destruction des bâtiments du fort de Vaujours
toute occupation humaine du site hormis celle liée à la sécurisation des
accès du site
Ceci est un préalable indispensable pour que tous les moyens soient mis en
œuvre, de façon indépendante, afin que toute la lumière soit faite sur les
contaminations du fort de Vaujours.
C'est aussi pour cela que nous demandons, en ce lieu, la levée du secret
défense sur les activités du CEA auprès de l'État Français.
Ce n'est que lorsque la vérité sera parfaitement établie et connue de tous,
qu'un avenir pour le fort de Vaujours pourra être envisagé, ensemble.
En région parisienne, un ancien site d’expérimentations nucléaires est
l’objet d’une bataille entre l’entreprise BPB Placo, qui souhaite en faire une
mine à ciel ouvert, et un collectif d’associations, qui affirme que les lieux
ont subi une pollution radioactive.
Article paru dans Politis n° 1287
Voilà plus de dix ans que l’avenir du fort de Vaujours, à cheval entre la
Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis, est sujet à polémique. Aujourd’hui, le
collectif Sauvons la Dhuis sonne l’alarme : trop d’incertitudes entourent
le site, et la mine de plâtre qui devrait le remplacer constitue un danger.
Construit en 1876, le bâtiment a été la propriété du Commissariat à l’énergie
atomique (CEA) de 1951 à 1997. L’organisme y réalisait des expériences
pyrotechniques pour développer des détonateurs de bombes atomiques. Il
utilisait de l’uranium appauvri qui, d’après les témoignages d’anciens
employés, atterrissait parfois à plusieurs centaines de mètres de là.
Fronton du Fort de Vaujours
En 1997, le CEA quitte les lieux et commence à nettoyer le site. Quatre ans
plus tard, lors d’une campagne de mesures à la demande de plusieurs
associations, la Commission de recherche et d’investigation indépendantes sur
la radioactivité (Criirad), créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl,
est autorisée à faire des relevés sur le site. Plusieurs zones radioactives
sont détectées. « À l’époque, le CEA a reconnu avoir bétonné des zones
trop contaminées pour être nettoyées », se souvient Bruno Chareyron,
responsable du laboratoire de la Criirad. Le CEA poursuit son assainissement.
« Seulement 1 000 mètres carrés sur 45 hectares !, déplore Christophe
Nédélec, du collectif Sauvons la Dhuis.
Nettoyer correctement le site coûterait très cher. » D’après Jérôme
Joly, directeur général adjoint de l’Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN), le nettoyage a été fait dans des zones ciblées, ce qui,
« sur le principe, ne le choque pas ». En
2005, la préfecture décide de frapper le site de servitudes pour encadrer
l’exploitation du terrain : « Les terres issues de travaux de
terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur
le site même. » Son utilisation pour un usage résidentiel ou recevant du
public est interdite, et tous les travaux devront être contrôlés par
l’IRSN.
Des servitudes qui seraient un simple « principe de précaution »
pour Xavier Clément, porte-parole du CEA. « Les diverses commissions et
services de l’État avaient de toute façon établi qu’il n’y avait plus d’impact
radiologique sur le site », précise-t-il. En 2010, la société BPB Placo, qui
possède déjà l’usine de plâtre voisine (l’une des plus grandes d’Europe),
rachète les trois quarts du site. Elle souhaite détruire le bâtiment et
installer une mine de gypse (le principal composant du plâtre) à ciel ouvert.
Les associations s’inquiètent de nouveau : le site a-t-il été bien
nettoyé ? Sans autorisation, le collectif Sauvons la Dhuis parvient à
faire des mesures. « Nous sommes allés sur les points chauds identifiés
par la Criirad. Notre appareil, un Radex, indiquait une valeur environ 30 fois
supérieure au niveau naturel », raconte Christophe Nédélec. Au même moment, BPB
Placo commence ses prospections en concertation avec l’IRSN. « On a
recherché des traces d’uranium, mais on n’a rien trouvé », raconte Gilles
Bouchet, responsable du développement des carrières à BPB Placo. L’Autorité de
sûreté nucléaire (ARN) donne son aval.
Entre les rapports officiels des organismes publics et les résultats d’une
expertise citoyenne, où se niche la vérité ? Dès qu’il s’agit d’atome, la
méfiance est de mise. Mais BPB Placo défend son travail. « Nous contestons
les mesures du collectif, réagit Gilles Bouchet. L’IRSN a mesuré deux fois ces
points, de façon publique, et je pense qu’il est difficile de mettre en doute
ses compétences. » L’IRSN a réalisé deux types de mesures : elle a
d’abord recherché des rayonnements puis analysé des prélèvements. Une méthode
« très sensible » selon Jérôme Joly. De son côté, Bruno Chareyron
estime que « le Radex est relativement performant pour détecter
l’uranium.
C’est une matière très difficile à détecter, il faut vraiment être à
l’endroit exact de la présence d’uranium, et qu’il ne soit pas recouvert de
terre. Les résultats des recherches du collectif doivent être pris en compte ».
Depuis 2010, et malgré les doutes, la société BPB Placo a continué ses
prospections, et les villes alentour ont voté la modification de leur plan
d’urbanisation pour y intégrer le futur chantier. « Ici c’est “placoland”
!, s’insurge Christophe Nédélec. Le lobby est très puissant. On nie l’évidence
de la présence de radioactivité, sinon l’exploitation du site ne serait plus
rentable. Tout le monde flippe pour l’économie, pour l’immobilier. »
Depuis le 6 janvier, la bataille a pris un tournant. Le collectif a lancé
une pétition dans laquelle il demande à la préfecture une nouvelle étude
indépendante et la mise en place d’une enquête parlementaire. Quinze jours
après sa mise en ligne, elle a déjà recueilli 80 000 signatures. Christophe
Nédélec a tourné une dizaine de vidéos pour permettre aux internautes de
comprendre ce dossier complexe. Plusieurs médias ont relayé l’information,
notamment le Parisien. Dans ses pages, des témoignages troublants : un
ancien du CEA dit avoir manipulé des produits radioactifs sans précautions, un
sous-traitant déclare avoir été exposé à la radioactivité, ce qui expliquerait
son cancer de la thyroïde. « Nous avons toujours appliqué la loi et nous
avions des délégués du personnel qui auraient signalé tout problème », commente
Xavier Clément, du CEA. « Dans la pétition, il est dit que nous allons
demander la levée des servitudes, ce qui est faux, précise Gilles Bouchet. Nous
savons creuser des mines et, à Vaujours, nous ne déplacerons pas la terre autre
part que là où c’est autorisé. » L’entreprise, qui désire répondre aux
signataires, souhaite l’organisation d’une réunion publique.
Elle prévoit aussi de créer un centre d’information sur les travaux.
