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jeudi 29 octobre 2009

Les crustacès de la source du Ru Saint-Roch (Gagny)

Le 20 octobre 2009, nous sommes allés rendre visite à la source du Ru Saint-Roch derrière le quartier des abbesses, aux portes des carrières.

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En fouillant ses abords, nous avons découvert que la source était habitée par des crustacés d'eau douce.

Ainsi, il est possible d'y trouver des gammares comme dans la source oubliée de montguichet. Le gammare est connu sous le nom de "Crevette d'eau douce".

La présence des gammares en milieu aquatique est un bioindicateur de premier plan en terme de qualité de l’eau. Ainsi l'eau de la source est d'une grande qualité, quel dommage que son trop plein finisse dans la canalisation du disparu Canal du Chesnay.

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Pour se déplacer, Il nage sur le côté. Le gammare se nourrit de déchets végétaux et de phytoplancton. Ils sont du genre des crustacés, de l'ordre des amphipodes et vivent dans les eaux douces et propres. Ils pullulaient jusque dans les années 1960 dans la plupart des ruisseaux et petites rivières d'Europe, mais sont en forte régression sur une grande partie de leur aire naturelle de répartition.

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Il est à noter la présence d'Aselles (Asellus aquaticus). Ce crustacé vit dans les eaux douces et à faible courant, dépourvues de pesticides et légèrement encombré de matières nutritives en surabondance (feuilles mortes et autres débris végétaux en particulier). C'est exactement le cas de la source du ru Saint-Roch. Les aselles jouent donc un rôle important de fossoyeur et de «nettoyeur» des débris végétaux.

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La pollution des cours d'eau par les pesticides et autres produits phytosanitaires ou biocides est une cause de régression des Gammares et des Aselles. Fréquemment, nous retirons de la source des objets divers jetés par des promeneurs "indélicats" (Bouteilles, sacs plastiques et autres déchets divers).

Cette source est une des rares restées à ciel ouvert de Seine Saint-Denis. Elle mériterait un plan préservation soigné. Quand les finances de l'association le permettra nous ferons analyser l'eau de la source pour savoir si celle-ci est potable.

Pour en savoir plus :

dimanche 8 mars 2009

La vie et la mort du Canal du Chesnay (Gagny)

Carte postale ancienne du rù des Pissottes

Pour pleinement comprendre cet article ou pour en savoir plus, il est recommandé de lire les documents suivants :

  1. Les cours d'eau disparus des Abbesses
  2. Le domaine du Chesnay Partie 1 : Le sieur Payen
  3. Le domaine du Chesnay Partie 2 : Le Baron Daniel Roger
  4. Le domaine du Chesnay Partie 3 : Le Général Humann
  5. Le domaine du Chesnay Partie 4 : La mort du domaine ou la lèpre des temps modernes
  6. 01 Février 1963 : Quand sonna le glas du Château du Chesnay

Ce canal du Chesnay fut creusé par le sieur Jean-Joseph Payen entre 1791 et 1793 pour irriguer la ferme du domaine du même nom et faciliter l'exploitation du gypse de la côte Bellevue, Montguichet et Saint-Roch.

En effet, le 6 mai 1792, la commune de Chelles abandonna au sieur Payen, propriétaire de la ferme du Chesnay, à titre de bail emphitéotique, 26 arpents de terres et les cours des eaux de la petite rivière de Chelles et des Pissottes.

En échange, le sieur Payen était tenu d'entretenir les eaux circulant dans l'Abbaye. Il fit construire, sans la permission de la municipalité, une digue pour faire arriver dans son canal dit "du Chesnay" les eaux de Brou et du Grand Marais, ce qui a eut pour effet d'assécher les fossés qui passaient dans l'Abbaye de Chelles.

Source : "La seignerie de Chelles, ses fiefs, ses lieux-dits" d'Annick Desthuilliers, publication de la Société Archéologique et Historique de Chelles (1993-1994), p.187.

Cadastre Napoléonien des Abbesses et du Chesnay de 1819-1849

Extrait du Cadastre napoléonien présentant le Canal du Chesnay.

