Le Parisien de ce matin dévoile le projet de destruction de l'Aqueduc de la
Dhuis. Par le même temps, ce journal dévoile également le recul de la Mairie de
Paris sous la pression des citoyens. En effet, le projet ne sera pas voté lors
du prochain conseil de Paris, la Mairie de Paris a décidé de renvoyer le
Conseil Général
de Seine et Marne CG77 devant ses responsabilités.
L'article n'hésite pas à interpeller Mr Jean Dey (EELV) sur
son implication dans cette affaire :
Hier soir, la patate chaude, réexpédiée à Melun, brûlait encore : le
premier vice-président (EELV) du département, Jean Dey, « cherchait
toujours dans les archives » les traces d’un accord de ses services sur la
transformation de l’aqueduc en carrière à ciel ouvert.
Parisien Edition Paris 75 - 14/10/2011 - La Ville ne vendra pas son
aqueduc.
La Ville ne vendra pas son aqueduc
La polémique est enterrée vivante. Après une semaine de flottement, la
mairie de Paris vient de faire machine arrière dans son projet de vendre à un
exploitant de carrières un poumon vert de l’Est francilien : l’aqueduc de
la Dhuis. Cet ouvrage d’art souterrain, propriété historique de la Ville de
Paris, a été transformé en 2007 par l’agence régionale des espaces verts en une
promenade de 27km à travers la Seine-et-Marne. Un havre pour piétons à 6 M€…
également convoité par les engins de chantier.
La semaine dernière, les élus du Conseil de Paris ont reçu, parmi les
délibérations à venir de la ville, un projet de convention avec la société
Placoplatre pour la vente de 6 ha de l’aqueduc de la Dhuis, entre Le Pin et
Claye-Souilly. L’exploitant compte agrandir sur ces parcelles sa vaste carrière
de gypse à ciel ouvert, toute proche. Il y met le prix : 631 000 €, soit
252 000 € de plus que l’évaluation des Domaines.
Un prix auquel devait s’ajouter « une valeur de 2,1 M€ pour la levée de
la servitude aquifère » au bénéfice de la Ville de Paris, précise le
projet de convention. Mais l’opération, à peine émergée, a suscité une levée de
boucliers : la fédération Ile-de-France Environnement, qui regroupe 300
associations écologistes, a voté une motion contre le projet.
Une pétition en ligne a recueilli en trois jours plus de 1
400 signatures.
Des promeneurs ont préparé des pancartes rageuses. « Il serait
aberrant, au niveau de l’utilisation de l’argent public, de vendre cette trame
verte alors qu’elle vient d’être aménagée pour 6 M€ », note Danielle Fournier,
la coprésidente du groupe parisien Europe Ecologie-les Verts(EELV), qui a
demandé le retrait de la délibération. La mairie a cédé mercredi soir.
« Comme cet aqueduc n’a plus d’utilité pour la Ville de Paris, on se cale
sur la volonté des collectivités concernées, affirme-t-on au cabinet de
Bertrand Delanoë.
Le conseil général de Seine-et-Marne souhaite disposer de temps pour
discuter avec les associations environnementales. »
Hier soir, la patate chaude, réexpédiée à Melun, brûlait encore : le
premier vice-président (EELV) du département, Jean Dey, « cherchait
toujours dans les archives » les traces d’un accord de ses services sur la
transformation de l’aqueduc en carrière à ciel ouvert.
CHRISTEL BRIGAUDEAU
Parisien Edition Nord 77 - 14/10/2011 - Quel avenir pour l’aqueduc de la
Dhuis ?
« Il faut garder le lieu en l’état »
JACQUES - randonneur -
Deux ou trois fois par an, Noël et Jacques chaussent leurs guêtres pour
arpenter le sentier de grande randonnée (GR) 14A, qui longe l’aqueduc de la
Dhuis entre Le Raincy (Seine-Saint-Denis) et Dampmart. Soulagés à l’idée que
l’examen du projet au Conseil de Paris soit reporté, ils insistent sur la
nécessité de « garder le lieu en l’état ». « Entre 2005 et 2008, il y
avait eu un très bon aménagement fait par l’Agence des espaces verts
d’Ile-de-France (AEV). Le sentier est adapté aux familles », estime Jacques,
animateur de randonnées pédestres.
« L’idée de se promener au-dessus d’un édifice historique est également
très plaisant, ajoute Noël. A plusieurs endroits du sentier, on peut voir les
regards de la Dhuis, ces puits d’époque munis d’échelles et servant à descendre
dans l’aqueduc. » Et d’insister sur l’importance d’un tel « couloir
écologique, dont le revêtement meuble permet à la faune d’aller et venir, en
facilitant les liaisons avec les bois des alentours ».
L’AEV négocie actuellement un détournement du sentier si la carrière venait
à voir le jour. « Un chemin large d’un mètre qui longerait le grillage
entourant l’exploitation sur 5 km, souffle une source proche du dossier. Qui
voudrait randonner là-dessus ? »
THOMAS POUPEAU