« Nous nous conformerons à ce que nous demande l’État, et voulons prendre
en compte les remarques de la Criirad pour lever toutes les incertitudes »,
assure le responsable de BPB Placo. Pour lui, il n’est pas question d’exposer
qui que ce soit à un danger radioactif. Et les supposées parties contaminées
puis bétonnées, que deviendront-elles ? « Si quelqu’un devait
démonter les bâtiments, ces zones bétonnées le seraient sous le contrôle
radiologique de l’IRSN », répond Xavier Clément. Un dernier élément vient
ajouter aux inquiétudes : les résultats d’une étude sur la santé des
habitants de Courtry, la ville voisine.
Réalisée en 2012, elle révèle des taux très élevés de décès dus à des
tumeurs : 16 points de plus que la moyenne de Seine-et-Marne pour les
hommes, 23 de plus pour les femmes. Des chiffres qui viennent s’ajouter aux
constatations de médecins : le nombre de cancers de la thyroïde et de
dérèglements hormonaux dans le voisinage serait anormalement élevé. « Ça
ne peut pas avoir de lien avec la radioactivité, explique Jérôme Joly, de
l’IRSN, puisque c’est l’iode qui provoque ce type de maladies, et non l’uranium
dans l’état dans lequel il était utilisé ici. »
En réaction à ces résultats et à la crainte grandissante de la population,
la communauté d’agglomération Marne et Chantereine, propriétaire du reste du
fort, et qui prévoyait d’y installer une zone d’activité logistique, demande à
l’Agence régionale de santé qu’une étude soit menée « pour lever toute
incertitude et apporter des éléments de réponse ». BPB Placo espère malgré tout
pouvoir commencer ses travaux en 2016. Elle promet que la friche industrielle
deviendra bientôt une zone de verdure sur laquelle chacun pourra venir se
promener. Quant au collectif, il souhaite se battre jusqu’au bout :
« On va organiser des manifestations. On ne va pas s’arrêter. C’est la vie
des gens qui est en jeu ! », conclut Christophe Nédélec.
Vous êtes déjà plus de 78.000 personnes à vous indigner devant les
projets surréalistes de Placoplâtre et de la Communauté d'Agglomération de
Marne et Chantereine (CAMC), sur un ancien site du
Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) contaminé par des matières
radioactives, pollué aux métaux lourds, chimiquement souillé et piégé
par des obus non explosés depuis la seconde guerre mondiale.
Novembre 2011, manifestation victorieuse pour empêcher la vente de 4,7 kms
de la Dhuis à Placoplâtre.
Vous êtes déjà plus de 77.000 personnes à demander la vérité sur l'état de
santé des populations locales qui souffrent, dans l'indifférence, de taux de
décès par cancer anormalement élevés depuis des dizaines d'années.
Devant les tentatives d'élus de minimiser la gravité de la situation, le
silence absolu des services de l'ÉTAT, le jusqu'au-boutisme de Placoplâtre et
les voeux pieux de la Communauté d'Agglomération de Marne et
Chantereine :
Le collectif « Sauvons la Dhuis », vous invite à une marche pour
dire :
NON aux projets de Placoplâtre et de la Communauté d'Agglomération de Marne
et Chantereine
POUR que tous les moyens soient donnés afin de trouver les causes des taux
élevés de décès par cancer dont souffrent les riverains du Fort de
Vaujours.
Cette marche aura lieu Samedi 8 Février 2014 à partir de 14h30. Le lieu du
rendez-vous a été fixé sur la commune de Coubron (93470), au niveau la place du
Pâtis.
Cette marche pour la santé des citoyens, d'une durée de 2 heures, permettra
de faire un aller-retour de Coubron (93470) à Courtry (77181), entre la
Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne.
Novembre 2011, manifestation victorieuse pour empêcher la vente de 4,7 kms
de la Dhuis à Placoplâtre.
Samedi 8 février 2014 à 14h30, d'où que vous soyez, nous comptons donc
fortement sur votre participation afin de préserver la santé des
habitants et des personnes qui interviendront sur le site et pour exiger que
Placoplâtre et la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine
abandonnent DÉFINTITVEMENT leurs projets respectifs d'une carrière à ciel
ouvert et d'une zone d'activité économique sur le fort de
Vaujours.
Nous comptons également sur vous nombreux pour demander la levée du
secret défense et la mise en place d'une commission d'enquête
parlementaire relative aux conséquences des expérimentations
nucléaires réalisées au Centre d'études du Commissariat à l'Énergie Atomique de
Vaujours-Courtry.
Cette manifestation est avant tout une marche citoyenne et apolitique.
Ainsi, nous demandons aux élus et membres de partis politiques souhaitant
participer à cet événement de ne porter aucun signe distinctif et de n'envoyer
aucun message à caractère politique.
La rédaction de France en région Ile de France, en date du 16/01/2014 a
décidé de faire sa une avec le Fort de Vaujours. Voici donc un extrait du JT
diffusé au 19/20 ainsi que dans l'édition du Soir.
Abonnez vous à cette chaine Youtube, au fur et à mesure de l'évolution de
la mobilisation, nous diffuserons de nouveaux entretiens et autres vidéos
d'information.
Nous avons tenté d’expliquer la nature des expériences « connues »
qui ont été réalisées sur ce Fort, situé à 20 kilomètres de Paris, par le
Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), entre 1951 et 1997, afin de développer
les détonateurs des bombes atomiques françaises.
Nous avons expliqué les pollutions radioactives, chimiques, en métaux lourds
du site. Nous avons également signalé la présence de munitions et autres obus
non explosés depuis la dernière guerre.
Nous avons révélé dans le cadre de cette pétition des taux anormalement
élevés de causes de décès liés à des cancers sur la Ville de Courtry où se
trouve le Fort de Vaujours. En effet, 52% des hommes et 49% des femmes décèdent
de cancer à Courtry.
Nous demandons avec la plus grande fermeté que tous les moyens soient mis
en œuvre afin de déterminer les causes exactes des taux anormaux de décès par
tumeurs sur la commune de Courtry. Nous demandons que des études soient
également réalisées à Coubron, Vaujours, Le Pin et Villeparisis.
Nous avons expliqué pourquoi il fallait s’opposer aux projets de la société
Placoplâtre, filiale du groupe Saint-Gobain, qui désire y réaliser une carrière
à ciel ouvert. Cette société est juge et partie de ses propres risques et de
ceux qu’ils peuvent faire courir à leurs employés, sous-traitants ainsi qu'aux
populations locales.
Devant la gravité de la situation, nous demandons l’arrêt du projet de
Placoplâtre et la mise en place d'un réel périmètre de protection absolue du
site afin qu'aucune occupation des sols et exploitation des sous-sols ne soient
autorisées sur le fort de Vaujours.
Nous demandons la levée du secret défense pour que toute la lumière soit
faite sur les activités du CEA au Fort de Vaujours afin de pouvoir caractériser
l'ensemble des pollutions du site.
En 8 jours, vous avez été plus de 50000 personnes à nous avoir apporté votre
soutien. Nous désirons par la même remercier notre partenaire Change.org qui
nous apporte son soutien dans le cadre de cette pétition.
