Fort de Vaujours

Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) a utilisé le fort de Vaujours (localisé sur les villes de Vaujours, Courtry et Coubron) de 1955 – 1997 (afin de réaliser des expérimentations dans les technologies du nucléaire). C’est sur le fort de Vaujours qu’a été développé le système de détonation de la première bombe atomique française. De 2000 à 2002, suite à un long combat politico-associatif, le CEA a accepté des études de la CRIIRAD afin d’étudier les pollutions radioactives du site (45ha).

L'entrée du fort de Vaujours en 2010.

En 2002, La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) a démontré l’importance de la pollution du site au travers de quelques mesures exploratoires. Suite à ce rapport qui n’était pas une cartographie radiamétrique complète, le CEA a fait réaliser par SUBATECH, une décontamination limitée du site en surface autour des zones contaminées découvertes par la CRIIRAD.

Cette association a émis de très nombreuses réserves suite à ces opérations limitées de nettoyage, des réserves qui ont été très appuyées auprès de tous les acteurs dixit Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD.

Le rapport de 2002 ( Rapport CRIIRAD - Dossier Vaujours / Synthèse et recommandations de la CRIIRAD du 17 Septembre 2002 ) exprime la nécessité d’un dépistage plus approfondi du site (Chapitre 3.2 page 10).

En 2010, la majeure partie du site est rachetée à l'état Français par la société Placoplatre dont des usines résident à proximité immédiate.

Une zone moindre est acquise par la Communauté d’Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC – Chelles, Courtry, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine). Placoplatre désire réaliser une carrière à ciel ouvert et le CAMC, une zone d’activités.

Une carrière à ciel ouvert, cela signifie le déplacement sur 35ha et sur 20 mètres d’épaisseur des couches de terres et de strates géologiques supérieures du site, puis l’éclatement des masses de gypses avec des explosifs !!!

Une Zone d’activité, cela signifie des travaux pour construire des bâtiments et dont le remaniement des sols à proximité immédiate d’une carrière à ciel ouvert sur des sols très probablement contaminés.

Fil des billets

lundi 6 janvier 2014

IMPORTANT - PETITION : Pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours

Voici la nouvelle pétition en ligne du Collectif "Sauvons la Dhuis" :

Après nos combats victorieux pour sauver la trame verte de la Dhuis de la destruction, le collectif "Sauvons la Dhuis" a de nouveau besoin de vous.

Oui, nous comptons sur vous afin de nous aider à empêcher ce qui pourrait devenir l'un des plus gros drames sanitaires de l'Est Parisien.

Aux portes de Paris, sur un ancien site militaire utilisé pour développer des détonateurs de bombes atomiques, des projets sans aucune garantie pour la santé des populations, sont sur le point de voir le jour.

À cheval sur la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne, ce site connu pour ses pollutions radioactives et chimiques se nomme le Fort de Vaujours.

Pour que la vérité soit révélée, pour la santé de nos enfants et de nos petits enfants, aidez nous en signant et en diffusant notre pétition "Pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours".

Change.org_Logo.jpg

SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE SUR CHANGE.ORG A L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.change.org/FortdeVaujours

Pétition pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours

Cette pétition est adressée aux préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine et Marne ainsi qu'aux députés et sénateurs du parlement français.

A quelques kilomètres de Paris, le long de la promenade de la Dhuis et sur les communes de Courtry, Coubron et Vaujours, trône le Fort de Vaujours.

Cette ancienne fortification militaire a été utilisée de 1951 à 1997 par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour y développer les détonateurs des bombes atomiques de l'armée Française.

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Entrée du Fort de Vaujours en 2010.

Pendant des années, le CEA a pratiqué sur le site des essais nucléaires dits sous-critiques (ou tirs “froids”). Ces tirs consistaient à l'explosion de bombes atomiques factices construites autour de sphères d'uranium 238. Ces tirs ont été réalisés à l'air libre aussi bien qu'en salles de tirs.

Les débris et éclats d'uranium causés par les explosions à l'air libre étaient projetés bien au delà de l'emprise du fort. Lors des gros tirs, certains débris ont été retrouvés par le CEA à plus d'un kilomètre du fort.

Lors des explosions en casemates de tir, les éclats d'uranium et autres déchets étaient évacués à grandes eaux dans des puits dit de "lavage" profonds de plusieurs dizaines de mètres. 14 de ces puits ont été recensés sur le site.

Une contamination des sols en matières uranifères (Uranium 238 entre autres) a été confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité), la SUBATECH et par le CEA lui-même qui a reconnu que certains ouvrages contaminés avaient été noyés dans le béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.

Rappelons que l'Uranium 238 est un toxique chimique qui présente une très forte radiotoxicité par inhalation.Ainsi une exposition par contamination interne peut avoir sur le long terme des effets sur la santé sous la forme de cancers et de leucémies.

Suite à ces découvertes, entre 2001 et 2002, une dépollution sur seulement 0,22% de la surface du fort fut réalisée par l'Etat français : une campagne d'assainissement très limitée compte tenu des coûts astronomiques qu'impliquent ce genre de travaux.

Pour preuve de l'insuffisance des campagnes de dépollution de l'époque, en mai 2011, une mesure de radioactivité, 33 fois supérieure à la norme a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours sur un point chaud détecté par la CRIIRAD et le CEA en 2001.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503.

A cette pollution exceptionnelle en proche banlieue, s’ajoutent des risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, de pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre, Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) ainsi que des pollutions chimiques (Dioxine, PCB, Perchlorate d’ammonium, etc).

Suites aux pressions et à la mobilisation de l'époque, les préfectures ont décidé, en date du 22 Septembre 2005, de frapper le site de servitudes; ainsi l’arrêté préfectoral précise que « Les terres issues de travaux de terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur le site même ». Il précise également : « un usage résidentiel, des activités agricoles, des activités entraînant la présence régulière d’enfants, les établissements recevant du public et les lieux de rassemblement de personnes (parc public, camping, aire de spectacle, …) sont proscrits. »

Cette activité nucléaire et chimique passée peut-elle expliquer pourquoi les taux de décès par tumeurs sont anormalement élevés sur la ville de Courtry ?

En effet, selon l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France, dans le cadre de la signature du Contrat Local de Santé de la communauté d'agglomération : tandis que les taux sont de 36% pour les hommes et 26% pour les femmes en Seine et Marne, les taux de décès par tumeurs sont de 52% pour les hommes et 49% pour les femmes à Courtry.

De plus, en 2000, un médecin généraliste de Coubron, signalait dans la presse que les maladies thyroïdiennes sur le secteur avaient doublé en dix ans.

Depuis 2010, le site de 45 hectares est la propriété de la société BP PLACO (Placoplâtre), filiale du groupe St-Gobain, et de la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.

Placoplâtre souhaite détruire le fort et extraire des millions de m3 de terres potentiellement contaminées afin d'y ouvrir une carrière de gypse (pierre à plâtre) à ciel ouvert. La Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC), propriétaire de 11 hectares, souhaite y implanter une zone d'activité économique.

Mise à jour du 18/01/2014 : Ajouts et précisions à la demande de la CRIIRAD

- Début -

La CRIIRAD n’a pas procédé à une étude spécifique du projet de Placoplâtre mais elle a effectué une expertise sur ce site dans les années 2001-2002 à la demande des associations locales de protection de l’environnement.

C'est sur cette base, qu'en décembre 2012, la CRIIRAD a adressé aux membres de la Commission Locale de Concertation et de Surveillance associée au projet de carrière à ciel ouvert de Placoplâtre, une note rappelant les conclusions de l’étude de 2002. Dans cette note, la CRIIRAD a mis en garde sur la pollution résiduelle du fort de Vaujours sur les plans radiologiques, chimiques et des substances explosives.

Note de la CRIIRAD 03/12/2012 : http://www.criirad.org/actualites/dossier2014/vaujours/remarques-CRIIRAD-CLCS-VAujours.pdf

Dans cette note, la CRIIRAD précise également que les résultats de la mesure de 2011, 33 fois supérieure à la norme, réalisée par les associations, "doivent être pris en compte".

- Fin de l'ajout -

Les nouveaux propriétaires minimisent les risques. Malgré des demandes répétées des associations locales, ils n'ont livré à ce jour aucune analyse, aucune étude liée à la dangerosité du site et affirment qu'ils n'ont rien trouvé d'alarmant.

Placoplâtre, pour réaliser son exploitation des sous-sols du fort, a besoin que les arrêtés préfectoraux de servitudes d'utilité publique qui frappent le site soient levés ou modifiées pour permettre une sortie des terres hors du site..

IMG_8244_5_6_tonemapped.jpg

Exemple d'une carrière à ciel ouvert

Le 04 avril 2013, à la demande des nouveaux propriétaires, les conseillers municipaux de la ville de Courtry ont voté à l'unanimité la révision du Plan Local d'Urbanisme afin de permettre la réalisation de ces projets. Tout est donc en marche pour ce qui pourrait être un des plus grands désastres sanitaires de l'Est Parisien, voire de la région parisienne.

Il est donc urgent de réagir avant qu'il ne soit trop tard.

Quels sont les risques pour la santé des populations locales ?

Quels sont les risques que vont prendre les employés et autres sous-traitants qui vont travailler sur ce site et notamment à la destruction des bâtiments et au déplacement de millions de m3 de terres potentiellement contaminées ?

Quelles garanties peuvent apporter les propriétaires au niveau de la sécurité sanitaire des habitants et des travailleurs ?

Devant l'ampleur des risques, nous demandons donc qu'une réelle étude d'impact indépendante sur les risques pouvant nuire à la santé des populations locales et des travailleurs soit réalisée par des organismes tels que la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité).

Comme en 2001, nous re-demandons la mise en place d'un réel périmètre de protection afin que le site soit absolument protégé et qu'aucune occupation des sols et d'exploitation des sous-sols ne soient autorisées.

Nous demandons avec force que toute la lumière soit faite afin de déterminer les causes exactes des taux anormaux de décès par tumeurs sur la commune de Courtry.

Enfin, nous demandons la mise en place, dans les plus brefs délais, d'une commission d'enquête parlementaire relative aux conséquences des expérimentations nucléaires réalisées au sein du Centre d'études du Commissariat à l'Énergie Atomique de Vaujours-Courtry ainsi qu'aux risques liés aux projets portés par Placoplâtre et la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.

SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE SUR CHANGE.ORG A L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.change.org/FortdeVaujours

Pour en savoir plus : http://blog.gagny-abbesses.info/category/Fort-de-Vaujours

Le collectif SAUVONS LA DHUIS - http://sauvons.dhuis.fr

  • Nature Environnement 77
  • Villevaudé... Demain
  • Les Abbesses de Gagny-Chelles
  • Environnement 93
  • ADENCA
  • Les Amis de Carnetin
  • AJT Rando
  • Marne et Gondoire à Vélo

samedi 2 novembre 2013

Le Parisien (01-11-2013) : Un documentaire sur le passé atomique du fort de Vaujours

Un documentaire sur le passé atomique du fort de Vaujours

Un Chellois consacre un documentaire à l’ex-site d’essais du Commissariat à l’énergie atomique, qui reste est l’un des endroits les plus mystérieux et controversés de France.

Installé devant son ordinateur, dans son ancienne chambre d’ado de la maison familiale, à Chelles, il visionne, assemble et met en musique la trentaine d’heures d’images et d’interviews accumulées depuis près de deux ans. Marc Planeilles, 23 ans, travaille sur un projet ambitieux et inédit : la réalisation d’un documentaire de cinquante-deux minutes sur le fort de Vaujours (Seine-Saint-Denis). Un sujet difficile : ceux qui posent trop de questions sur l’activité de l’ancien site d’essais du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et ses conséquences en matière sanitaire se voient rapidement confrontés au secret d’État.

