Extrait de notre article du 29 Janvier 2010 : Les
conditions de vie y sont particulièrement effroyables : absence d'eau
courante, d'électricité; de sanitaire. Les déchets et les déjections diverses
s'accumulent aux abords des maisons de fortune. En guise de chauffage, ils
possèdent des poêles à bois improvisés avec des tôles et des tuyaux qui
menacent à tout moment de les trahir.
LE PARISIEN - SEINE SAINT-DENIS
Aurélie Foulon, avec Mehdi Pfeiffer | 15.04.2010, 09h28 | Mise à
jour : 11h54
Un petit garçon de cinq ans et demi est mort dans l'incendie d'un camp de
Roms à Gagny (Seine-Saint-Denis) dans la nuit de mercredi à jeudi, peu arpès
minuit. Brûlées à 80%, sa mère, âgée de 23 ans, et sa petite soeur de 2 ans ont
été transférées à l'hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). Son
père, plus légèrement touché, est quant à lui à l'hôpital de Montfermeil
(Seine-Saint-Denis).
Photo des enfants du camp rom prise par les abbesses de Gagny-Chelles
courant février 2010
Le feu s'est déclaré peu après minuit et il aura fallu l'intervention de
quatorze engins de pompiers pour en venir à bout. Il aurait pu être causé par
un système de chauffage. Les experts du laboratoire central de la police sont
sur place. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été chargée de
l'enquête. Le campement ne bénéficiait d'aucun point d'eau.
Quelque soixante personnes vivaient dans ce camp, dont près de la moitié
d'enfants. Installés dans d'anciennes carrières, sur des terrains privés,
depuis moins d'un an, ils étaient sous le coup d'une expulsion imminente. Après
le sinistre, les habitants du camp ont trouvé refuge dans le gymnase de la
ville. La DDASS procédait jeudi à midi à leur recensement en vue d'un
relogement temporaire, pour une durée de trois jours.
Seine St-Denis: un camp de roms en feu
Photo du camp rom prise par les abbesses de Gagny-Chelles courant février
2010
Dépêche AFP
15/04/2010 Un enfant en bas âge est mort dans l'incendie d'un camp de roms
survenu dans la nuit rue Jean Bouin à Gagny (Seine-Saint-Denis), sa soeur et sa
mère ayant été grièvement brûlées, a-t-on appris auprès de la Préfecture de
police de Paris.
Quatorze engins de pompiers ont été mobilisés pour venir à bout du sinistre
dont l'origine reste indéterminée. Le feu a pris vers minuit. Des spécialistes
du laboratoire central sont sur place.
Le JT 19/20 de France3 :
LE PARISIEN - SEINE SAINT-DENIS
Un enfant de 5 ans a péri hier dans l’incendie d’un camp rom, à Gagny. Sa
mère et sa petite soeur de 2 ans ont été grièvement brûlées.
MEHDI PFEIFFER | 16.04.2010, 07h00
Photo des enfants du camp rom prise par les abbesses de Gagny-Chelles
courant février 2010
Du camp érigé un an plus tôt, il ne reste qu’un amas de tôle, des objets
calcinés et une persistante odeur de fumée. Il était un peu plus de minuit,
hier, quand un incendie s’est déclaré dans l’une des cabanes du bidonville rom
de Gagny. Un enfant de 5 ans est mort par asphyxie, selon l’autopsie réalisée
hier.
Sa mère, âgée de 23 ans, et sa petite soeur de 2ans,brûlées à 80 %,
notamment aux mains et au visage, ont été transférées à l’hôpital militaire
Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). D’après le parquet de Bobigny, leur
pronostic vital ne serait pas engagé.
Le feu, vraisemblablement dû à une bougie mal éteinte, s’est propagé aux
autres cahutes en quelques minutes. Sur place, les habitants ne bénéficiaient
d’aucun point d’eau pour éteindre les flammes. Il aura fallu plusieurs heures
et 14 véhicules de pompiers pour en venir à bout. Arrivées en 2008 en
provenance de Roumanie, les victimes du sinistre s’étaient installées à l’orée
du petit bois qui jouxte la rue Jean-Bouin, à Gagny. Après une première
expulsion, ils avaient reconstruit leur baraquement de fort une il y a environ
un an. Ils devaient en être à nouveau expulsés le mois prochain, selon la
préfecture.
Photo du camp rom prise par les abbesses de Gagny-Chelles courant février
2010
Polémique sur la sécurité du bidonville
« On n’a plus rien.Maintenant, qu’est ce qu’on va faire ? »
s’interroge un jeune père de famille. Avant que sa bâtisse ne disparaisse sous
les flammes, ce dernier a eu le temps de mettre quelques vêtements et une
couverture dans un baluchon. D’autres, moins chanceux, n’ont même pas réussi à
épargner une paire de chaussures.
La Ddass (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) a
proposé un hébergement d’urgence aux 56 personnes (35 adultes et 21 enfants)
qui composaient le camp. « Une assistante sociale accompagnée d’un
traducteur a discuté avec tout le monde. Nous travaillons pour trouver un hôtel
pour trois jours aux personnes qui veulent bien de notre aide », explique une
responsable.Seulement 14 personnes auraient accepté cette solution :
« Nous ne voulons pas être séparés », justifie une sinistrée.
Pour Abdelkader Touala, conseiller municipal (PS) d’opposition, une telle
catastrophe aurait pu être évitée : «En 2008, lors de la première
installation, nous avions déjà formulé une demande écrite au maire pour lui
demander d’assurer la sécurité du campement. Il n’a jamais répondu à nos
sollicitations. » Vanessa, membre de la famille du petit garçon décédé,
avait elle aussi alerté la ville : « Je suis venue à la mairie pour
demander un point d’eau, des toilettes et pour que les enfants aillent à
l’école. On m’a toujours répondu que ce n’était pas possible. »
Michel Teulet, le maire (UMP) de Gagny, affirme ne jamais avoir reçu de de
mande officielle de la part des habitants du campement : « Je me suis
même rendu sur place pour les rencontrer, mais je n’ai pas trouvé
d’interlocuteur francophone. Par ailleurs, le campement est sur un terrain
privé qui n’appartient pas à la commune », explique l’élu. Hier soir, la
quarantaine de Roms ayant refusé l’hébergement d’urgence était toujours à la
recherche d’un endroit où dormir.