Depuis, les langues se délient, comme le montre cet article du Parisien, en
date du 15 Janvier, où 2 personnes ayant travaillé pour le CEA se
mettent à parler dans la presse. Ils confirment la contamination
radioactive et l'absence d'une dépollution réelle du site.
L’un d’entre eux parle d’une grande fosse remplie de matériaux radioactifs.
Il raconte s’en être approché par mégarde sans protection avant d'être
interpellé sèchement par un homme en scaphandre qui lui aurait dit :
"Nous, on est déjà foutus, on est irradiés, mais vous, dépêchez vous de sortir
de là"
20 ans plus tard, malade d’un cancer de la Thyroïde, avec de la
radioactivité dans le sang et la moelle épinière, il a décidé d’attaquer l’ETAT
en justice.
Qu’ont réellement subi les populations locales et les personnes ayant
travaillé au Fort de Vaujours entre 1951 et 1997 ?
Que risquent encore de subir les populations avec le projet de Placoplâtre
qui affirme officiellement qu'aucune pollution radioactive n'a été trouvé sur
le site depuis qu'ils sont propriétaires ?
Les pollutions enfouies sont-elles encore plus dangereuses que tout ce qui
a déjà été trouvé sur le site par la CRIIRAD en 2001 ? Que contient ce
conteneur de matériaux radioactifs enfoui dans une fosse ? A t'il été
retiré par le CEA ? Est-il encore sur le site ? Si oui où se trouve
t'il ? Existe t'il d'autres fosses ?
L’heure de la vérité a sonné. Merci de nous soutenir, si vous ne l’avez pas
déjà fait, en signant notre pétition et en la diffusant au plus grande
nombre.
Devant l'ampleur de la pétition du collectif "Sauvons la Dhuis", les
langues se délient. Ainsi 2 anciens du Commissariat à l'Energie Atomique font
des révélations très inquiétantes dans un article du Parisien.
Quelles matières radioactives ont été enfouies dans des fosses sur le Fort
de Vaujours, au point qu'il fallait s'en approcher en scaphandre ?
Ils confirment et renforcent la pétition en ligne depuis 9 jours qui a déjà
recueilli plus de 37000 signatures.
Jean-Claude Antiga, 55 ans, a travaillé vingt ans au Commissariat à
l’énergie atomique, au fort de Vaujours
Aujourd’hui chef d’entreprise dans le bâtiment, Jean-Claude Antiga a
travaillé de 1977 à 1997 au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). « Je
travaillais d’abord comme peintre puis, plus tard, j’ai créé mon entreprise et
travaillé pour le CEA en tant que métreur. »
Il confirme qu’à l’époque, les ouvriers ne portaient aucune protection
particulière, dans l’insouciance générale. « Au niveau du fort central
(NDLR : où a été réalisé l’essentiel des tirs), il y avait un certain
nombre d’arbres fruitiers et de champignons. Régulièrement, les employés
venaient se servir et les rapportaient chez eux pour les manger. Et personne ne
leur a jamais interdit de le faire ».
Idem pour ces employés qui « récupéraient la boue de la station
d’épuration du CEA pour s’en servir d’engrais dans leurs jardins. Il y en a
même qui se vantaient d’obtenir de beaux légumes! De la radioactivité, dans le
coin, tout le monde en a mangé. »
S’il raconte avoir « nettoyé au Kärcher et en simple bleu de travail
les casemates des tirs » et être intervenu en tant que peintre dans un
certain nombre de zones classées « rouge », un souvenir l’a marqué plus
que les autres. « Un jour, on m’a demandé d’aller repeindre une
barrière qui entourait une grande fosse. Au fond, il y avait un conteneur
rempli de matériaux radioactifs. Comme il y avait un sas pour y accéder, j’ai
demandé à un ingénieur s’il fallait que je prenne des précautions
particulières. Il m’a dit : Non, c’est seulement pour nous car il nous
arrive de passer beaucoup de temps à l’intérieur ». J’ai donc commencé à
peindre et au bout d’un moment, deux types équipés d’un scaphandre sont apparus
et m’ont fait signe de sortir de là tout de suite. Ensuite, ils ont enguirlandé
l’ingénieur qui m’avait laissé entrer sans protection puis ils m’ont dit :
Nous, on est déjà foutus, on est irradiés mais vous, dépêchez-vous de sortir de
là. »
L’événement ne lui reviendra en tête que vingt ans plus tard, en 2001, quand
on lui diagnostique un cancer de la thyroïde. « Mon médecin m’a
d’abord expliqué que cette forme de cancer était rare chez l’homme, à moins
d’être exposé à de la radioactivité. Quand je lui ai dit que j’avais travaillé
vingt ans au CEA, il a fait le lien tout de suite. Et ses doutes ont ensuite
été confirmés par des analyses médicales, puisqu’on a retrouvé de la
radioactivité dans mon sang et dans ma moelle épinière. »
Cela fait maintenant plus de dix ans que Jean-Claude se bat contre le CEA
pour faire reconnaître sa maladie comme étant d’origine professionnelle.
« Au début, ils m’ont proposé de l’argent pour que j’abandonne mes
poursuites. Comme j’ai refusé, ils ont ensuite nié que j’avais travaillé sur le
site. » Ces premières embûches franchies, Jean-Claude attend que la
justice se prononce sur le fond.
« Les poussières radioactives partaient directement dans
l’atmosphère »
Un ancien responsable des applications militaires au CEA de Vaujours
Il a travaillé près de dix ans au fort de Vaujours et prévient d’entrée de
jeu : « Je ne cracherai pas dans la soupe ». Cet ancien de la
direction des applications militaires se dit « fier » de son parcours
professionnel et d’avoir participé au développement du nucléaire militaire
français. Mais il veut quand même raconter ce qui s’y passait alors.
« Les précautions prises à l’époque par le CEA ne sont pas celles
d’aujourd’hui. Par exemple, les employés du site ne portaient aucune protection
particulière (masque, gants…). Aujourd’hui, si un ouvrier intervient en zone
irradiée, il travaille dix minutes puis doit faire une pause de deux heures.
Mais dans les années 1960, les décontamineurs travaillaient six à huit heures
d’affilée par jour. »
Notre témoin rappelle aussi que quand il était en activité, le CEA a fait
réaliser « de nombreux tirs dans les casemates. Il est évident qu’elles
sont toujours contaminées ». Par ailleurs, une bonne partie des activités du
CEA étant classées « secret défense », « nous réalisions des
essais avec des explosifs dont on ne connaissait même pas la composition
». Quant à la décontamination, elle était minimale.
« Après les tirs, on allumait la ventilation dans les casemates et
les poussières radioactives partaient directement dans l’atmosphère ».
Quand l’armée a quitté les lieux, « le site a été nettoyé de la
façon la plus stricte, c’est-à-dire uniquement au niveau des points chauds
répertoriés par la Criirad », dans le respect des normes françaises.