LeParisien_Fort-de-Vaujours_01112013_01.jpg

Aussi, plutôt que de forcer des portes qui lui sont restées fermées, Marc Planeilles a passé beaucoup de temps avec ceux qui lui tendaient les bras. Notamment les associations locales bien informées sur le sujet, telles que l’Effort de Vaujours, qui souhaite faire la lumière sur l’histoire du site ou le collectif Sauvons la Dhuis, qui se montre extrêmement vigilant quant à l’utilisation que souhaitent en faire ses nouveaux propriétaires, comme la société BP Placo et la communauté d’agglomération Marne et Chantereine.

Une diffusion avant les municipales

Soutenu par l’une des principalesmaisons de production en France, Marc Planeilles assure « ne pas vouloir réaliser un film militant. Je veux juste raconter l’histoire de ce site et parler des problèmes qui ont pu en découler aujourd’hui. » Il espère terminer le montage d’ici à la fin de l’année pour une diffusion dans une émission de grand reportage, « comme Spécial Investigation, Infrarouge ou Envoyé spécial », précise-t-il, début 2014. En tout cas avant les élections municipales « pour pousser les candidats concernés à prendre position sur le sujet ».

Dans son viseur, notamment, Marne et Chantereine, qui veut implanter une zone d’activités sur l’ancien site atomique à Courtry, et qui n’a pour l’instant pas donné suite à ses demandes d’interview. Mais aussi la société BP Placo — qui a racheté 33 ha de l’ancien site du CEA et envisage d’y ouvrir une carrière de gypse à l’horizon 2015 — qui lui a signifié une fin de non-recevoir. Il faut dire que Marc Planeilles a récolté des informations pour le moins embarrassantes, comme le témoignage d’un ancien employé du CEA, des relevés de radioactivité pris sur place montrant que le site est loin d’avoir été assaini et encore bien d’autres « images inédites ». Marc Planeilles, monteur de profession, va-t-il frapper un grand coup pour son premier passage derrière la caméra ? Réponse dans quelques mois…

GRÉGORY PLESSE (AVEC M.K.)

«Ce film doit faire réagir les gens»

INTERVIEW : Christophe Nédélec, président de l’association les Abbesses de Gagny-Chelles

Dans les images que vous avez pu voir, quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?

CHRISTOPHE NÉDÉLEC.

Les images d’archives que Marc Planeilles a retrouvées et que je n’avais jamais vues. Je savais ce qui s’était passé dans ce fort, j’ai lu tout ce qui existe sur le sujet, mais quand on voit les images d’époque des explosions à l’uranium, les expériences qui ont été menées ici, c’est vraiment impressionnant.

Qu’attendez-vous de ce film?

J’espère qu’il fera réagir les gens. La plupart de ceux qui habitent les environs n’ont aucune idée de ce qui s’est passé dans cet endroit. Les élus, eux, savent. Il faut maintenant faire réagir les gens pour qu’ils poussent les politiques à prendre leurs responsabilités.

LeParisien_Fort-de-Vaujours_01112013_02.jpg

Y a-t-il encore des risques sanitaires pour les riverains ?

Bien sûr ! Plusieurs mesures radiologiques certaines très récentes ont été réalisées sur le site et montrent qu’il y règne toujours une forte radioactivité. Il y a une dizaine d’années, les politiques ont entendu les associations et ont su taper du poing sur la table. (NDLR : ce qui a conduit au lancement d’une étude de la Criirad sur le site). Mais, aujourd’hui, les mêmes élus semblent avoir oublié que le fort de Vaujours est très loin d’être décontaminé et que tout projet de développement sur ce site extraction de gypse pour BP Placo, construction d’une zone d’activités pour Marne et Chantereine est extrêmement dangereux.

Propos recueillis par G.P.

Quarante ans d’expériences nucléaires

Ancienne forteresse souterraine construite après la défaite de 1870, le fort de Vaujours a été le théâtre de quarante ans d’expériences en détonique nucléaire. Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) s’y est installé dès 1955 pour y concevoir, entre autres, le détonateur de Gerboise bleue, la première bombe atomique française. Avant de quitter le site en 1997, le CEA a offert un livre mémoire à ses employés, entre 600 et 800 selon les périodes. Il retrace, photos d’archives à l’appui, « l’aventure atomique » de Vaujours. Sa lecture indique que des tirs d’uranium ont été réalisés à l’air libre et dans les casemates, ce qui laisse présager que les résidus radioactifs ont été disséminés dans et autour du site.

LeParisien_Fort-de-Vaujours_01112013_03.jpg

Une forte pollution radioactive

C’est d’ailleurs ce que confirme la fiche Basol du ministère de l’Ecologie, qui recense les sites pollués. Elle mentionne que le fort de Vaujours « présente une contamination résiduelle par des substances radioactives (uranium) et pyrotechniques (munitions enterrées et particules explosives) ».

Après sa fermeture, la préfecture de Seine-et-Marne a frappé le site, en 2005, d’une servitude d’utilité publique qui impose que la terre qu’il contient ne doit pas sortir du périmètre défini, qu’aucune école ou habitation ne doit s’y établir. La Criirad, un laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité et l’association Sauvons la Dhuis ont procédé à des analyses exploratoires qui attestent d’une pollution radioactive 33 fois supérieure à la dose autorisée. Le géant plâtrier BP Placo, propriétaire de 33 ha du site, projette d’y creuser une carrière de gypse, tandis que Marne et Chantereine, qui possède la partie restante, va y développer une zone d’activités.

Marion Kremp

jeudi 13 juin 2013

DHUIS - Fort de Vaujours : Article du Parisien du 13-06-2013

Logo Parisien

Courtry Une association d’amoureux du Fort de Vaujours se bat pour sa sauvegarde.

Ils veulent sauver le fort atomique en y créant un musée

Courtry. Une association d’amoureux du fort de Vaujours se bat pour la sauvegarde du site qui abrita des expérimentations d’explosifs à base d’uranium.

Marion Kremp | Publié le 13 juin 2013, 07h00

Vaujours_LeParisien_13062013

Courtry, le 8 mai. Dans un lieu où la nature a repris possession des 45 ha du fort, l’association l’Effort de Vaujours (à gauche) entretient et rénove une partie de la batterie sud, qui leur a été confiée par la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. Ces « gardiens du fort » se relaient tous les jours, comme dans cette salle d’étude des composés explosifs (en bas à droite). Courtry, le 8 mai. Dans un lieu où la nature a repris possession des 45 ha du fort, l’association l’Effort de Vaujours (à gauche) entretient et rénove une partie de la batterie sud, qui leur a été confiée par la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. Ces « gardiens du fort » se relaient tous les jours, comme dans cette salle d’étude des composés explosifs (en bas à droite). (LP/M.K.)

Une petite porte fondue dans le haut grillage. Derrière, une jungle végétale à travers laquelle seul un 4 x 4 ose s’aventurer. Pour pénétrer dans le fort de Vaujours, il faut montrer patte blanche aux gardiens. L’association l’Effort de Vaujours s’est vu confier les clés de la batterie sud par le propriétaire, la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. L’espoir de la trentaine de passionnés du fort est d’y ouvrir un jour un musée de la fortification et de l’histoire industrielle du site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

Passé l’enchevêtrement anarchique de décombres et de broussailles qui s’étend sur les 45 ha de cet ancien site d’expérimentation d’explosifs du CEA, les fortifications frappent par leur bon état. Bien installés sous l’une des voûtes de la batterie sud, les membres de l’association commencent leur journée par un café avant de se mettre au travail. Ils entretiennent à leurs frais la partie la mieux conservée de la batterie sud. Des jardinières en fleurs ainsi que quelques parterres aux pétales colorés décorent la cour.

Dans un large imperméable qui lui descend jusqu’aux pieds, chaussés de godillots de marche, Lisa Leclerc fait figure de chef de bande. « Nous sommes tous attachés au fort pour des raisons différentes, certains pour l’histoire, d’autres pour l’architecture fortifiée et d’autres encore pour la radioactivité et l’histoire nucléaire », explique la présidente de l’Effort de Vaujours. « Nous voulons que cela devienne un endroit où les gens pourraient enfin savoir ce qu’il s’est passé », lâche Hélios, 27 ans, le vice-président de l’association dont le pseudonyme masque l’identité.

Placée sous secret-défense, l’histoire atomique du fort reste pleine de mystères. C’est ici que le détonateur de la première bombe atomique française « Gerboise bleue » a été développé dès 1955. Durant près de quarante ans, des explosifs à base d’uranium y ont été testés .

Une pollution radioactive résiduelle persiste sur le site

La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), assure qu’une pollution radioactive résiduelle persiste sur le site. Tandis que BPB Placo (ex-Placoplâtre), propriétaire de 33 ha du site, projette d’y ouvrir une carrière de gypse à ciel ouvert à l’horizon 2015.

L’association qui s’était un temps rapprochée du géant plâtrier avec l’idée du musée en tête, refuse aujourd’hui de nier la dangerosité potentielle d’une future carrière. « Ils étaient clairs avec nous, tant que nous ne parlions pas des « points chauds » radioactifs, mais rien ne prouve que le site a été décontaminé », déclare Hélios.

« Nous sommes opposés au « gros trou » de Placo, ajoute Lisa Leclerc, mais ce qui me préoccupe ce sont les eaux souterraines, il y a plusieurs puits de lavage qui servaient à rincer les casemates de tirs froids, je me demande ce qu’il y a au fond », s’interroge, suspicieuse la présidente. « Le manque d’information nuit au site, on se retrouve toujours face au silence alors que nous voudrions que le plus grand nombre puisse connaître l’histoire de ce lieu hors du commun », poursuit Hélios.

Protégée par le plan local d’urbanisme (PLU) de Courtry, les fortifications de la batterie sud sont, pour l’instant, à l’abri des projets de Placoplâtre et de Marne-et-Chantereine qui souhaite y développer une zone d’activité. « C’est important de vouloir maintenir la mémoire de ce secteur, mais sous quelle forme? », déclare le maire (PS) de Courtry, Jean-Luc Pilard. « La batterie sud a une valeur patrimoniale, elle a été bien réhabilitée par l’Effort de Vaujours, mais le fort, il faut en faire son deuil », annonce l’édile qui a récemment voté en conseil municipal une modification du PLU à la demande de Placo.

Quarante ans d’expériences

M.K. | Publié le 13 juin 2013, 07h00

sivaujoursmetaisconte

Avant de vider ses tiroirs à Vaujours en 1997, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a offert à ses collaborateurs, entre 600 et 800 selon les périodes, les mémoires de ce qui est présenté comme une « aventure atomique ». Un ouvrage a été édité par les Editions du CEA dirigées par la Direction des applications militaires.

« Si Vaujours m’était conté, ou il était une fois dans l’est parisien », raconte dans le détail, souvent technique, les diverses expériences réalisées sur le site entre 1955 et 1997.