Au XIXème siècle, le baron Daniel Roger, nouveau propriétaire du domaine du Chesnay, fit élargir le canal (On le nommait à l'époque, le canal de Mr Roger).

CPA - Le château du Chesnay vu du canal (couleur)

Par la suite le canal fut utilisé par l'entreprise Poliet et Chausson, devenue aujourd'hui Saint Gobain Distribution, pour le transport du plâtre, issu de la carrière Saint-Pierre, dans des barques à fond plat jusqu'à la pointe de Gournay (c'est de là que partaient les péniches remplies de plâtre en direction de la capitale).

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C'est après le décès du dernier propriétaire du domaine (le Général Humann) et la création du lotissement du Chesnay (ou la cité-jardin du château du chesnay) en 1909 que le canal commença à tomber en désuétude.

GAGNY - Le Chesnay - La Source.

En effet, en 1927, la Préfecture du département de Seine-et-Oise, signalait déjà le mauvais état d'entretien du canal du Chesnay.

Le 19 Janvier 1928, le président de la Société Coopérative d'épargne de la cité-jardins de la pointe de Gournay adressait au Maire de Gagny un courrier déplorant l'état d'insalubrité du Canal.

Il y rappelle que le canal appartient à la Société Civile-Foncière de Gagny-Chesnay et que les riverains du canal se refusent à réaliser les opérations de curages et d'entretien de ce cours d'eau dont ils avaient la charge.

Il justifie cette absence d'entretien au Maire de Gagny en se plaignant de "l'assèchement quasi-total du canal, qui a été pratiqué à plusieurs reprises et sans aucun égard...grâce à la libre disposition des vannes laissées aux établissements Poliet et Chausson...Des émanations putrides et insalubres sont la conséquence tantôt de l'assèchement du lit ou des berges, tantôt de l'arrêt prolongé de l'écoulement des eaux et des détritus de surface qu'elles évacuent normalement à l'endroit des vannes où la Ville de Chelles vient encore de faire confluer les eaux résiduaires entrainées par la Rivière des Dames".

L'urbanisation des années 20 et des années 50/60 aura donc sonné le glas du Canal du Chesnay. Devenu un véritable égout à ciel ouvert au début des années 60. La municipalité de Gagny décida donc de le canaliser dans un aqueduc souterrain pour des raisons de salubrité publique.

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En effet, le canal était devenu au fur et à mesure un véritable collecteur d'eaux usés pour les nouveaux lotissements du secteur. Il existe encore aujourd'hui bon nombre d'habitations qui déversent toujours leurs eaux usées dans l'aqueduc souterrain du canal du Chesnay.

Les travaux d'aménagement du Canal du Chesnay furent donc pris en charge et réalisé en 1966 par le Syndicat Intercommunal de Gagny-Montfermeil.

Voici donc les photos inédites des travaux d'aménagement et donc de la mort du Canal du Chesnay :

CANAL-CHESNAY_1966

On peut noter la maison en "auto-construction" à gauche qui montre la qualité de l'habitat de l'époque qui se rapproche plus du bidonville.

CANAL-CHESNAY_1966

Regardez bien l'égout qui se déverse dans le canal du chesnay avec la mention "A raccorder".

CANAL-CHESNAY_1966

Le pont qui existait au niveau de l'Avenue Ronsard

CANAL-CHESNAY_1966

Le chemin de fer est au fond.

CANAL-CHESNAY_1966

Photo prise au croisement de la rue Camélinat.

vendredi 21 novembre 2008

Le cresson du ru des Pissottes existe toujours...

Vous souvenez vous de notre article sur les cours d'eau disparus des Abbesses : http://blog.gagny-abbesses.info/post/2008/03/30/les-cours-deau-disparues-des-Abbesses ?

Nous vous y parlions, entre autres, de la cressonnière disparue de la source du ru Saint-Roch. Et bien dans l'ancien lit du ru des pissottes à Chelles, nous en avons donc retrouvé à l'état sauvage. Ce cresson était consommé autrefois par les habitants des Abbesses. Ils allaient à sa cueillette dans la source du ru Saint-Roch et le long de ru des pissottes et/ou du canal de Chesnay.