Des normes qu’il estime aujourd’hui « trop légères ».
Vous avez été très nombreux à nous demander des renseignements
complémentaires depuis la publication de la dernière pétition du
collectif "Sauvons la
Dhuis".
Un grand merci au 36000 personnes qui ont signé la pétition en seulement 8
jours.
Afin de répondre à vos attentes, nous avons énormément travaillé sur une
série d'entretiens avec le président de l'association des Abbesses de
Gagny-Chelles.
Il sera question de parler qui parler du Fort de Vaujours au regard de
son histoire et des problèmes de pollutions radioactives
(Uranium 238 et autres), chimiques (PCB, Dioxine, etc.), de la
présence de métaux lourds (Arsenic, Zirconium, Cuivre,
Tungstene, Plomb etc.) et de munitions non explosés en
subsurface...
Il sera question également des problèmes de santé (cancer),
de la problématique des projets de Placoplâtre et de la Communauté
d'Agglomération de Marne et Chantereine. Il y aura aussi un entretien
sur le site d'enfouissement de déchets dangereux de
Villeparisis.
Abonnez vous à cette chaine Youtube, au fur et à mesure de l'évolution de
la mobilisation, nous diffuserons de nouveaux entretiens et autres vidéos
d'information.
La pétition du Collectif "Sauvons la Dhuis" pour la vérité sur la
radioactivité du fort de Vaujours vient d'atteindre la barre des 35000
signataires en seulement une semaine.
Merci à toutes et à tous pour cet engagement citoyen, nous vous invitons à
poursuivre vos efforts, à signer et à sensibiliser vos connaissances, vos
voisins, vos amis.
C'est très important, à tout moment, le projet d'exploitation de Placoplâtre
peut être validé et imposé par les services de l'État avec la bénédiction des
communes de Coubron, Vaujours et Courtry et de la Communauté d'Agglomération de
Marne et Chantereine.
On ne lâche rien...
Pour rappel :
À quelques kilomètres de Paris, un désastre sanitaire se prépare à
l’abri des regards: la société Placoplâtre, leader français du plâtre,
souhaite ouvrir une carrière de gypse sur le site radioactif du Fort de
Vaujours. Des milliers de mètres cube de terres contaminées pourraient
être ainsi dispersés dans la nature.
Ce Fort militaire a été utilisé pendant des décennies pour pratiquer des
essais nucléaires qui ont contaminé les sols en uranium et autres produits
toxiques pouvant causer cancers et leucémies. Si Placoplâtre détruit le fort et
déplace les terres du site, quels seront les dangers pour la santé des employés
et des populations locales? Malgré nos demandes, l’entreprise n’a livré à ce
jour aucune analyse des risques.
Comment nier les dangers sanitaires ? La CRIIRAD (Commission de
Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) a confirmé
des pollutions à l'uranium sur le site du Fort de Vaujours. L’Agence
Régionale de Santé d'Ile-de-France a signalé des taux de décès par tumeurs
anormalement élevés sur la ville de Courtry. S’ajoutent à cela la
présence d’explosifs, métaux lourds et polluants chimiques issus des essais
nucléraires pratiqués sur place.
En 2005, les Préfectures de Seine et Marne et de Seine Saint-Denis avaient
pris des arrêtés préfectoraux empêchant le déplacement des terres du site et
toute activité entraînant la présence du public. Aujourd’hui, Placoplâtre fait
tout pour obtenir la levée ou l'aménagement de ces arrêtés, en dépit des
questions et des craintes des populations. Nous ne laisserons pas faire
cela.
Et tout ensemble, nous pouvons y arriver :
en 2012, la mobilisation de nos associations a permis de sauver l’aqueduc de la
Dhuis, une coulée verte indispensable au maintien de la
biodiversité, que Placoplâtre tentait de racheter à la ville de Paris pour son
projet de carrière. Nous avons aujourd’hui besoin de vous pour
empêcher cette catastrophe sanitaire au Fort de Vaujours:
Voici la nouvelle pétition en ligne du Collectif "Sauvons la
Dhuis" :
Après nos combats victorieux pour sauver la trame verte de la Dhuis de la
destruction, le collectif "Sauvons la Dhuis" a de nouveau besoin de vous.
Oui, nous comptons sur vous afin de nous aider à empêcher ce qui pourrait
devenir l'un des plus gros drames sanitaires de l'Est Parisien.
Aux portes de Paris, sur un ancien site militaire utilisé pour développer
des détonateurs de bombes atomiques, des projets sans aucune garantie pour la
santé des populations, sont sur le point de voir le jour.
À cheval sur la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne, ce site connu pour
ses pollutions radioactives et chimiques se nomme le Fort de Vaujours.
Pour que la vérité soit révélée, pour la santé de nos enfants et de nos
petits enfants, aidez nous en signant et en diffusant notre pétition "Pour la
vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours".
Pétition pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de
Vaujours
Cette pétition est adressée aux préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine et
Marne ainsi qu'aux députés et sénateurs du parlement français.
A quelques kilomètres de Paris, le long de la promenade de la Dhuis et sur
les communes de Courtry, Coubron et Vaujours, trône le Fort de Vaujours.
Cette ancienne fortification militaire a été utilisée de 1951 à 1997 par le
Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour y développer les détonateurs des
bombes atomiques de l'armée Française.
Entrée du Fort de Vaujours en 2010.
Pendant des années, le CEA a pratiqué sur le site des essais nucléaires
dits sous-critiques (ou tirs “froids”). Ces tirs consistaient à l'explosion de
bombes atomiques factices construites autour de sphères d'uranium 238. Ces tirs
ont été réalisés à l'air libre aussi bien qu'en salles de tirs.
Les débris et éclats d'uranium causés par les explosions à l'air libre
étaient projetés bien au delà de l'emprise du fort. Lors des gros tirs,
certains débris ont été retrouvés par le CEA à plus d'un kilomètre du fort.
Lors des explosions en casemates de tir, les éclats d'uranium et autres
déchets étaient évacués à grandes eaux dans des puits dit de "lavage" profonds
de plusieurs dizaines de mètres. 14 de ces puits ont été recensés sur le
site.
Une contamination des sols en matières uranifères (Uranium 238 entre
autres) a été confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de
Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité), la SUBATECH et
par le CEA lui-même qui a reconnu que certains ouvrages contaminés avaient été
noyés dans le béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.
Rappelons que l'Uranium 238 est un toxique chimique qui présente une très
forte radiotoxicité par inhalation.Ainsi une exposition par contamination
interne peut avoir sur le long terme des effets sur la santé sous la forme de
cancers et de leucémies.
Suite à ces découvertes, entre 2001 et 2002, une dépollution sur seulement
0,22% de la surface du fort fut réalisée par l'Etat français : une
campagne d'assainissement très limitée compte tenu des coûts astronomiques
qu'impliquent ce genre de travaux.