Ce sont les chefs de services et les ingénieurs de l’époque qui vantent leurs propres faits d’armes. « Il y eut durant ces années nombre d’incidents qui, après coup parfois, prêtèrent à rire, parfois firent froid dans le dos », raconte ainsi André Cachin (page 50), un des fondateurs du Centre expérimental de Vaujours, qui poursuit, « Un premier gros tir au Fort central, l’hiver 1951, eut des effets spectaculaires… J’avais placé une plaque de blindage de 100 kg (NDLR : sur l’explosif à base d’uranium)… La plaque transformée en cornet fut retrouvée à 1 km de là, près de la route de Meaux. »

Ce témoignage indique que des tirs à l’uranium ont été réalisés à l’air libre, ce qui laisse présager que les résidus radioactifs ont été disséminés au hasard sur le site et même à l’extérieur.

D’autres extraits parlent de « cadence de tirs qui oblige à commander par centaine les tabourets sur lesquels les engins explosifs étaient posés », ou encore « les charges d’explosif sont limitées en poids et pourtant ils (NDLR : la Direction des affaires militaires) font à court terme passer à des tailles beaucoup plus importantes ». En 1988, les ingénieurs de Vaujours veulent expérimenter d’autres explosifs plus réactifs, mais « bien souvent les concepteurs d’armes… veulent de l’uranium » (page 173).

dimanche 19 mai 2013

Villeparisis : SITA FD ou la colline de déchets ultimes

Vendredi 17 Mai 2013, les associations de protection de l'environnement ont été reçues pour une visite du site d'enfouissement de déchets dangereux classé "Seveso seuil haut" de la commune de Villeparis. Les associations présentes étaient l'ADENCA, Nature Environnement 77, Coubron Environnement et Les Abbesses de Gagny-Chelles.

En France, il existe qu'une douzaine de site de ce genre. Sept d'entre eux sont gérés par le groupe Sita dont celui de Villeparisis (Seine-et-Marne).

IMG_9807_8_9.jpg

Entrée du site SITA FD de Villeparisis

Ce site de 43 ha est exploité depuis 1977 par la société SITA FD anciennement France Déchets et filiale du Groupe Suez Environnement. Ce site est une ancienne carrière de gypse à ciel ouvert exploitée par la société Lambert dont les activités ont été acquises depuis par Placoplâtre (BPB Placo, filiale du groupe Saint-Gobain). Elle a donc été cédée le site en fin d'exploitation pour qu'elle devienne une décharge de déchets hautement toxiques !!!

Voilà un bel exemple de l'avenir promis aux carrières à ciel ouvert !!!

Selon la direction du site SITA FD de Villeparisis, les anciennes carrières à ciel ouvert sont géologiquement propices au stockage de déchets dangereux et celle-ci s'interroge sur l'extension du site sur les anciennes carrières en cours d'exploitation sur le secteur.

IMG_9829_30_31.jpg

Alvéole de stockage en cours d'exploitation

Ainsi, il est évident que les carrières de gypse à ciel ouvert en cours et possiblement à venir sont susceptibles de devenir de nouvelles décharges de déchets dangereux. Ceci est une motivation supplémentaire pour les associations de protection de l'environnement pour lutter contre l'extension des carrières à ciel ouvert sur le massif de l'Aulnoye. Pour rappel, ces associations sont fédérées autour du collectif "Sauvons la Dhuis" : http://sauvons.dhuis.fr

IMG_9865_6_7.jpg

Seulement une douzaine de sites de ce genre en France.

Le site SITA FD de Villeparisis n'est séparé que d'une route du Fort de Vaujours sur la commune de Courtry. Cet ancien site d’expérimentation nucléaire du Commissariat à l’Énergie Atomique est notoirement connu pour sa pollution en matières radioactives et présentent des risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, de pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre, Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) et de pollutions chimiques (Dioxine, PCB, etc...).

Certains osent parler de la malédiction d'un territoire.

Pour plus d'information sur le Fort de Vaujours, veuillez prendre connaissance du dernier communiqué du collectif "Sauvons la Dhuis" : CEA - DHUIS : le conseil de municipal de Courtry approuve la destruction du fort de Vaujours..

Cette visite du site fait suite à l'incident majeur qu'il a subit le 17 février 2013. En effet, un incendie s'y est produit dans une alvéole de stockage. Ce dimanche-là, 200 tonnes de roche d’amiante ainsi que des fûts fermés contenant des poussières avec des doses d’arsenic, ont pris feu sur une surface de 500 m2 (Il a été évoqué un temps une surface de 2000m2).

Les pompiers ont bataillé toute cette journée pour éteindre l'incendie. En effet, pas moins de cinquante pompiers ont été mobilisés toute la journée pour circonscrire le sinistre.

Voir l'article du Parisien suivant : Incendie dans une usine Seveso à Villeparisis

IMG_9892.JPG

La direction du site en train d'expliquer les processus de stockage aux associations

Suite à l'incident, la direction du site nous a dit avoir réalisé des analyses atmosphériques. Ses analyses auraient été transmises à la préfecture. La direction s'est refusée à nous transmettre ces analyses. Elle estime, dans la mesure qu'une double enquête, administrative et judiciaire est ouverte que c'est du ressort de la préfecture décider de les rendre publique.

IMG_9911_2_3.jpg

Les jus récoltés au fond des alvéoles sont appelés des lixiviats.

Ainsi à la date de publication de cet article, soit 3 mois après les faits, les associations locales sont donc toujours dans l'incapacité d'estimer si les populations environnantes ont été exposées à des risques sanitaires notamment liés à l'amiante et à l'arsenic, ni dans quelles mesures !!!

La direction nous a assuré que les fumées ont été poussées par les vents vers Vaujours et Sevran en Seine-Saint-Denis.

Le site Villeparisis de SITA FD possède une capacité annuelle de stockage de 250000 tonnes de déchets dangereux particulièrement toxiques.

IMG_9841_2_3_tonemapped.jpg

Alvéole de stockage en cours d'exploitation

Le site reçoit majoritairement des déchets ultimes tels que les REFIOMs et des REFIDIS (Résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères et des déchets industriels). Ces déchets sont par nature très toxiques.

Les REFIOMs représentent 2 à 3% de la masse d’ordures ménagères icinérées. Ils sont chargés en dioxines et furannes, en métaux lourds (plomb, mercure, cadmium, ect) ainsi qu'en nombreuses substances chimiques. Il y a donc 20 à 25 kg de REFIOMS par tonne d’ordures incinérées.

IMG_9932_3_4.jpg

Traitement et stockage des terres souillées aux hydrocarbures

De plus, selon la direction, le site accueille d'autres déchets particulièrement dangereux. Ainsi chaque année, il y est stocké 6000 tonnes de Déchets Radioactifs de type DRNR (Déchets à Radioactivité Naturelle Renforcée ou Concentrée), 11000 tonnes de déchets contenant de l'amiante ainsi que des terres polluées aux hydrocarbures.

Le stockage des Déchets Radioactifs de type DRNR est très problématique car leur définition est subjective et particulièrement floue. Effectivement, cela correspond à tous les déchets radioactifs ne provenant pas des centrales nucléaires ou d'expérimentation atomique militaire ou civil, soit un large éventail de déchets divers.

La direction a été dans l'incapacité de nous expliquer quelle était la dangerosité réelle de ce type de déchets. En effet, les déchets qu'ils reçoivent de ce domaine sont très variés. Ils se sont tout de même engagés auprès des associations à fournir un état des lieux et des statistiques permettant de les caractériser. Ils nous ont également affirmé que par mesure de sécurité chaque chargement de déchets radioactifs était analysé par un laboratoire indépendant.

Il convient de préciser qu'en l'état actuel de nos connaissances seulement deux décharges de déchets dangereux reçoivent les Déchets Radioactifs de type DRNR sur le territoire français. L'autre décharge connue est celle de l'ancienne carrière de Bellegarde dans le Gard, celle-ci est également gérée par la société SITA FD.

En cas d'exploitation du Fort de Vaujours, les associations ont questionné la direction sur la possibilité que des déchets radioactifs en provenance de celui-ci soient stockés sur le site. La direction nous a affirmé qu'ils n'étaient pas habilités à stocker ce type de déchets car ils ne relevaient pas des DRNR et qu'ils seraient automatiquement détectés par les portiques de détection situés au poste de contrôle de l'exploitation.

Les REFIOMs et autres REFIDIS sont "stabilisés" en étant incorporés dans du ciment. Ce ciment est par la suite coulé dans des alvéoles dite de stockage. Les DRNRs et les autres déchets dont l'amiante sont recouverts de ces coulis de ciment toxiques.

IMG_9823_4_5.jpg

Usine de Stabilisation des REFIOMs

Il existe 10 alvéoles de stockage sur le site de Villeparisis.

La direction nous a assuré que l'étanchéité de ces alvéoles sera contrôlée pendant 30 ans après la fin d'exploitation du site conformément à la législation en vigueur.

Quelle est la durabilité à long terme de l'étanchéité de ces alvéoles ? La direction a été dans l'incapacité de nous apporter une réponse en assurant néanmoins suivre les législations en vigueur.

IMG_9883_4_5.jpg

Alvéole de stockage en cours d'exploitation

Au bout de la chaine du traitement des déchets, ce genre de site est donc le symbole de la fuite en avant de notre civilisation.

En effet, ces sites assurés que pour quelques dizaines d'années après exploitation, ne semblent pas apporter une solution durable pour les générations futures qui viendront à vivre auprès de ces héritages toxiques et radioactifs. De plus, les processus de l'exploitant ne sont pas exempts de risques pour les populations locales comme l'a démontré l'incident majeur du 17 Février 2013.

Nous venons très sérieusement à nous interroger sur le caractère durable et responsable de ce genre de décharge de déchets dangereux en milieu urbain.

Voir l'album photos complet avec plus de photos et d'observations sur Google Picasa :

SITA_FD_Villeparisis

vendredi 10 mai 2013

DHUIS - Fort de Vaujours : Article du Parisien du 09-05-2013

COURTRY

Le dernier conseil municipal vote à l’unanimité la révision du PLU

Un bois bientôt déclassé pour la future carrière de gypse

Parisien_Courtry_Plu_09052013

« La société plâtrière sollicite la collectivité pour qu’elle fasse évoluer son PLU (Plan local d’urbanisme) de manière à permettre la réalisation de son projet d’exploitation. »

Cette annonce est extraite de la délibération votée à l’unanimité par le conseil municipal de Courtry du 4 avril. Le maire (PS) Jean-Luc Pilard et les élus ont accepté de réviser le PLU concernant une parcelle classée en espace naturel boisé, qui jouxte le Fort de Vaujours où BPB Placo a pour projet de développer une carrière de gypse à ciel ouvert.

Près du Fort du Vaujours, la société BPB Placo compte exploiter une parcelle classée en Espace Naturel Boisé. (LP/M.K.)

Propriétaire de 33 ha sur l’ancien site du Centre de recherche atomique, « BPB Placo devrait déposer une demande d’autorisation d’exploitation en préfecture avant 2015 », avait déclaré Philippe Cortial, directeur des mines et carrières du groupe en février. Située au nord du Fort de Vaujours, la parcelle concernée par la modification du PLUest un espace boisé classé. « Une grande partie n’est déjà plus un bois mais une zone de pâturage », se défend lemaire qui promet une compensation « gagnante » puisque « la zone non boisée sera également compensée sur une autre parcelle de la commune, où seront plantés des arbres ».

Un risque sanitaire majeur selon des associations

« Nous modifions le PLU à la demande de Placo, sinon, nous ne l’aurions pas fait, cela représente beaucoup de travail pour nos services », ajoute l’édile qui assure « que cela se soldera par une enquête publique d’ici septembre ».