Le cresson du ru des pissottes

Source : C.Nedelec

Le cresson de fontaine est une plante herbacée vivace des milieux humides et aquatiques (mares, étangs, ruisseaux). Il lui faut une eau claire et peu profonde, non acide, à courant lent. Les sources d’eau qui ne gèlent pas totalement durant l’hiver sont les lieux naturels privilégiés où pousse le cresson de fontaine. Elle s’est largement naturalisée, étant cultivée un peu partout. La consommation du cresson est très ancienne.

C’était autrefois principalement une plante de cueillette. Le cresson figurait parmi les plantes potagères recommandées dans le capitulaire De Villis au Moyen Âge.

Des écrits anciens révèlent que depuis la plus haute Antiquité, les hommes ont reconnu les qualités alimentaires et pharmaceutiques du cresson. Ils lui attribuaient des vertus magiques et le faisaient entrer dans la préparation de philtres.

C’est une plante remarquable par ses capacités de reproduction végétative. Elle peut vivre en milieu aquatique sans aucune attache avec le sol.

Source : Wikipedia

samedi 19 avril 2008

Reportage Vidéo sur les cours d'eau disparus des Abbesses

Afin d'illustrer notre article précédent sur les cours d'eau disparus des Abbesses,, nous avons réalisé pour vous ce petit reportage vidéo en Avril 2008. En effet, ces cours d'eau détournés et busés à 4 mètres de profondeur depuis les années 60 sont invisibles de nos jours même s'ils continuent de couler sous nos pieds.

Nous voulions remercier Mr et Mme Desthuilliers de la Société Archéologique et Historique de Chelles pour nous avoir aidé dans nos recherches sur l'histoire des cours d'eau des Abbesses du XVIIème siècles à nos jours. Devant la complexité du sujet, il nous semblait indispensable de réaliser ce reportage pour allier le texte aux images.

Le ru des Pissottes, le ru et la source des Ambles, la rivière des Dames, le ru et la source Saint-Roch et le canal du Chesnay n'auront donc plus de secret pour vous.

Vous comprendrez également, que la séparation de notre quartier entre Chelles et Gagny a suivi les cours de ces rus et rivières d'avant la Révolution Française. Un reportage exclusif du Blog des Abbesses.


Les cours d'eau disparus des Abbesses
Bonus : Les réminiscences du Canal du Chesnay :

Réminiscences du Canal du Chesnay

jeudi 20 mars 2008

Le ru Saint-Roch des Abbesses

Saviez-vous qu'un ru passe en dessous de nos maisons ?

Le ru Saint-Roch, s’il traversait bien Gagny dans le quartier des Abbesses, il prenait naissance bien plus loin, en Seine-et-Marne. Naguère, l’entreprise Poliet et Chausson utilisait ce cours d’eau à ciel ouvert pour y transporter le plâtre dans des barques à fond plat jusqu’à son usine située à la pointe de Gournay. Ce ru fut ensuite laissé à l’abandon. Voilà trente ans, il fut décidé de le canaliser dans une buse recouverte de terre. La nature avait ensuite repris ses droits : ronciers et arbres sauvages habitaient l’endroit jusque 2000, année où il a été décidé de consacrer les Journées de printemps au nettoyage et à la réhabilitation de ce cours d’eau. Ensuite, le ru Saint-Roch a été aménagé en sentier de promenade. Enfin, un autre ru naissait au sommet de la Montagne Savart. Il a été asséché par la SNCF lorsqu’il s’est agi de tracer la voie de chemin de fer avant 1850.

Source : Association "Gagny d’hier à aujourd’hui" (Cette association se nomme maintenant, la "Société d’Histoire de Gagny").

Le ru Saint-Roch est toujours visible aux Abbesses dans le chemin de promenade du même nom (Le ru Saint-Roch est un sentier de promenade en pleine nature que l’on emprunte à partir de l’école Louise-Michel en longeant les carrières).

Voici quelques photos de celui-ci d'aujourd'hui avant qu'il ne plonge dans une buse jusqu'à la Marne :

Ru Saint-Roch Cliquer pour agrandir :

Ru Saint-Roch Ru Saint-Roch

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