Pour preuve de l'insuffisance des campagnes de dépollution de l'époque, en
mai 2011, une mesure de radioactivité, 33 fois supérieure à la norme a été
relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours sur un point chaud détecté par la
CRIIRAD et le CEA en 2001.
Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de
Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503.
A cette pollution exceptionnelle en proche banlieue, s’ajoutent des
risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, de
pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre,
Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) ainsi que des pollutions
chimiques (Dioxine, PCB, Perchlorate d’ammonium, etc).
Suites aux pressions et à la mobilisation de l'époque, les préfectures ont
décidé, en date du 22 Septembre 2005, de frapper le site de servitudes; ainsi
l’arrêté préfectoral précise que « Les terres issues de travaux de
terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur
le site même ». Il précise également : « un usage résidentiel, des
activités agricoles, des activités entraînant la présence régulière d’enfants,
les établissements recevant du public et les lieux de rassemblement de
personnes (parc public, camping, aire de spectacle, …) sont
proscrits. »
Cette activité nucléaire et chimique passée peut-elle expliquer pourquoi
les taux de décès par tumeurs sont anormalement élevés sur la ville de
Courtry ?
En effet, selon l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France, dans le cadre
de la signature du Contrat Local de Santé de la communauté
d'agglomération : tandis que les taux sont de 36% pour les hommes et 26%
pour les femmes en Seine et Marne, les taux de décès par tumeurs sont
de 52% pour les hommes et 49% pour les femmes à Courtry.
De plus, en 2000, un médecin généraliste de Coubron, signalait dans la
presse que les maladies thyroïdiennes sur le secteur avaient doublé en
dix ans.
Depuis 2010, le site de 45 hectares est la propriété de la société
BP PLACO (Placoplâtre), filiale du groupe St-Gobain, et de la
Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.
Placoplâtre souhaite détruire le fort et extraire des millions de m3 de
terres potentiellement contaminées afin d'y ouvrir une carrière de gypse
(pierre à plâtre) à ciel ouvert. La Communauté d'Agglomération de Marne et
Chantereine (CAMC), propriétaire de 11 hectares, souhaite y implanter une zone
d'activité économique.
Mise à jour du 18/01/2014 : Ajouts et précisions à la demande de la
CRIIRAD
- Début -
La CRIIRAD n’a pas procédé à une étude spécifique du projet de Placoplâtre
mais elle a effectué une expertise sur ce site dans les années 2001-2002 à la
demande des associations locales de protection de l’environnement.
C'est sur cette base, qu'en décembre 2012, la CRIIRAD a adressé aux membres
de la Commission Locale de Concertation et de Surveillance associée au projet
de carrière à ciel ouvert de Placoplâtre, une note rappelant les conclusions de
l’étude de 2002. Dans cette note, la CRIIRAD a mis en garde sur la
pollution résiduelle du fort de Vaujours sur les plans radiologiques, chimiques
et des substances explosives.
Dans cette note, la CRIIRAD précise également que les résultats de la
mesure de 2011, 33 fois supérieure à la norme, réalisée par les associations,
"doivent être pris en compte".
- Fin de l'ajout -
Les nouveaux propriétaires minimisent les risques. Malgré des demandes
répétées des associations locales, ils n'ont livré à ce jour aucune analyse,
aucune étude liée à la dangerosité du site et affirment qu'ils n'ont rien
trouvé d'alarmant.
Placoplâtre, pour réaliser son exploitation des sous-sols du fort, a besoin
que les arrêtés préfectoraux de servitudes d'utilité publique qui frappent le
site soient levés ou modifiées pour permettre une sortie des terres hors du
site..
Exemple d'une carrière à ciel ouvert
Le 04 avril 2013, à la demande des nouveaux propriétaires, les conseillers
municipaux de la ville de Courtry ont voté à l'unanimité la révision du Plan
Local d'Urbanisme afin de permettre la réalisation de ces projets. Tout est
donc en marche pour ce qui pourrait être un des plus grands désastres
sanitaires de l'Est Parisien, voire de la région parisienne.
Il est donc urgent de réagir avant qu'il ne soit trop tard.
Quels sont les risques pour la santé des populations locales ?
Quels sont les risques que vont prendre les employés et autres
sous-traitants qui vont travailler sur ce site et notamment à la destruction
des bâtiments et au déplacement de millions de m3 de terres potentiellement
contaminées ?
Quelles garanties peuvent apporter les propriétaires au niveau de la
sécurité sanitaire des habitants et des travailleurs ?
Devant l'ampleur des risques, nous demandons donc qu'une réelle
étude d'impact indépendante sur les risques pouvant nuire à la santé des
populations locales et des travailleurs soit réalisée par des organismes tels
que la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante
sur la Radioactivité).
Comme en 2001, nous re-demandons la mise en place d'un réel
périmètre de protection afin que le site soit absolument protégé et qu'aucune
occupation des sols et d'exploitation des sous-sols ne soient
autorisées.
Nous demandons avec force que toute la lumière soit faite afin de
déterminer les causes exactes des taux anormaux de décès par tumeurs
sur la commune de Courtry.
Enfin, nous demandons la mise en place, dans les plus brefs délais,
d'une commission d'enquête parlementaire relative aux conséquences des
expérimentations nucléaires réalisées au sein du Centre d'études du
Commissariat à l'Énergie Atomique de Vaujours-Courtry ainsi qu'aux
risques liés aux projets portés par Placoplâtre et la Communauté
d'Agglomération de Marne et Chantereine.
Dimanche 15 Décembre 2013, la lumière est exceptionnelle. L'appel du
Montguichet est trop fort. Il existe une entrée de cavage de première
masse très peu connue et assez difficile d'accès, cela fait 2 ans que nous
n'avons pas été la revoir, il était temps de la retrouver.
Le vivant est là tout autour et il y a les êtres que nous verrons sans
pouvoir les immortaliser et notamment la bécasse des bois ( Scolopax
rusticola ) qui s'est envolée sans que l'on puisse la photographier,
un jour peut être, avec beaucoup de chance. Car il faut apprendre la patience
au montguichet, il nous avait fallu 4 ans pour arriver à photographier
la couleuvre à coller ( Natrix natrix ), 5 pour l'épervier
d'Europe ( Accipiter nisus ), pour la bécasse, que l'on a déjà vu
à 5 reprises, cela ne fait que 7 ans que nous essayons.
Comme les vandales motorisés, au QI proche de leur température corporelle,
ne sont pas là pour terroriser la faune, quelques charmants se sont donc
aimablement laissés voler le souvenir. Quand l'Homo sapiens sapiens n'est pas,
la réconciliation commence. Il paraitrait que cette espèce particulièrement
invasive serait "sage", mais certains pensent à la rebaptiser "Homo sapiens
demens" ou "Homme savant fou".
Gagny - Montguichet : Front de taille et entrée des galeries de
première masse
Gagny - Montguichet : Front de taille et entrée des galeries de
première masse
Ce lieu rare a su, pour l'instant, résister aux outrances, de ceux
qui le souillent de leurs ordures, de ceux qui y chassaient autrefois,
de ceux, trop attardés ou relevant de la psychiatrie, qui l'écrasent du
poids de leurs engins tout en y terrorisant sa faune.