« Depuis quand des entreprises dictent aux communes leur plan local d’urbanisme ? Courtry n’a même pas attendu le dépôt officiel de demande d’exploitation et le résultat de l’enquête publique qui doit en découler. C’est antidémocratique et irresponsable », dénonce Christophe Nedelec du collectif d’associations protectrices de l’environnement « Sauvons la Dhuis ». Il demande « la mise en place d’une véritable concertation associée à une enquête publique approfondie ».

Le collectif alerte surtout sur le risque sanitaire majeur lié aux anciennes activités du site. Construit en 1883, le fort souterrain a servi de dépôt de munitions à l’armée allemande, avant d’être le théâtre d’opérations de déminage pour enfin être investi par le CEA en 1955.

Le collectif, tout comme la Criirad, laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité alertent sur la dangerosité d’une carrière à ciel ouvert sur un « site hautement pollué par des matières radioactives, pyrotechniques et chimiques ».

La préfecture de Seine-et-Marne avait frappé le Fort d’une servitude d’utilité publique en 2005, qui impose que les terres du site ne doivent pas en sortir et interdit la présence d’habitations, d’école ou la culture des terres.

MARION KREMP

jeudi 9 mai 2013

Photos rares de l'occupation allemande du Fort de Vaujours pendant la seconde guerre mondiale

Les photos suivantes auraient été prises le 26 Juin 1940.

Vaujours_Fort_26061940_01w.jpg

Vaujours_Fort_26061940_02w.jpg

Vaujours_Fort_26061940_03w.jpg

Vaujours_Fort_26061940_04w.jpg

Vaujours_Fort_26061940_05w.jpg

Cette dernière photo très rare trouvée en allemagne par nos soins n'est pas datée :

Vaujours_Fort_39-40_06w.jpg

A partir de 1942, les Allemands occupent le fort et en font un dépôt de munitions.

Des souvenirs de cette époque subsistent dans le couloir d’accès à la Batterie Sud. En effet, les occupants laissèrent simplement leur marque avec une date, sur les mur en pierre tendres.

A leur départ en août 1944, ils font sauter une partie des munitions contenue dans le Fort Central détruisant le corps central du fort ainsi que les casernements.

Dès la fin de la guerre, le désobusage du site doit être entreprit. Si on en croit certains documents,il semble établi que des techniciens allemands ont été employés juste après la guerre par la Poudrerie de Sevran au Fort de Vaujours.

En 1947, la Poudrerie Nationale de Sevran-Livry s’y installe après avoir examiné soigneusement le site. Il est stipulé dans l’état du Fort Central que « l’intérieur du Fort n’est qu’un amas de décombres ». Le même état des lieux, pour les batteries montre qu’elles sont utilisables, sans grands travaux.

La Batterie Nord servira aux poudriers de Sevran pour réaliser des tirs au banc de blocs de poudre SD.

Source : http://lemarquis78.chez.com/fort_de_vaujours.html

lundi 29 avril 2013

CEA - DHUIS : le conseil de municipal de Courtry approuve la destruction du fort de Vaujours.

Voici le dernier communiqué du collectif "Sauvons la Dhuis" :

CEA - DHUIS : le conseil de municipal de Courtry approuve la destruction du fort de Vaujours.

Le 04 avril 2013, le conseil municipal de la ville de Courtry a voté à l'unanimité une prescription de révision de son Plan Local d'Urbanisme permettant la mise en œuvre « du projet d’exploitation de la ressource en gypse par la société Placoplâtre sur le site du Fort de vaujours ainsi que que le projet de reconversion et de réhabilitation du solde des emprises par la Communauté d'Agglomération Marne et Chantereine ».

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Entrée du Fort de Vaujours en 2010.

La commune de Courtry désire donc céder aux sollicitations des carriers par anticipation. Ainsi, sans attendre le dépôt officiel d'une demande officielle d'exploitation et le résultat de l'enquête publique qui doit en découler, le conseil municipal à l'unanimité a émis le souhait de déclasser le fort ainsi que des terres aux abords de la Dhuis situées en contrebas .

Voir le compte rendu du Conseil Municipal de Courtry en date du 4 avril 2013 : CR_Sommaire_CM_du_4_avril_2013.pdf

Le conseil municipal de Courtry précise qu'une « concertation associera pendant toute la durée de la révision du PLU les habitants, les associations locales et les autres personnes concernées ».

Il précise également les modalités de celle-ci :

  • « voie d’informations (bulletins municipaux, site internet de la Ville…) »
  • « la mise à disposition d’un cahier d’expression à l’accueil principal de l’Hôtel de Ville »

Le collectif "Sauvons la Dhuis" en plus de condammer ce vote au conseil de municipal de Courtry considére cette concertation comme insuffisante au regard des risques encourus par les populations locales.

Lors d'un précédent communiqué, le collectif "Sauvons la Dhuis" avait pris le soin d'informer et de sensibiliser sur les risques sanitaires majeurs liés à l'exploitation du fort de Vaujours.

Voir notre communiqué en date du 15 Janvier 2013 : CEA - DHUIS - Courtry/Coubron/Vaujours – Les projets d'exploitation et d'aménagement du Fort de Vaujours

Fort-de-Vaujours_IMG_8292.jpg

Dans les entrailles du fort de Vaujours

Pour rappel, depuis plus de 10ans, le fort de Vaujours d'une surface de 45 hectares est suspecté de contamination résiduelle en matières uranifères (Uranium 238 entre autres). Cette contamination a été confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) et par le CEA lui-même qui a reconnu que certains ouvrages contaminés avaient été noyés dans le béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.

Courant 2001/2002, à cause de coûts très élevés de dé-pollution, le site n'a été que très partiellement décontaminé. Ainsi sur un total de 45 hectares, seulement 1000m2 ont été traités suite aux explorations de la CRIIRAD.

Une mesure de radioactivité 33 fois supérieure au bruit de fond a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 à l'aide d'un RADEX 1503. Cette mesure a été certifiée par la CRIIRAD en 2012. La CRIIRAD précise également qu'un bloc d'uranium de 100g sous 10cm de terre est difficilement détectable en surface à l'aide de compteur de ce type.

Fort-de-Vaujours_IMG_0227.jpg

Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503 certifiée par la CRIIRAD.

Pendant des années, le CEA a pratiqué sur le site des essais nucléaires dit sous-critique (ou tir “froid”) avec de l'uranium. Ces tirs froids ont été réalisés à l'air libre ainsi qu'en salles de tirs. Après les essais, les éclats d'uranium et autres déchets étaient évacués à grandes eaux dans des puits dit de "lavage" profonds d'une trentaine de mètres, au nombre de 14. Certains déchets étaient même incinérés dans une zone de brûlage à l'air libre ainsi que dans un incinérateur équipé de quatre fours.

A cette pollution exceptionnelle en proche banlieue, s’ajoutent des risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, des pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre, Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) ainsi que des pollutions chimiques (Dioxine, PCB, etc...).

Fort Vaujours Wermacht

39-45 Seconde guerre mondiale : Groupe de soldats Allemands devant l'entrée du Fort de Vaujours. Quel anachronisme avec la situation d'aujourd'hui !!!

L'exploitation du fort de Vaujours est tout autant la destruction d'un patrimoine historique local majeur, qu'un projet à hauts risques pour les populations locales de même que pour les employés et sous traitants de Placoplâtre qui travailleront sur ce site.

Ce risque de mise en danger des salariés et sous-traitants est parfaitement assumé par Placoplâtre, qui, par un chargé de communication, a déclaré le 3 Mai 2012 : « Il ne faut pas se leurrer, le seul vrai risque, il va être pour les salariés de l'entreprise. C'est eux qui vont être au contact quand il faudra démolir et exploiter. Le seul véritable risque, c'est pour le personnel de l'entreprise. »

Le Collectif "Sauvons la Dhuis" s'oppose donc avec la plus grande fermeté à cette volonté du conseil municipal de Courtry d'autoriser la destruction du Fort de Vaujours. Nous le considérons comme irresponsable.

Dans le cadre de la révision du Plan Local d'Urbanisme de Courtry, le collectif demande la mise en place d'une véritable concertation associée à une enquête publique approfondie.

Devant l'ampleur des risques, nous demandons qu'une réelle étude d'impact sur la santé des populations locales soit réalisée par des organismes indépendants tels que la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité).

Le collectif SAUVONS LA DHUIS - http://sauvons.dhuis.fr

  • Nature Environnement 77
  • Villevaudé... Demain
  • Les Abbesses de Gagny-Chelles
  • Environnement 93
  • ADENCA
  • Les Amis de Carnetin
  • Association de Défense de l'Environnement du Bois Fleuri (ADEBF)
  • AJT Rando
  • Marne et Gondoire à Vélo

jeudi 21 février 2013

Dhuis et Fort de Vaujours : Placo veut creuser sous l'ancien site atomique (Le Parisien)

Alerté par le communiqué officiel du collectif Sauvons la Dhuis sur le devenir du fort de vaujours (cliquez ici pour le lire), le journal Le Parisien a publié ce jour l'article suivant :

Placo veut creuser sous l’ancien site atomique

Pour alimenter son usine de Vaujours (93), Placo projette d’ouvrir une carrière de gypse à la place du fort de Vaujours, ex-site du CEA, à Courtry.

Marion Kremp | Publié le 21.02.2013, 04h15

ParisienFortdeVaujoursCarte.JPG

BPB Placo envisage de stocker la terre de surface, réputée contaminée, du fort de Vaujours dans la fosse d’Eguisy. Le tout à proximité de la Dhuis, la rivière qui longe le site.

La route stratégique enlace, sinueuse, le fort de Vaujours, à Courtry. Derrière les hauts grillages barbelés, les stores rouges des baraquements délabrés battent au vent tandis que le château d’eau surplombe toujours la forteresse abandonnée. Bientôt, les vestiges du fort souterrain construit il y a cent trente ans et qui a servi de centre de recherche au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pourraient bien n’être plus qu’un gigantesque trou.

La société BPB Placo, ex-Placoplâtre, filiale du géant Saint-Gobain, a acheté 33 ha du terrain et projette d’y développer une carrière de gypse à ciel ouvert. Le collectif d’associations protectrices de l’environnement Sauvons la Dhuis — du nom de la rivière qui serpente le long du site — alerte sur son site Internet sur la suspicion de contamination radioactive résiduelle et chimique due aux activités du CEA.

La Criirad, laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité, avait relevé en 2001-2002 des contaminations en uranium 238. Le CEA s’était engagé à décontaminer. « Tout n’a pas pu être analysé et l’uranium appauvri recouvert de quelques centimètres de terre n’est pas détectable », rappelle Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la Criirad, qui va plus loin et souligne que « le CEA a reconnu que certains ouvrages n’ayant pu être décontaminés ont été noyés dans le béton ». A ce jour, le CEA, considérant qu’il n’est plus propriétaire, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Christophe Nedelec, du collectif Sauvons la Dhuis, a lui-même réalisé des mesures en 2011 : « J’ai relevé 3 uSV/heures (le sievert mesure l’effet chez l’homme du rayonnement ionisant), ce qui est trente fois supérieur au niveau naturel sur un point qui est censé avoir été décontaminé. » Sauvons la Dhuis et la Criirad ont ainsi demandé à réaliser de nouvelles mesures, ce que refuserait BPB Placo.

« Comment BPB Placo va pouvoir s’assurer que les trois millions de mètres cubes de terre qui seront retirés du fort ne présentent pas de risque? C’est un travail d’analyse à la petite cuillère qu’il faut réaliser avec rigueur, pas à coup de pelle mécanique, nous ne sommes pas sûrs que, dans de telles conditions, le projet soit toujours rentable pour BPB Placo, ce qui nous laisse penser que ce ne sera pas fait correctement », impute Christophe Nedelec, qui pointe sur une carte une ancienne carrière qui jouxte le fort. « C’est la fosse d’Eguisy où BPB Placo projette de déplacer la terre, or elle ne fait pas partie du site sur lequel repose la servitude », souligne le militant.

