Trois associations s’opposent au projet de gymnase
Les carrières donnent décidément bien du souci à Michel Teulet, le maire
(UMP) de Gagny. Son projet de gymnase sur la carrière de l’est est attaqué par
trois associations, Gagny environnement, les Amis naturalistes du coteau
d’Avron et les Abbesses de Gagny-Chelles. Elles ont déposé un recours devant le
tribunal administratif contre la modification du plan d’occupation des sols
(POS) voté en janvier dernier.
Le projet prévoit la construction d’un gymnase face au collège
Théodore-Monod. Le maire s’appuie sur une promesse de vente du propriétaire,
Saint-Gobain, pour un euro symbolique.
Le maire dénonce « les ayatollahs de la nature »
« Nous aussi voulons un gymnase pour la ville, mais pas sur ce
site, explique Christophe Nédelec, de l’association des Abbesses. A
cinquante mètres, Saint-Gobain possède des terrains dont l’aménagement
n’entraînerait pas de difficultés. » « Un terrain vierge
cédé gratuitement et une ancienne usine à racheter et à dépolluer, ce n’est pas
le même coût », rétorque le maire.
Pour les associations, l’objectif est de préserver la nature sur le site.
Les 65 hectares de l’ancienne carrière sont classés en Znief (zone naturelle
d’intérêt faunistique et floristique) et présentent une importante
biodiversité. Le conseil régional a récemment recommandé son classement en
espaces verts. Un projet associatif est à l’étude pour transformer l’ensemble
du site en parc régional. « Une première construction, ce serait le
début du mitage », craint Jean Denis, de Gagny environnement, qui pointe
également la présence d’une ligne à haute tension. « Une mesure à
l’encontre du Grenelle 2 de l’environnement, juge-t-il. Dans certains
départements, les constructions sont interdites sous les lignes.
Malheureusement, ce n’est pas le cas en Seine-Saint-Denis. ».
Pour le militant associatif, « la leçon du plan local d’urbanisme (PLU)
n’a servi à rien ». En mars, après un marathon de quatre ans, le Conseil
d’Etat a annulé le PLU, attaqué par Gagny environnement. « C’est
toujours la même absence de concertation. Ça représente beaucoup d’argent
dépensé et des projets municipaux qui n’avancent pas », déplore Jean
Denis.
Un argument balayé par Michel Teulet. « On ne va pas les consulter
chaque fois qu’on construit un gymnase. Après avoir rencontré un membre de
l’association des Abbesses, nous avons décidé de revoir le projet en le
rapprochant de la route. La surface concernée n’est que de 2 000 m 2 sur un
total de 500 000 m 2 . Le problème, c’est que j’ai une vision humaniste, je
pense aux 600 enfants concernés par ce gymnase. En face, ce sont des ayatollahs
de la nature. »
Gireg Aubert | 25.05.2009, 07h00
Il est important de préciser comme le montre l'article suivant que
l'emplacement choisi pour le gymnase est situé dans le secteur du Petit Vallon
qui est le plus riche en biodiversité de la carrière Saint-Pierre :
22-05-2009 : Visite du secteur du Petit Vallon de la carrière Saint-Pierre
de Gagny-Chelles.
Que le gymnase soit situé à proximité de l'emprise du vieux chemin de Meaux
ou pas, les travaux de terrassement du futur chantier et les apports de
remblais vont irrémédiablement détruire les biotopes du secteur. Déplacer de
seulement quelques mètres le projet, ne va pas changer cette réalité. La
présence des lignes à haute tension n'est également pas résolu par ce très
léger remaniement qui ressemble pour nous à un simple effet d'annonce.