En attendant, sa prochaine ouverture au public et ses inévitables
aménagements qui le dénatureront, sous la menace constante d'une
urbanisation, toujours à l'affût d'une opportunité, voici donc quelques
tentatives photographiques de vous faire partager la magie de ce
lieu.
Ce sanctuaire sera donc bientôt humanisé sur l'autel de l'impossible
réconciliation entre la société humaine et le vivant, entre l'Homo sapiens
demens et toutes les autres formes de vie de cette planète.
Un livre photo d'art est en préparation avec les plus belles photos parues
ici afin d'immortaliser ce qui ne sera plus.
Chelles - Montguichet : Comme un renard à l'affût depuis les
boisements
CHELLES - Le sous-sol de la montagne est un vrai gruyère
Le site inquiète de plus en plus les riverains
Chelles, octobre dernier. L’association les Abbesses de Gagny-Chelles a
exploré fin octobre une galerie, en cours d’écroulement, située sous l’ancien
fort militaire de Chelles. (DR.)
Qu’il est beau, le paysage, en haut de cette montagne. Qu’elle parait loin,
la ville ! Depuis sa réouverture partielle en 2007, la montagne de
Chelles, qui abrite un ancien fort militaire, a attiré des milliers de
visiteurs. C’est là que sont projetés des films l’été en plein air, là que les
habitants se réunissent pour le feu d’artifice du 14 juillet. Un site qui est
pourtant resté fermé au public pendant plus de quarante ans. Et dont
l’ouverture inquiète aujourd’hui certains riverains.
Riche en gypse, qui sert à la fabrication du plâtre, la montagne a été
exploitée pendant plus d’un siècle par des carriers. Ils ont laissé des cavités
et des galeries souterraines un peu partout sous la montagne. Lionel Petit est
passionné d’histoire, et plus particulièrement d’architecture militaire. En
tant que Chellois, il s’est naturellement tourné vers le fort. Et, après des
années de recherches, il a récemment mis la main sur une carte dressée par le
génie militaire en 1877, un an après avoir pris possession de la montagne.
On y remarque notamment une zone, située sous l’espace ouvert au public au
sommet de la montagne, qui ressemble à un vrai gruyère. La carte précise
« cavages éboulés inabordables ». Les entrées de ce labyrinthe ont été
comblées par les carriers mais il n’a pas été remblayé, d’après Lionel Petit.
Il pointe également le doigt sur une galerie de service, « qui passe juste
devant le fort, sous l’esplanade », et dont une entrée se situe rue
Bickart.
« Il y a des risques sérieux d’effondrement. »
Les militaires eux-mêmes se demandaient à l’époque si le fort n’allait pas
s’effondrer dès la première canonnade. » Ces informations ont été
intégrées au rapport du Bureau des Recherches Géologiques et Minières sur la
ville de Chelles en 1999. Il classe le sommet de la montagne en « zone
d’aléa très élevé » et y indique aussi la formation d’un fontis
(éboulements). Mais en raison d’incertitudes concernant les sous-sols de la ZAC
du Mont-Chalâts, le Plan de prévention des risques des mouvements de terrain
n’a toujours pas été approuvé.
Christophe Nédélec, président des Abbesses de Gagny-Chelles, a visité la
galerie de seconde masse référencée sur la carte de 1877 avec Lionel Petit.
« Tout est train de s’effondrer. Nous n’y avons vu aucun aménagement de
sécurisation, aucune coulée de béton. Comment la ville a pu ouvrir ce site
fermé au public pendant quarante ans alors qu’elle n’a rien fait ? »
Chelles, décembre 2012. Desmilliers de visiteurs foulent chaque année le
site de la montagne de Chelles, ignorant souvent l’existence de cavités
souterraines. (LP/G.P. et DR.)
« Les galeries non exploitées se dégradent »
R É A C T I O N - Antoine Rodriguez,
élu chargé du dossier à Marne et Chantereine
La ville de Chelles, entre 1996 et 2005, a réalisé des sondages et des
études géologiques pour un montant de 1,8 M€. Ce qui permet aujourd’hui à
Antoine Rodriguez, l’élu qui suit le dossier à Marne et Chantereine, de dire
que « rien de ce qui a été découvert ne nous était inconnu ». « On
sait qu’il y a des galeries souterraines. Et comme toutes les galeries non
exploitées depuis des décennies, elles se dégradent. »
Il confirme que la montagne est bien visée par un arrêté de péril, mais pas
dans la partie accessible au public, soit 12 ha sur 46. Car, selon Vincent
Pasutto, de la direction des services techniques de l’agglomération, « la
calotte de recouvrement est constituée d’argile et de marnes, des matériaux de
qualité permettant l’autoclavement ». C’est-à-dire qu’elle est capable de
résister à un effondrement.
C’est pourquoi les chemins pour y accéder sont en géotextile, un matériau
élastique. Quant à l’entrée de la galerie souterraine de la rue Bickart, bien
connue des « explorateurs urbains », « elle sera bientôt murée, car
les pompiers (NLDR, qui y provoquaient des incendies pour s’entraîner), n’en
ont plus l’utilité ».
CHELLES - Carrières de gypse La Montagne sous surveillance
Suite à notre article sur un risque d'affaissement de la Montagne de Chelles
(édition du 13 novembre), la Communauté d'agglomération de Marne et Chantereine
(CAMC) apporte des précisions.
« Nous connaissons depuis longtemps ces galeries souterraines sous le
fort de Chelles. Ce n'est un secret pour personne, tous les Chellois le savent.
Leur accès est strictement interdit par arrêté municipal. D'ici la fin de
Tannée, nous allons murer l'accès de celle mentionnée dans votre article, car
nos chaînes sont régulièrement coupées par des visiteurs indélicats qui
s'aventurent dans les galeries au péril de leur vie », prévient Antoine
Rodriguez, vice président en charge de l'environnement et de l'écologie urbaine
à la CAMC.
Pour la CAMC. l'existence des galeries est connu et « eIle n'a jamais
caché cette réalité aux Chellois. Les aires accessibles au public ont été
sécurité » !.
« Sur la superficie totale de la Montagne qui est de 46 hectares,
seulement 12 sont accessibles au public. Nous avons effectué tous les sondages
nécessaires et pris les mesures en matière de sécurité avant d'ouvrir la
Montagne au public en juin 2007. Des équipes la sillonnent tous les jours afin,
d'une part d'assurer la propreté du site dont la gestion nous incombe, et
d'autre part de surveiller l'état du foncier en nous signalant toute anomalie
relevée ». complète Vincent Pasutto, directeur adioint des services techniques
de l'agglomération
Un risque mesuré et contrôlé
« Bien sûr qu'il y a des risques d'effondrement. À terme, les galeries
s'effondreront mais leur écroulement n'aura pas de conséquence sur la partie
supérieure compte tenu des 45 mètres de remblai du dessus "admet le technicien
S'il n'exclut pas un risque d'affaissemenl sur certains coteaux de la montagne
qui ne seront jamais aménagés, il affirme que la partie du fort est
parfaitement sécurisée « Et si y avait effondrement et formation d'un
fontis en dessous de la cote 100, le géotextile se mettra en tension », ajoute
Vincent Pasutto. « On constatera que l'allée a subi un affaissement et on
fermera aussitôt le site pour lancer des investigations géotechniques afin de
savoir ce qui se passe. On est ici dans la prévention, c'est un risque
parfaitement mesuré et constamment contrôlé ». précise-t'il.