Pourtant, à entendre le directeur des mines et carrières de BPB Placo, Philippe Cortial, le projet ne semble pas menacé, au contraire. Déclaré d’intérêt national, le gypse pourrait bien l’emporter sur le principe de précaution. « Cette carrière à elle seule pourra approvisionner notre usine de Vaujours durant quinze ans. Nous allons évidemment travailler avec l’aide d’experts et même si nous gardons à l’idée le pire scénario qui serait de trouver de la radioactivité, à ce jour nous n’avons rien qui le laisse supposer », assure le directeur qui compte déposer une demande d’autorisation d’exploitation en préfecture avant 2015.

La préfecture rappelle d’ailleurs d’elle-même que le gisement est estimé de 8 à 10 millions de tonnes de gypse. « La servitude prévoit la possibilité d’une ouverture de carrière, tous les sujets liés à l’ancienne utilisation du site et à ses conséquences figureront dans l’étude d’impact à laquelle BPB Placo procède actuelle- ment », déclarent, laconiques, les services de la préfecture.

Le Parisien

Une ancienne zone militaire et atomique dont la terre est contaminée

M.K. | Publié le 21.02.2013, 04h11

ParisienFortdeVaujoursEntree.jpg

Fort de Vaujours, le 12 février. Depuis 1997, l’ex-site du CEA est à l’abandon. | (LP/M.K.)

Construit en 1883, après la défaite de 1870 face aux armées prussiennes, le fort de Vaujours, situé sur les communes de Courtry et de Coubron (Seine-Saint-Denis), a tour à tour été un dépôt de munitions de l’armée allemande en 1944, le théâtre d’opérations de déminage, d’essais pyrotechniques et d’expérimentations atomiques à partir de 1955.

C’est là notamment qu’a été développé le détonateur de la première bombe atomique française, Gerboise bleue.

Lorsque le CEA a cessé ses activités, en 1997, et après enquête publique, la préfecture de Seine-et-Marne a frappé le site en 2005 d’une servitude d’utilité publique qui impose que la terre qu’il contient ne doit pas sortir du périmètre défini. La fiche Basol du ministère de l’Ecologie, qui recense les sites pollués, mentionne que le fort de Vaujours « présente une contamination résiduelle par des substances radioactives (uranium) et pyrotechniques (munitions enterrées et particules explosives) ».

articleparisienvaujours21022013.jpg

samedi 26 janvier 2013

Visite de la batterie Sud du Fort de Vaujours

Il y a quelques semaines, nous avons rendu visite à l'association l'Effort de Vaujours. Nous en avons profité pour prendre quelques clichés de la batterie Sud située sur la partie du fort propriété de la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine. Cette partie du fort est en cours de restauration par l'Effort de Vaujours.

IMG_9936_7_8.jpg

IMG_9849_50_51.jpg

IMG_9930_1_2_2.jpg

IMG_9885_6_7.jpg

IMG_9873_4_5.jpg

IMG_9894_5_6.jpg

mardi 15 janvier 2013

CEA - DHUIS - Courtry/Coubron/Vaujours – Les projets d'exploitation et d'aménagement du Fort de Vaujours :

Voici le dernier communiqué du collectif "Sauvons la Dhuis" :

CEA - DHUIS - Courtry/Coubron/Vaujours – Les projets d'exploitation et d'aménagement du Fort de Vaujours :

A cheval sur les départements de la Seine Saint-Denis et de la Seine et Marne, le fort de Vaujours surplombe les communes de Vaujours, Courtry et Coubron.

Bordée par la Dhuis et le bois de Bernouille, cette fortification chargée d'histoire a été utilisée de 1955 à 1997 par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Le glas de ce patrimoine historique national semble avoir sonné.

C’est sur ce site qu’a été développé le détonateur de la première bombe atomique française : la gerboise bleue.

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Entrée du Fort de Vaujours en 2010.

Depuis plus de 10ans, ce site de 45 hectares est suspecté de contamination résiduelle en matières uranifères (Uranium 238 entre autres). Cette contamination a été confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) et par le CEA lui-même qui a reconnu que certains ouvrages contaminés avaient été noyés dans le béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.

Courant 2001/2002, le site n'a été que très partiellement décontaminé. Ainsi sur un total de 45 hectares, seulement 1000m2 ont été traités suite aux explorations de la CRIIRAD.

Une mesure de radioactivité 33 fois supérieure au bruit de fond a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 à l'aide d'un RADEX 1503. Cette mesure a été certifiée par la CRIIRAD en 2012. La CRIIRAD précise également qu'un bloc d'uranium de 100g sous 10cm de terre est difficilement détectable en surface à l'aide de compteur de ce type.

Fort-de-Vaujours_IMG_0227.jpg

Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503 certifiée par la CRIIRAD.

Pendant des années, le CEA a pratiqué sur le site des essais nucléaires dits sous-critiques (ou tirs “froids”) avec de l'uranium. Ces tirs froids ont été réalisés à l'air libre aussi bien qu'en salles de tirs.

Après les essais, les éclats d'uranium et autres déchets étaient évacués à grandes eaux dans des puits dit de "lavage" profonds d'une trentaine de mètres. 14 de ces puits ont été recensés sur le site. Certains déchets étaient même incinérés dans une zone de brûlage à l'air libre ainsi que dans un incinérateur équipé de quatre fours.

A cette pollution exceptionnelle en proche banlieue, s’ajoutent des risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, des pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre, Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) ainsi que des pollutions chimiques (Dioxine, PCB, Perchlorate d’ammonium, etc).

En effet, courant 2009, le CEA a déclaré en préfecture la présence de 17 transformateurs remplis de PCB (en réalité 24). Seuls 11 sur les 17 transformateurs déclarés ont été déposés (extraits) selon les protocoles en vigueur. Les autres déclarés ou non, ont été percés et vidés à même le sol avant d'être emportés hors du site en toute illégalité.

Les PCB sont toxiques, écotoxiques et reprotoxiques, y compris à faible dose. Ce sont des polluants persistants, très liposolubles, ils font partie des contaminants cancérogènes bioaccumulables dans les tissus gras chez l'humain ainsi que dans le lait maternel.

Placoplâtre, filiale du groupe Saint-Gobain projette d'exploiter ce site à ciel ouvert pour en extraire le gypse.

La Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC) propriétaire de 11 hectares, souhaite y implanter une zone d'activité.

Malgré les études de la CRIIRAD et des mesures indépendantes récentes, Placoplâtre, après 2 années d'investigation sur le site, déclare n'avoir rien trouvé d'anormal sur le plan des études radiologiques. A ce jour cette société, filiale du groupe Saint-Gobain, n'a communiqué aucune analyse, aucun relevé, aucun rapport ainsi qu'aucun chiffrage détaillé de la décontamination totale du site et cela malgré 2 réunions de la Commission Locale de Concertation et de Suivi (CLCS).

Fort-de-Vaujours_IMG_8292.jpg

Dans les entrailles du fort de Vaujours

Depuis 2 ans, malgré des demandes appuyées des associations locales, Placoplâtre se refuse à financer des études complémentaires de la CRIIRAD ainsi qu'à leur transmettre les informations issues des analyses potentiellement réalisées.

Ainsi, un représentant de Placoplâtre a déclaré le 3 Mai 2012 lors d'une conférence  à Vaujours :

"Les labos travaillent depuis maintenant deux mois. Ils ont prélevé un certain nombre de matières. Nous attendons leurs résultats pour juin (2012)".

Quels sont les résultats de ces analyses ? Qu'ont-ils analysés ? Depuis, le silence.

Placoplâtre a bouché les puits de lavage des tirs à l'uranium pour des raisons invoquées de sécurité. Quels sont les résultats des analyses de ces puits ? Ont-ils été réellement analysés ? Ont-ils analysé les eaux circulant au fond de certains de ces puits ? Si oui, quels sont les résultats de ces analyses ?

Après le démontage de la fortification, afin de découvrir le gypse, Placoplâtre propose le retrait 3 à 4 millions de m3 de terres (Une montagne !!!) et son transfert dans une carrière abandonnée située à cheval sur les communes de Coubron et Vaujours (la fosse d'Eguisy, dîte ancienne colline de Montauban).

Que penser de la volonté réelle de Placoplâtre de rendre un jour la fosse d'Eguisy aux populations ?

Cette méthode d'exploitation est-elle compatible avec les servitudes d’utilité publique frappant le site, suite aux pollutions constatées sur cet ancien site d’expérimentation du CEA ?

En effet, l’arrêté préfectoral en date du 22 Septembre 2005 précise que « Les terres issues de travaux de terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur le site même ».

Placoplâtre assume pourtant mettre ses employés et ses sous-traitants en danger dans le cadre de ce projet d'exploitation. Ainsi le 3 Mai 2012, lors de cette même conférence, un représentant de Placoplâtre a déclaré : « Il ne faut pas se leurrer le seul vrai risque, il va être pour les salariés de l'entreprise. C'est eux qui vont être au contact quand il faudra démolir et exploiter. Le seul véritable risque, c'est pour le personnel de l'entreprise. »

Que penser du déplacement de telles quantités de terre potentiellement polluées et contaminées avec de surcroît la présence quasi-certaine d'explosifs dans des canalisations enterrées ?

Dans ce contexte, où les risques sont mal connus donc non maîtrisés, quelles garanties Placoplâtre peut apporter à la sûreté des habitants des communes environnantes, à la sécurité de ses salariés et sous-traitants qui interviendront sur ce site, à la sécurité des riverains et des usagers de la Dhuys et du bois de Bernouille ?

Les raisons de l'opacité de Placoplâtre ne viennent elles pas des coûts astronomiques liés au démontage du fort et à la décontamination des 3 à 4 millions de m3 des terres de découvertes ?

Devant ce potentiel mur budgétaire, le projet d'exploitation est-il toujours rentable ? Est-il toujours viable ? A la lumière des coûts, quelle est la volonté réelle de l'exploitant de décontaminer le site pour l'exploiter ?

Quel sera l'organisme réellement indépendant à même de vérifier en cours d'exploitation que toutes les mesures de sécurisation et dépollution du site seront bien appliquées par les exploitants et les aménageurs ?

IMG_8244_5_6_tonemapped.jpg

Exemple d'une carrière à ciel ouvert

Comment Placoplâtre peut-il véritablement garantir la non-contamination des sols, de l’air et des eaux compte-tenu de la multitude des risques et des millions de m3 de terre à traiter et à contrôler ?

Comment Placoplâtre peut-il garantir que les matériaux de construction issus de l’exploitation seront exempts de contamination radiologiques et/ou chimiques ?

Existe t-il dans un milieu si urbanisé, un autre chantier de dé-pollution de cette ampleur présentant autant de risques radiologiques et chimiques ?

Quels sont les projets de la Communauté de Marne et Chantereine sur ce site ?

A-t-elle réalisé des analyses ? Quels moyens va-t-elle mettre en œuvre pour dépolluer la zone dite "soutien" du Fort de Vaujours en sa possession ?

Pourquoi Placoplâtre ne prend-il pas en considération le patrimoine historique national que constitue le Fort de Vaujours ?

