CHELLES - Le sous-sol de la montagne est un vrai gruyère

Suite à notre découverte de présence de galeries sous les accès ouvert de la Montagne de Chelles et la parution d'un article dans le journal La Marne, le journal du Parisien s'empare à son tour du sujet.

Voici donc l'article du Parisien paru ce jour :

CHELLES - Le sous-sol de la montagne est un vrai gruyère

Le site inquiète de plus en plus les riverains

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Chelles, octobre dernier. L’association les Abbesses de Gagny-Chelles a exploré fin octobre une galerie, en cours d’écroulement, située sous l’ancien fort militaire de Chelles. (DR.)

Qu’il est beau, le paysage, en haut de cette montagne. Qu’elle parait loin, la ville ! Depuis sa réouverture partielle en 2007, la montagne de Chelles, qui abrite un ancien fort militaire, a attiré des milliers de visiteurs. C’est là que sont projetés des films l’été en plein air, là que les habitants se réunissent pour le feu d’artifice du 14 juillet. Un site qui est pourtant resté fermé au public pendant plus de quarante ans. Et dont l’ouverture inquiète aujourd’hui certains riverains.

Riche en gypse, qui sert à la fabrication du plâtre, la montagne a été exploitée pendant plus d’un siècle par des carriers. Ils ont laissé des cavités et des galeries souterraines un peu partout sous la montagne. Lionel Petit est passionné d’histoire, et plus particulièrement d’architecture militaire. En tant que Chellois, il s’est naturellement tourné vers le fort. Et, après des années de recherches, il a récemment mis la main sur une carte dressée par le génie militaire en 1877, un an après avoir pris possession de la montagne.

On y remarque notamment une zone, située sous l’espace ouvert au public au sommet de la montagne, qui ressemble à un vrai gruyère. La carte précise « cavages éboulés inabordables ». Les entrées de ce labyrinthe ont été comblées par les carriers mais il n’a pas été remblayé, d’après Lionel Petit. Il pointe également le doigt sur une galerie de service, « qui passe juste devant le fort, sous l’esplanade », et dont une entrée se situe rue Bickart.

« Il y a des risques sérieux d’effondrement. »

Les militaires eux-mêmes se demandaient à l’époque si le fort n’allait pas s’effondrer dès la première canonnade. » Ces informations ont été intégrées au rapport du Bureau des Recherches Géologiques et Minières sur la ville de Chelles en 1999. Il classe le sommet de la montagne en « zone d’aléa très élevé » et y indique aussi la formation d’un fontis (éboulements). Mais en raison d’incertitudes concernant les sous-sols de la ZAC du Mont-Chalâts, le Plan de prévention des risques des mouvements de terrain n’a toujours pas été approuvé.

Christophe Nédélec, président des Abbesses de Gagny-Chelles, a visité la galerie de seconde masse référencée sur la carte de 1877 avec Lionel Petit. « Tout est train de s’effondrer. Nous n’y avons vu aucun aménagement de sécurisation, aucune coulée de béton. Comment la ville a pu ouvrir ce site fermé au public pendant quarante ans alors qu’elle n’a rien fait ? »

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Chelles, décembre 2012. Desmilliers de visiteurs foulent chaque année le site de la montagne de Chelles, ignorant souvent l’existence de cavités souterraines. (LP/G.P. et DR.)

« Les galeries non exploitées se dégradent »

R É A C T I O N - Antoine Rodriguez,

élu chargé du dossier à Marne et Chantereine

La ville de Chelles, entre 1996 et 2005, a réalisé des sondages et des études géologiques pour un montant de 1,8 M€. Ce qui permet aujourd’hui à Antoine Rodriguez, l’élu qui suit le dossier à Marne et Chantereine, de dire que « rien de ce qui a été découvert ne nous était inconnu ». « On sait qu’il y a des galeries souterraines. Et comme toutes les galeries non exploitées depuis des décennies, elles se dégradent. »

Il confirme que la montagne est bien visée par un arrêté de péril, mais pas dans la partie accessible au public, soit 12 ha sur 46. Car, selon Vincent Pasutto, de la direction des services techniques de l’agglomération, « la calotte de recouvrement est constituée d’argile et de marnes, des matériaux de qualité permettant l’autoclavement ». C’est-à-dire qu’elle est capable de résister à un effondrement.

C’est pourquoi les chemins pour y accéder sont en géotextile, un matériau élastique. Quant à l’entrée de la galerie souterraine de la rue Bickart, bien connue des « explorateurs urbains », « elle sera bientôt murée, car les pompiers (NLDR, qui y provoquaient des incendies pour s’entraîner), n’en ont plus l’utilité ».

Rédacteur : Grégory Plesse.

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