Outre des entraînements effectués par les pompiers dans les galeries de
service sous le fort le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours)
dispose d'un relevé des lieux qui lui permet d'en suivre révolution dans le
temps.
Christophe Nédélec réagit
Christophe Nédélec, président de l'association Abbesses de Gagny-Chelles a
réagi.
« La CAMC se base sur une thèse de 1982 (règle de Vachat) pour
justifier une absence de risque, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et
minières) considère que les zones ouvertes au public sont sujettes à des aléas
très élevés de mouvement de terrain, que "la présence d'anciennes
carrières souterraines est certaine, et par conséquent le risque de fontis
et/ou d'effondrements très grand". Selon le BRGM, cette règle ne
s'applique pas au gypse et doit être retenue avec "beaucoup de prudence".
Selon le président de l'association, « l'inventaire des
effondrements que le bureau a réalisé démontre bien les limites de cette règle,
des fontis avant déjà été recensés, dont un notamment près de l'aire de Jeux
pour enfants ». De plus, certains aménagements, dont le rucher
pédagogique, sont bien plus bas en altitude.
Quid des risques liés aux poches de dissolution du gypse pouvant survenir
près de la surface ? », s'interroge Christophe Nédélec
Depuis son ouverture, le site a déjà connu des incidents. Certains accès
piétons sont fermés suite à des glissements de terrains répétitifs.
L'injection et le comblement des galeries auraient été une solution
sérieuse, mais elle a été écartée pour raison financière et aucun principe de
précaution n'a été appliqué.
Mercredi 13 novembre 2013, suite à la parution en date du 27/10/2013 de
notre article Dans les entrailles
du fort de Chelles, le journal La Marne en a fait la une de son
journal. Voici donc l'article qui a été publié.
CHELLES • Carrières de gypse •La Marne • Mercredi 13 novembre 2013
Un gruyère sous la montagne
D'anciennes galeries souterraines de gypse courent sous le fort. Et
celles-ci semblent ne pas avoir été sécurisées... L'information révélée par
l'association « Abbesses de Gagny-Chelles » nécessite quelques
explications.
Désaffecté, le fort a et acquis par la commune de Chelles en 1972. Elle qui
a entrepris de nombreux aménagements avant son ouverture au public le 8 juin
2007. Mais voilà, selon Christophe Nédélec, président des Abbesses de
Gagny-Chelles, association de défense de l'environnement créée en 2008.
L’espace naturel de 46 hectares était auparavant une butte gypseuse exploitée
en carrière à ciel ouvert.
Si la carrière a été remblayée depuis, des galeries profondes subsistent
sillonnant même, semble-t-il, l'esplanade verdoyante sur laquelle se promène le
public et ou de nombreuses manifestations sont organisées (dont le feu
d'artifice du 14 Juillet et le cinéma en plein air durant l'été).
Pour protéger la capitale
Suite à la défaite de 1870 face aux Prussiens, le bastion a été édifié sur
le mont Chalats entre 1876 et 1879 pour assurer, à 104 mètres d’altitude, une
deuxième ceinture de défense autour de Paris. En 1878, le chantier reçoit la
visite du maréchal Mac Mahon, alors président de la République. Parmi les
documents, une publicité de 1860 du carrier Louis-Pierre Parquin (qui était
aussi maire de Chelles à l’époque) décrivant son activité industrielle sous
forme de schémas. Le carrier aurait ainsi exploité jusqu’en 1880, date de son
expropriation par l’armée, trois masses de gypse sur la montagne de Chelles,
dont la seconde et la troisième en cavages, à partir de son usine implantée rue
Bickart, en contrebas de la montagne. La fortification a été utilisée dans le
passé par un club de tir, les pompiers de la ville pour leurs entraînements,
Kodak pour stocker ses films et produits chimiques, avant d'être acquise par la
Ville.
Des galeries à 40 m, Lionel Petit, un Chellois, a réussi à se procurer deux
plans du fort de Chelles datant de 1877 et 1902 auprès du SHAT (Service
historique de l'armée de Terre) basé à Vincennes.
« Je me passionne pour l’histoire du fort depuis 1998 qui, hélas, a
été massacré. J’affirme que ce sont les seuls et uniques plans qui existent et
j’ai eu beaucoup de mal à les obtenir »
Document: L'un des premiers plans établi en janvier 1877 par le génie
militaire. Moins détaillé que le second, on y aperçoit cependant le réseau des
galeries courant sous et devant le fort (environ 4 hectares minimum).
Il apprend que le fort a subi un renforcement de ses soubassements en 1877
puis sur la période 1906 190K par le génie miliaire qui craignait sa fragilité
du fait des canonnades. Il constate surtout l'existence d'un vaste réseau de
galeries souterraines à une profondeur de 40 mètres, devant et à l'ouest du
fort.
Un phénomène fréquent en Seine-et-Marne où le BRGM (Bureau de Recherches
Géologiques et Minières) a recensé plus d'un millier de carrières liées à
l'exploitation du gypse sous environ 140 communes.
Christophe Nédélec et Lionel Petit devant l'entrée des galeries qu'ils ont
visitées sous le fort. « La mairie sur plusieurs hectares a enfin empêché
l'accès à ces galeries », reconnaît Lionel, la main posée sur la chaine neuve
cadenassée.
Lionel Petit en informe aussitôt Christophe Nédélec, tout autant passionné
par le patrimoine local que par les questions environnementales.
Galerie confortée sous la montagne de Chelles par le génie militaire (photo
Christophe Nédélec).
Déjà un effondrement en 2002
Selon l'association, il existe probablement une superposition entre des
galeries de seconde et de troisième masse. Sur les documents du génie
militaire, il est fait aussi mention de "vastes réseaux de cavages éboulés
inabordables". « Pourtant lors des travaux entrepris par la
commune sur le fort en 2007, on nous a assuré que des sondages avaient été
effectués. En septembre 2002, la presse a relaté la découverte par les pompiers
d'un effondrement qui s'était produit dans une galerie, au pied du fort
», argumente Christophe Nédélec.
Et il s'interroge : « Une partie du site est donc
sous-minée et je me demande si ces galeries ont bien été repérées car elles
semblent être inconnues, autant du BRGM que de la mairie. Plus inquiétant,
elles ne sont pas injectées ou comblées ».