En effet, dans le cadre du projet d'exploitation du gypse de la butte de Parisis à Cormeilles en Parisis (95), Placoplâtre a déclaré au sujet du devenir du fort de Cormeilles : « Il est hors de question de faire courir le moindre risque à cet ensemble patrimonial. ». Force est de constater que Placoplâtre ne respecte pas les franciliens avec la même équité qu'ils habitent d'un côté ou de l'autre de Paris.

IMG_9894_5_6.jpg

La batterie sud du fort de Vaujours, située sur le secteur de la CAMC, en cours de restauration par l'association l'Effort de Vaujours.

A la lumière de ces très fortes interrogations et des risques liés à la réalisation de ces projets, le collectif « Sauvons la Dhuis » exige que toute la lumière soit faite sur le Fort de Vaujours.

Nous demandons donc une expertise indépendante de grande ampleur de la CRIIRAD, financée par Placoplâtre et la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine afin de lever le voile en profondeur sur la réalité de la contamination chimique et radiologique de ce site au regard des projets d'exploitation et d'urbanisation à venir.

Le collectif demande à Placoplâtre la divulgation de toutes les analyses potentiellement réalisées en sa possession.

Nous demandons également que le devenir du Fort de Vaujours en tant que Patrimoine Historique Local et National soit pris en considération dans le cadre de ces projets.

Le collectif SAUVONS LA DHUIS - http://sauvons.dhuis.fr

  • Nature Environnement 77
  • Villevaudé... Demain
  • Les Abbesses de Gagny-Chelles
  • Environnement 93
  • ADENCA
  • Les Amis de Carnetin
  • Association de Défense de l'Environnement du Bois Fleuri (ADEBF)
  • AJT Rando
  • Marne et Gondoire à Vélo

jeudi 3 mai 2012

Fort de Vaujours : Mr Flamand explique comment BPB Placo va exploiter le fort

Lors d'une conférence à Vaujours en date du 03 Mai 2012, Monsieur Eric Flamand, chargé de communication à BPB Placo, anciennement Placoplâtre, filiale du groupe Saint-Gobain, explique comme le Fort de Vaujours va être exploité en carrière de gypse (plâtre) à ciel ouvert.

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Fort de Vaujours en 2010

Cette conférence est à lire à lumière des articles suivants :

Voici donc un extrait de cette conférence publique où BPB Placo explique comme le site va être exploité. Une conférence, sans grand besoin d'explication, qui laisse froid dans le dos :

Sur ce site (ndr : fort de Vaujours), il y a forcément des traces. L'aspect pyrotechnique (ndr : Présence d'explosif sur le site) c'est coûteux mais c'est simple. Il faut pas se leurrer le seul vrai risque, il va être pour les salariés de l'entreprise. C'est eux qui vont être au contact quand il faudra démolir et exploiter. Le seul véritable risque c'est pour le personnel de l'entreprise.

La pollution pyrotechnique, il y a des machines très sophistiquées qui permettent de traiter la pollution pyrotechnique. Il y a plein d'entreprises qui savent faire. Nous avons fait un appel d'offres, nous avons les trois grands leaders Français et internationaux sur le sujet. Donc on a pris les meilleurs pour pouvoir traiter cet aspect là.

La difficulté c'est de savoir comment on peut veiller à ce qu'on traite bien les pollutions résiduelles sur le plan radioactif car cela ne se voit pas et cela ne se sent pas c'est cela l'enjeu.Donc la même chose il y a une servitude d'utilité publique c'est la loi. Qui nous oblige c'est quand même la loi. Ça c'est un travail qui est en cours.

C'est ce que nous présenterons à la prochaine CLCS (ndr : Commission Locale de Concertation et de Suivi).

Fort-de-Vaujours_IMG_0227.jpg

Mesure à 30 fois la norme prise à Vaujours en Mai 2011.

Nous avons pris trois grands bureaux d'études Les trois meilleurs a priori. Nous avons fait cela en concertation avec l'IRSN , l'ASN, la DRIEE, le CEA.

Nous avons demandé à tous ces gens leurs recommandations. Pour justement essayer de caractériser, ce que pourrait être une pollution résiduelle et ensuite l'échantillonner, avoir des valeurs. Comment on sécurise et comment on atteste que ce qui sort du site n'est pas dangereux ? Car il n'est pas question pour l'entreprise de faire prendre un risque et à son personnel et à la filière derrière. On est sur cette démarche de méthodologie. Comment caractériser tout ce travail ? Comment mettre au point la méthodologie ? Comment mettre au point une chaîne de surveillance et de suivi dans le cadre de l'exploitation de la carrière ?

C'est assez complexe, ce n'est pas la peine de se le cacher.

C'est un travail long, les labos travaillent depuis maintenant deux mois. Ils ont prélevé un certain nombre de matières. Nous attendons leurs résultats pour juin, donc on pourrait faire une CLIS à la rentrée. ...

La dioxine et le PCB, on a déjà traité cela sur d'autres sites, on a l'expérience. Ce n'est pas cela qui est critique pour la dépollution...Parce que le PCB, cela se voit.

Villevaude_30102011_Lafarge_03.jpg

Exemple d'une carrière de gypse à ciel ouvert.

Les couches de terre par les servitudes, n'avons pas le droit de les sortir du site ?

Pourquoi l'administration nous a demandé de garder cette ancienne carrière ciel ouvert ?

Par ce que pour pouvoir commencer à exploiter ici, vous avez 40 m de terres de découverte au dessus.

En gros, vous avez 50 cm de terre végétale. On prend la terre végétale on la stocke dans un coin Parce qu'après cela va nous servir in fine ...à la remettre à la couche ultime et pouvoir replanter derrière.

Les carrières de Vaujours

L'ancienne carrière de Vaujours, prévu pour "recevoir" les millions de m3 des terres de couverture du Fort de Vaujours.

Après nous avons 40 mètres de terre de découverte... Alors ces terres de découverte vont basculer avec un suivi et un contrôle, vont basculer derrière nous, pour reboucher cette ancienne carrière qui n'a pas été remise en état comme tout le reste. Par ce que l'administration nous a dit en 1997 halte là cela va être vendu, il y a du gypse, Garder la possibilité Car pour pouvoir exploiter la carrière ici il faut retirer trois à 4 millions de mètres cubes.

Trois à 4 millions de mètres cubes... C'est une montagne.

jeudi 17 novembre 2011

Souvenirs du Fort de Vaujours

En souvenirs du Fort de Vaujours, voici une petite galerie de photos prises courant 2010. Il semble que ce Fort soit inexorablement condamné à la destruction. Les risques, malgré l'attitude amnésique de certains, existent toujours et sa destruction programmée par les carriers semble inéluctable. Pour comprendre, voici 2 liens vers des articles passés.

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8293.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8263.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8305.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8292.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8281.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_8272.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_0206.jpg

Fort-de-Vaujours_IMG_0227.jpg

Voir l'album photos complet sur Google Picasa :

Souvenirs du Fort de Vaujours

lundi 19 septembre 2011

Fort de Vaujours : Les associations du fort se fédèrent

Les associations du fort se fédèrent

Le Parisien - édition Seine-et-Marne Nord T.P | 17.09.2011, 07h00

FortVaujours_21112010_05_Web.jpg

Fort de Vaujours en 2010.

Une dizaine d’associations de défense de l’environnement se sont réunies autour de Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, mercredi soir à Villeparisis (Seine-et-Marne). Au centre de leurs débats : le fort de Vaujours, un ancien site militaire de 45 ha à cheval sur Courtry, Coubron (Seine-et-Marne) et Vaujours. L’endroit a abrité le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) jusqu’en 1997, lequel a procédé à des essais pour développer la bombe atomique française. Bruno Chareyron a exposé à la trentaine d’associatifs présents les résultats inquiétants de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad).

« Il reste des traces radioactives dans les sols, affirme l’expert. Le taux de contamination dépasse les critères définis par la Direction générale de la santé. »

Un autre lieu a été évoqué lors de la réunion : Sita FD, à Villeparisis, où sont stockés des déchets à radioactivité naturelle renforcée depuis 2008. « C’est la toute première fois qu’autant d’associations locales se réunissent, explique Gérard Eripret, membre des Amis de la Terre 77. Notre objectif est de trouver des solutions pour que des mesures efficaces soient prises à propos de ces sites dangereux : espérons qu’un collectif collectif est né! »

mercredi 14 septembre 2011

La radioactivité au fort de Vaujours en débat

Le PARISIEN Édition Seine-et-Marne Nord

Faustine Léo | Publié le 14.09.2011, 07h00

«Si on creuse, il est probable qu’il reste de la radioactivité due aux tirs d’essais. » Bruno Chareyron, le responsable du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), évoque là le fort de Vaujours.

Ce site militaire de 45 ha réparti entre Courtry, Coubron et Vaujours (Seine-Saint-Denis) a abrité jusqu’en 1997 le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), lequel a procédé à partir de 1955, jusque dans les années 1980, à des essais pour développer la bombe atomique française.

Ces essais ont utilisé de l’uranium naturel et appauvri.

FortVaujours_21112010_01_Web.jpg

Fort de Vaujours (seine-saint-denis). 15 ha du site ont été rachetés par l’intercommunalité de Marne et Chantereine, qui veut y implanter une zone logistique. Les 30 ha restants doivent devenir une carrière de gypse à ciel ouvert exploitée par Placo.

Cet expert vient ce soir à 20h30 à Villeparisis, à l’invitation des Amis de la Terre 77, pour expliquer ce qu’il sait de la situation du fort. « Pour certaines personnes, il est décontaminé. Ce n’est vrai ni pour l’uranium ni pour les polluants chimiques ni pour les explosifs, explique-t-il. Le CEA a bétonné certains endroits contaminés. Si on creuse, on risque de tomber sur ces poches. »

Au cours de cette réunion d’information et de travail, il fera aussi la lumière sur les stockages de déchets inertes de l’entreprise Sita FD à Villeparisis.

Pour la première fois, plusieurs associations de défense de l’environnement qui étudient le sujet (Environnement 93, Nature Environnement 77, Les Citadines, Adenca…) se réunissent afin de trouver des solutions.

Le rapport de la Criirad, à la suite du test réalisé sur une petite partie du terrain de Vaujours en 2002, a établi « une contamination résiduelle des sols par l’uranium, dépassant les critères définis par la Direction générale de la santé et montrant l’insuffisance des travaux de décontamination antérieurs ». Le sol concentre 10 000 becquerels par kilo de terre, contre 40 naturellement.

« Ces doses peuvent à la longue augmenter les risques de cancer. Mais il faut surtout être prudent par rapport aux travaux qui pourraient être engagés. », affirme Bruno Chareyron.

Réunion salle Wissols, chemin des Petits-Marais à Villeparisis, à 20h30.

vendredi 24 juin 2011

Uranium : Le scandale de la France contaminée (Fr3)

Pour mieux comprendre les risques liés à l'exploitation du gypse sur le site du fort de Vaujours\Courtry par la société Placoplatre, voici un reportage qui décrit très bien les problèmes de pollution liés à l'uranium, comme celle présente dans les sols du fort.

FortPlan.jpg

Pour mieux comprendre la problématique, veuillez lire ou relire notre communiqué : Fort de Vaujours / Courtry ou le risque d’un désastre sanitaire majeur

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

Fort de Vaujours\Courtry - 2011 - Mesure d'une radioactivité 33 fois supérieures à la norme.

Pièces à conviction - Uranium : le scandale de la France contaminée

Le 11 février 2009, France 3, magazine Pièces à Conviction n°72, présenté par Elise Lucet et intitulé "Uranium : le scandale de la France contaminée".