Des vérifications à venir
Après son exploration du 25 octobre, Christophe Nédélec a alerté la mairie
et Communauté d'agglomération Marne et Chantereine sur les risques
d'affaissement en surface. Contactée par nos soins, la CAMC confirme qu'elle a
effectivement « été informée par l'association de la présence de galeries
de seconde masse sous la montagne de Chelles, qu'elle fait procéder à des
vérifications et qu'elle ne peut aujourd'hui, apporter plus
d'information »
L'affaire mérite donc d'être « creusée » un peu plus.
Construit entre 1876 et 1878 à une altitude de 104 mètres, le Fort de
Chelles, conçu pour héberger 363 hommes et 29 pièces d'artillerie,
fait partie du patrimoine historique de l'Est Parisien.
Chelles - 11/03/2012 : Casernement du Fort de Chelles
Le Fort aussi appelé la « montagne » est un des éléments du
système mis au point par le général Raymond Adolphe Séré de Rivières
pour la défense de Paris après la défaite devant les Prussiens de
1870.
Photo aérienne du Fort de Chelles en 1933
Un patrimoine historique en péril
Acquis dans les années 70 par la commune, ce Fort de Chelles ne
cesse de dépérir. Le Fronton portant le nom du fort a été démonté dans
les années 60 afin de laisser passer des camions. Le fort a été utilisé par le
passé par un club de Tir, par les pompiers de la ville pour des entrainements
grandeur "nature" et par Kodak pour y entreposer des films et des produits
polluants.
Photo aérienne du Fort de Chelles en 1962
En 2007, le Fort de Chelles a également subit des aménagements par la
commune peu respectueux de son histoire :
une partie des fossés secs a été immergée engendrant des inondations dans
une des caponnières du fort,
l'entrée du fort a été entièrement démantelée,
les bureaux de police et l'ancienne cuisine ont été détruits car jugés
comme "ne présentant aucun charme",
le mur de fond de courtine a été raboté
et enfin la topographie du terrain qui servait à la défense d'autrefois du
fort a été très fortement remaniée.
Les spécialistes des fortifications françaises sont unanimes. Ils
considèrent ces aménagements comme une atteinte forte au patrimoine
historique du Fort de Chelles et s'en désolent et assimilent cela à de
la destruction pure et simple.
La problématique des anciennes carrières de gypse :
De plus, la montagne de Chelles est une butte gypseuse exploitée autrefois
en carrière à ciel ouvert et en cavages souterrains de seconde
masse. La carrière à ciel ouvert a été depuis remblayée mais
les galeries profondes de seconde masse ne semblent pas avoir été
sécurisées.
Une partie du fort est donc sous minée. Nous nous sommes procurés des
plans des galeries issus des archives de l'Armée de terre
Française et il y apparait clairement que toutes les zones
aménagées pour le public devant et à l'ouest du fort seraient elles aussi
concernées et pourraient poser des problèmes importants de
sécurisation. Nous avons utilisé ce plan pour nous déplacer dans les
galeries et tout porte à croire qu'il est exact.
Le réseau de galeries de seconde masse que nous avons découvert.
Sur les plans apparaissent également la présence de galeries de
troisième masse encore plus profondes. Nous n'avons pu les vérifier.
Il existe donc la probabilité d'une superposition entre les galeries de
seconde et de troisième masse. Sur les plans datés de 1902 réalisés
par le génie militaire, il est aussi question de vastes réseaux de
"cavages éboulés inabordables".
L'armée française a renforcé les galeries situées directement sous l'emprise
des bâtiments du Fort de peur que celui-ci ne s'effondre sur lui même. Ce n'est
pas le cas de la majorité de l'important réseau de galeries existantes qui
inexorablement se dégradent.
Photo aérienne du Fort de Chelles en 2012, les destructions de 2007 sont
clairement visibles.
Lors des travaux d'aménagements de 2007 par la commune, il y aurait eu des
sondages et des traitements des zones à risque sur les endroits aujourd'hui
ouverts au public. Ces galeries profondes de seconde masse ont elles été
repérées à cette époque ? Elles ne semblent pas pourtant avoir été
injectées. Présentent elles des dangers en surface ?
Ces galeries et ses dangers semblaient pourtant être connus, comme
l'atteste cet extrait d'un article du Parisien en date du 21/10/2002 intitulé
"Un millier de carrières mine le sous-sol" :
Ainsi, fin septembre, les pompiers de Chelles ont découvert qu'un
effondrement s'était produit dans une galerie de la Montagne de Chelles, au
pied du fort, leur interdisant désormais les visites qu'ils effectuaient
régulièrement... Un fontis à Chelles. La récente découverte d'un fontis à
hauteur de la montagne de Chelles est inquiétante. Les anciens carriers n'ont
laissé aucun plan des exploitations de gypse : personne ne peut donc
déterminer avec exactitude le nombre de ramifications des galeries.Celles-ci
sont régulièrement inspectées par les pompiers du Grimp de Chelles. Mais
l'éboulement, découvert fin septembre, empêche désormais de se rendre dans
toutes les excavations. Certains parlent d'une galerie allant jusqu'à
Montfermeil. « Rien n'est moins sûr. Il faut se méfier de l'imaginaire »,
souligne un spécialiste qui préfère conserver l'anonymat.
Schéma de formation d'un Fontis causé par la présence de galeries
souterraines.
Nous avons contacté le BRGM (Bureau de Recherches
Géologiques et Minières) ainsi que la Communauté d'Agglomération de Marne et
Chantereine afin que des études soient réalisées sur la dangerosité potentielle
de ces galeries oubliées. Il apparaît que les plans que nous nous sommes
procurés ne semblent pas avoir jamais été portés à leurs connaissances.
La Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine en charge de la
montagne de Chelles, suite à nos courriers, serait en train de faire des
investigations afin de vérifier les plans et les observations que nous leur
avons fait parvenir.
Voici un reportage photo de ce fort ainsi que des galeries qui serpentent
sous la montagne de Chelles :
Chelles - 11/03/2012 : Le Fort de Chelles privé de son entrée, de son
fronton, de ses murs, de son poste de police, de ses cuisines, etc.
Chelles - 11/03/2012 : Casernement du Fort de Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Casernement du Fort de Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Tunnel d'accès à une caponnière
Chelles - 26/10/2013 : Intérieur d'une caponnière qui porte encore les
traces des incendies volontaires provoqués lors des entrainements des
pompiers
Chelles - 26/10/2013 : Un des accès aux galeries de seconde masse de
la Montagne de Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Galerie de seconde masse sous la montagne de
Chelles avec un fontis en formation
Chelles - 26/10/2013 : Un équilibre bien précaire...
Chelles - 26/10/2013 : Galerie de seconde masse sous la montagne de
Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Galerie de seconde masse sous la montagne de
Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Galerie renforcée par le génie militaire sous
le Fort de Chelles
Chelles - 26/10/2013 : Renard momifié dans les galeries de seconde
masse