SYNOPSIS

Depuis plusieurs décennies, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés en toute discrétion dans les campagnes, à proximité de zones habitées. Entre 1945 et 2001, la France a exploité 210 mines d'uranium, produisant 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, abandonnés sans mesure de protection particulière. Qui sont les responsables ? Pourquoi l'Etat n'a-t-il pas alerté les riverains ? Et enfin, les populations concernées sont-elles en danger ?

Au sommaire :

  • Gueugnon, alerte à la radioactivité - Un reportage de Romain Icard.
  • Nos belles campagnes... des poubelles radioactives ? - Un reportage d'Emmanuel Amara.
  • L'omerta politique - Un reportage de Romain Icard.

Uranium: Le scandale de la France contaminée 1/6 par Wakeup-
Uranium: Le scandale de la France contaminée 2/6 par Wakeup-
Uranium: Le scandale de la France contaminée 3/6 par Wakeup-
Uranium: Le scandale de la France contaminée 4/6 par Wakeup-
Uranium: Le scandale de la France contaminée 5/6 par Wakeup-
Uranium: Le scandale de la France contaminée 6/6 par Wakeup-

vendredi 27 mai 2011

Fort de Vaujours / Courtry ou le risque d’un désastre sanitaire majeur

FortPlan.jpg

Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) a utilisé le fort de Vaujours (localisé sur les villes de Vaujours, Courtry et Coubron) de 1955 – 1997 (afin de réaliser des expérimentations dans les technologies du nucléaire). C’est sur le fort de Vaujours qu’a été développé le système de détonation de la première bombe atomique française. De 2000 à 2002, suite à un long combat politico-associatif, le CEA a accepté des études de la CRIIRAD afin d’étudier les pollutions radioactives du site (45ha).

FortVaujours_21112010_01_Web.jpg

L'entrée du fort de Vaujours en 2010.

En 2002, La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) a démontré l’importance de la pollution du site au travers de quelques mesures exploratoires. Suite à ce rapport qui n’était pas une cartographie radiamétrique complète, le CEA a a fait réaliser par SUBATECH, une décontamination limitée du site en surface autour des zones contaminées découvertes par la CRIIRAD et la SUBATEC.

Cette association a émis de très nombreuses réserves suite à ces opérations limitées de nettoyage, des réserves qui ont été très appuyées auprès de tous les acteurs dixit Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD.

Le rapport de 2002 ( Rapport CRIIRAD - Dossier Vaujours / Synthèse et recommandations de la CRIIRAD du 17 Septembre 2002 ) exprime la nécessité d’un dépistage plus approfondi du site (Chapitre 3.2 page 10).

En effet, le site n’a été que partiellement analysé et cela avec des méthodes ne permettant pas une analyse au-delà de quelques centimètres sous la surface (Chapitre. 2.7 page 7, ). De plus le CEA a admis être dans l’incapacité de nettoyer certaines zones contaminées du site.

Mesure à 30 fois la norme filmée par l'association l'Effort de Vaujours en Mai 2011.

Le CEA a rétorqué à ces réserves que celles-ci seraient couvertes par des servitudes du site dans le cadre d’un arrêté préfectoral. Ces servitudes devaient protéger le site de toute utilisation pouvant nuire à la santé publique.

8 années s’écoulent et le dossier est oublié de tous…

En 2010, la majeure partie du site est rachetée à l'état Français par la société Placoplatre dont des usines résident à proximité immédiate.

Une zone moindre est acquise par la Communauté d’Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC – Chelles, Courtry, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine). Placoplatre désire réaliser une carrière à ciel ouvert et le CAMC, une zone d’activités.

Une carrière à ciel ouvert, cela signifie le déplacement sur 35ha et sur 20 mètres d’épaisseur des couches de terres et de strates géologiques supérieures du site, puis l’éclatement des masses de gypses avec des explosifs !!!

Une Zone d’activité, cela signifie des travaux pour construire des bâtiments et dont le remaniement des sols à proximité immédiate d’une carrière à ciel ouvert sur des sols très probablement contaminés.

Une mesure de radioactivité 33 fois supérieure au bruit de fond a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 à l'aide d'un RADEX 1503. Cette mesure a été certifiée par la CRIIRAD en 2012. La CRIIRAD précise également qu'un bloc d'uranium de 100g sous 10cm de terre est difficilement détectable en surface à l'aide de compteur de ce type.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

La CRIIRAD ne tarde pas à réagir et demande que le fort de Vaujours doit faire l’objet de nouvelles expertises et que les activités prévues sont contraires aux servitudes qui devaient frapper le site.

CRIIRAD_Marne001_Web.jpg

La société Placoplatre, filiale du groupe Saint-Gobain, en réaction a déclaré qu’aucune mesure anormale n’a été détectée et a mis en place dans la foulée un gardiennage 24h/24h . Placoplatre déclare dans des communiqués officiels que le site a été nettoyé et qu'il n'est plus contaminé.

VaujoursITWPlacoWeb.jpg

Si la contamination du site est conforme aux propos et réserves de la CRIIRAD : Les risques sont multiples, les principaux étant la contamination des populations et des travailleurs par l’inhalation de poussières radioactives et d’expositions externes. Il convient également de préciser les risques additionnels liés aux explosifs et autres pollutions hautement toxiques qui ont souillé les sols du Fort de Vaujours.

mercredi 18 mai 2011

Fort de Vaujours : Le fort doit faire l'objet d'une nouvelle expertise

Bruno Chareyron dirige le laboratoire de la CRIIRAD, l'organisme indépendant spécialisé dans la radioactivité. Il juge « inquiétantes » les mesures relevées par les bénévoles sur le site de l'ancien centre d'étude atomique (CEA).

Interview réalisée par Ludovic Francisco et parue le 18 Mai 2011.

Bruno-Chareyron.jpg

Bruno Chareyron ditigele laboratoire de la CRIIRAD, la plus haute autorité indépendante en matière de radioactivité en France.

Concernant les relevés de radioactivité réalisés par l'association ,« L'Effort de Vaujours », comment accueillez-vous ces résultats?

Je suis à la fois étonné et pas tellement surpris. Étonné parce que, suite à notre expertise au début des années 2000, le CEA s'était engagé à décontaminer le site. Mais d'un autre côté, je ne suis pas tellement surpris parce que nous avions émis déjà de fortes réserves sur tout un tas d'aspects liés notamment à l'impossibilité de contrôler à fond la totalité du site. Je pense notamment aux sous: sols. Pour information, nos appareils sont incapables de détecter une source produisant 50 millions de Becquerels si celle-ci est enterrée à seulement quelques centimètres de profondeur.

A l'aide de compteurs Geiger, les bénévoles ont récemment mesuré des taux allant jusqu'à 3,31 micro-Sieverts/heure, ce qui correspond au rayonnement reçu par le corps humain en cas d'exposition. Est-ce inquiétant ?

3 microSieverts/heure, c'est un rayonnement clairement anormal. La norme en lle-de-France n'est que de 0,10 microSieverts/heure. C'est ce qu'on appelle le bruit de fond, la radioactivité naturelle. On est donc 30 fois au-delà de la norme.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

Mesure à 33 fois la norme prise l'association l'Effort de Vaujours en Mai 2011.

Cela représente t'il un danger sanitaire?

Cela dépend de nombreux paramètres. Il faudrait d'abord caractériser le type de rayonnements. L'uranium 238, comme semble en' contenir le site, émet par exemple tous types de rayonnements: alpha, bêta, gamma. Il est donc dangereux. Concrètement, les risques auxquels pourrait être confrontée une personne en contact avec la radioactivité sont de trois types : par irradiation, par inhalation et par ingestion.

Sur ce site, nous sommes dans le domaine de ce que nous appelons les « très faibles doses ». Cela ne veut pas dire qu'elles sont inoffensives. Tout rayonnement au-dessus de la normale présente un danger pour la santé à long terme. Qui peut se traduire par des cancers de tous-types.

Mesure à 30 fois la norme filmée par l'association l'Effort de Vaujours en Mai 2011.

La société Placo envisage d'exploiter le gypse à l'emplacement du fort. Cela est-il compatible à votre avis avec la présence éventuelle de radioactivité ?

C'est ce que je trouve de plus étonnant. La dernière fois ue nous sommes intervenus sur le site, il était convenu que l'Etat allait frapper le terrain de servitudes, suite aux nombreuses réserves émises par notre laboratoire. Nous nous apercevons aujourd'hui que le terrain a été vendu. Qui plus est à un exploitant de gypse qui, j'imagine, va creuser la terre. Or un site, pour être banalisé, doit avoir été décontaminé à 100 %.

Pourquoi n'êtes-vous pas intervenus depuis 2002 ?

Sur des dossiers comme celui-là, nous intervenons sur sollicitation des associations, ou au moins lorsque l'information nous parvient. Notre laboratoire est basé à Valence dans la Drôme, nous sommes une petite équipe. Là, visiblement, il y a eu un blanc. Je ne m'explique pas que personne ne nous ait pas alertés depuis cette date, au moins sur la vente des terrains.

Qu'avez-vous prévu de faire?

Nous allons nous mettre en relation avec les bénévoles, afin de réunir un maximum de documents. Nous sommes des scientifiques, il nous faut donc recueillir des éléments, avant d'émettre un juqement. Nous allons également interpeller le préfet de Seine-et-Marne pour demander des explications. Nous vouIons comprendre comment un terrain peut avoir été rendu au domaine public quand on sait qu'il n'a pas été contrôlé en totalité et qu'il présente donc un risque potentiel. ,

La radioactivité représente-t-elle le seul danger sur le site ?

Non ! Dans nos précédents rapports, nous avions mis en évidence la présence de pollutions chimiques et la probabilité de trouver en sous-sol des explosifs hérités du passé militaire du fort.

CRIIRAD_Marne001_Web.jpg

dimanche 15 mai 2011

Fort de Vaujours : Nouvelles inquiétudes sur la radioactivité du fort

Article du Parisien - Edition Seine-Saint-Denis

Fort de Vaujours : Nouvelles inquiétudes sur la radioactivité du fort

Vieille de plus de dix ans, la question de la pollution du fort de Vaujours, ancien site du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) revient au cœur de cette campagne des cantonales. Les associations de défense de l'environnement ont trouvé un appui avec le candidat écolo, soutenu par le PS, Rodrigo Arenas-Munoz. Hier, il s'est rendu sur le site, avec Claude Bartolone, le patron socialiste du département, des élus, soutiens et militants associatifs, pour réclamer une étude indépendante sur la question. « La visite était prévue avant les événements du Japon », précise Rodrigo Arenas-Munoz.

Bartolone_Vaujours_Visite_14032011.jpg

FORT DE VAUJOURS, HIER APRÈS-MIDI. Visite express d'une partie de l'ancien fort de Vaujours, dont la barrière éventrée permet à quiconque de s'y introduire. Rodrigo Arenas Munoz(au centre), Claude Bartolone, Lisa Leclerc de l'Effort de Vaujours, des élues socialistes et militants de l'environnement ont réclamé une étude sérieuse sur l'éventuelle pollution du site, propriété en partie de Placoplatre.

La catastrophe nippone a toutefois empêché Cécile Duflot, la chef de file d'Europe Ecologie-les Verts, de se joindre au groupe, hier après-midi. Direction la route Stratégique, pour trouver ce trou dans le grillage, qui permet à quiconque de s'introduire sur le site.

Plus tard, on verra d'ailleurs sortir des fourrés deux garçons… Les militants connaissent bien les lieux : « On est sur le terrain qui appartient à la communauté d'agglomération Marne et Chantereine en Seine-et-Marne. »

Des taux élevés pour les uns, normaux selon les autres De l'autre côté de la clôture, en Seine-Saint-Denis, se trouve l'entreprise Placoplatre. « C'est là qu'on a fait des relevés en décembre, précisent les militants de l'Effort de Vaujours.

Ces relevés indiquaient un taux de radioactivité 15 à 20 fois supérieur à la normale. Placoplatre a aussi fait des relevés et, aux mêmes endroits, a tracé par terre à la peinture : PC, pour point chaud…

Et, comme par hasard, une barrière et un gardiennage existent depuis. » Pour Rodrigo Arenas-Munoz, ces relevés sont au moins de nature à alimenter le doute, y compris sur tous les projets d'aménagement alentour. Par communiqué de presse de trois pages, Placoplatre détaille sa position. Entre autres, l'entreprise assure avoir fait une campagne de mesures, mais n'a « détecté que des valeurs correspondant à la radioactivité naturelle ».

La barrière et la sécurisation du site auraient été décidées pour éviter toute intrusion et risque d'accidents corporels, mais sans rapport avec les relevés des associations. L'entreprise a acquis en 2010 un domaine foncier qui appartenait au ministère de la Défense et au CEA, dans le but d'étendre les réserves de gypse exploitables.

Claude Bartolone a annoncé qu'il allait saisir Saint-Gobain, maison mère de Placoplatre, pour avoir communication des mesures de radioactivité, afin de pouvoir « fournir une information plus régulière aux habitants de ce secteur », très prisé pour sa tranquillité.

(LP/C.S.)

mercredi 30 mars 2011

Fort de Vaujours : Le terrain qui accueillera des entreprises est contaminé

Le terrain qui accueillera des entreprises est contaminé

Article de LaMarne, 30 Mars 2011.

On y pénètre plus aisément que dans lé fort. Un trou béant dans le grillage d'enceinte de l'ancien Centre d'études atomiques (CEA), côté Courtry,' offre une voie quasi royale à celui qui transite via la fameuse « Route stratégique». C'est par ce chemin, emprunté il y a une quinzaine de jours par Claude Bartolone, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis égaré le temps d'un instant chez le département voisin, que nous avons suivi les bénévoles de « l'Effort de Vaujours ». Un petit périple au milieu d'un vaste complexe de bâtiments abandonnés, aux fenêtres brisées, envahis par la végétation. Un vrai décor d'apocalypse. "Nous nous trouvons dans l'ancienne zone de soutien du CEA : c'est là qu'étaient installés les services administratifs, techniques et d'entretien », commente Lisa, la présidente de l'association.

LaMarne_Vaujours_30032011_Photo_Web.jpg

Lisa Leclerc, présidente de l'association l'Effort de Vaujours.

Mais gare où vous mettez les pieds. Le sol est parsemé de trous aussi larges que profonds. « Cela fait longtemps que toutes les grilles métalliques ont été récupérées par les gens du voyage », note Blaise, un autre bénévole. Au bout de quelques centaines de mètres, la végétation 's'épaissit, les bâtiments se font plus rares, le sol devient moins régulier.

« Nous avons atteint la batterie sud du fort, toujours à Courtry », précise Lisa. Un détail qui a son importance: toute la zone que nous avons parcourue, qui couvre une quinzaine d'hectares, appartient depuis l'an dernier à la communauté d'agglomération Marne-et-Chantereine. L'intercommunalité projette de créer à cet endroit une zone d'activités.

Une opération qui nécessitera à priori de faire raser l'ensemble des bâtiments dé l'ancien CEA. Séparée par un grillage, infranchissable celui-là, l'autre partie, côté Vaujours, est la de la société Placoplâtre.

Des taux supérieurs aux taux naturels

C'est d'abord vers l'une des nombreuses casemates qu'abrite le CEA que nous emmènent les bénévoles. Ce local à demi enterré, aussi vieux que le fort lui-même, porte le n°13. Il aurait servi selon l'association aux experts du CEA pour réaliser des expériences: Une petite lucarne au verre épais, plantée au beau milieu de la porte d'entrée en acier, semble confirmer cette analyse.

Mais ce qui est plus probant encore sont les mesures que les bénévoles réalisent à cet endroit, A l'aide de compteurs Geiger, un modèle de chez Radex, ils ont pu relever au sol des taux allant de 0,25 à 0,48 microsieverts/heure (Sv/h). Un rayonnement artificiel certes loin des niveaux enregistrés au cœur du fort (iusqu'à 1,71 Sv/h), mais en tous cas bien supérieurs à la radioactivité naturelle, qui oscille en région parisienne etre 0,08 et 0; 15 Sv/h ...

« Théoriquement, sous le sol, on n'atteint jamais de tels taux. C'est d'autant plus inquiétant que le CEA affirmait, avant son départ, avoir nettoyé le site jusqu'à 50 cm de profondeur! Cela prouve que les sous-sols abritent encore des déchets radioactifs », soutient Hal, le « Monsieur Radiochimie» de l'association.

A quelques mètres de là, une galerie où l'on accède par un long escalier se termine en cul-de-sac: elle a été bouchée à l'aide de remblai. Dès mesures réalisées à cet endroit fournissent encore des chiffres au-dessus de la norme.

« Ce tunnel relie la batterie sud à un bâtiment de recherche situé à l'extérieur. Cela nous Intrigue, pas seulement parce que le tunnel est bouché. Mais surtout parce que les taux à l'air libre doublent entre l'intérieur et l'extérieur », poursuit Hal.

Les travaux risquent de disperser des radio-éléments

L'idée fait frémir les bénévoles : « Sur un site qui subit les vents et les pluies depuis dix ans, il y a forcément eu du mouvement sous terre. D'un point de vue, sanitaire, Quant aux radioéléments qui se trouvaient à l'air libre, ils ont probablement été lessivés, tandis que la végétation les a recouverts. Cela ne veut pas dire qu'ils n'existent plus. Ils risquent fort d'être dispersés lorsque la terre sera retournée au moment des travaux », soutient Hal.

... Nous avons voulu faire vérifier ces affirmations par l'organisme qui fait autorité actuellement, la,CRIIRAD. Mais, extrêmement sollicité depuis la catastrophe de Fukushima, le laboratoire indépendant n'a pas pu répondre, pour le moment, à nos sollicitations. Mais les bénévoles de « L'Effort de Vaujours» croient fermement à leurs analyses: « Nous invitons les représentants de la communauté d'agglomération à venir consteter par eux- mêmes nos mesures », Iancent-ils.

LaMarne_Vaujours_30032011_Web.jpg

mercredi 16 février 2011

Fort de Vaujours : Le fort de Vaujours renferme toujours de la radioactivité

Une association tire l'a sonnette d'alarme.

Le fort de Vaujours renferme toujours de la radioactivité

Des mesures effectuées par des bénévoles confirment la présence de radioactivité au fort de Vaujours. Une révélation qui tombe alors que l'ancien centre d'étude atomique (CfA) doit être reconverti en carrière à plâtre et accueillir des entreprises.

Article LaMarne, 16 février 2011.

FortVaujours_21112010_01_Web.jpg

Le fort de Vaujours, promis à la destruction par l'exploitation de gypse qui doit s'y ouvrir, renfermerait encore d'inavouables secrets.

Ils ne croyaient pas les rapports officiels. Ils sont allés vérifier par eux-mêmes. Depuis un an et demi, les bénévoles de l'association «L'effort de Vaujours» visitent clandestinement l'ancien centre d'étude atomique (CEA). Ce site, à cheval sur Vaujours (Seine-Saint-Denis) et Courtry (Seine-et-Marne) a fermé ses portes en 1997. Mais les tirs qui se sont déroulés durant cinquante ans dans les bunkers du fort, et qui ont permis d'élaborer la première bombe atomique française, ont laissé des traces invisibles : l'uranium.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

Mesure à 30 fois la norme prise dans l'enceinte du fort central en 2011.

Depuis l'année dernière, la colline de 45 hectares n'appartient plus à l’État: elle a été vendue à la société BP Placo et à la communauté d'agglomération Marne-et-Chantereine. Le premier, qui possède son usine à proximité immédiate, projette d'y ouvrir une carrière de gypse, tandis que le second souhaite y créer une zone d'activités. Un arrêté inter-préfectoral datant de 2004 permet en effet une implantation industrielle, à défaut de toute autre occupation.

C'est ainsi que les bénévoles parcourent régulièrement les salles désaffectées du fort et épais sous-bois qui l'entoure à la recherche de radioactivité.

« Depuis la vente Placo a grillagé le terrain et engagé un vigile qui quadrille le CEA nuit et jour avec des molosses. Cela fait beaucoup pour une simple friche industrielle », juge Lisa, la présidente de l'association.

17 fois supérieur à la norme

Équipés de compteurs Geiger, ils sont à l'affût du moindre son suspect émis par I'appareil, attentifs aux taux affichés sur l'écran, Certains indices laissés là les aident à orienter leurs recherches, tels que les lettres « PC » inscrites à la bombe, qui indiquent la présence de «points chauds» radioactifs. Et ils n'ont pas tardé à découvrir des choses stupéfiantes: « A l'extérieur du fort, les taux sont très satisfaisants, estime Hal, le M. « Radiochimie» de l'association.

FortVaujours_21112010_02_Web.jpg

Le fort central de Vaujours en 2010.

Ils sont même inférieurs à la moyenne régionale de 0, 09 micro-sievertslheure (unité de mesure des doses de radiations, ndlr). C'est la preuve que le CEA a déployé' beaucoup d'efforts pour décontaminer le site. Mais à l'intérieur, ça n'est pas la même histoire. Dans un tunnel, nous avons mesuré 0,17 micro-sievertslheure. A l'intérieur de murs aussi épais, c'est déjà beau-coup. Dans un bunker de tir, nous avons carrément mesuré 1,51 micro-sievertslheure.

« On atteint là un niveau très dangereux. J'ai soumis la mesure à des spécialistes, ils n'en ont pas cru leurs yeux », affirme le bénévole.

FortVaujours_21112010_04_Web.jpg

Château d'eau du fort de Vaujours en 2011.

« Le fort est un lieu gigantesque, un dédale de salles à demi-ensevelies. Il est difficile de tout mesurer », estime Lisa.

Mais si l'on trouve des traces de radioactivité à l'air libre, que ne risque-t-on pas de trouver dans les sous-sols? « Il est parfaitement admis que les débris nucléaires des tirs effectués à l'intérieur étaient évacués à l'aide de kärchers directement dans des puits. Ces puits rejetaient l'uranium plusieurs mètres sous terre, dans la couche de gypse et les nappes phréatiques. Qui sait où s'est ensuite écoulé l'uranium ». s'interroge Hal.

...

FortVaujours_21112010_03_Web.jpg

Un des lieux où de fortes mesures ont été relevées.

Dans son étude de 2002, la CRIIRAD avait d'ailleurs reconnu ne pas être en mesure d'analyser les sols au-delà de 30 cm de profondeur: « Il est toujours envisageable que des fragments d'uranium subsistent dans les sols, au-delà de quelques centimètres, d'autant que nous n'avons pu analyser les ouvrages enfouis », avaient avoué les experts. En 1999, la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) avait déjà recommandé, faute d'information sur les sous-sols, d'éviter d'extérioriser la contamination enfouie en profondeur en cas de fouilles et de creusements.

Des risques pour les ouvriers

On se souvient également des paroles de Lucien Beaudoin, un ancien du CEA, en 2000 : « Je ferais attention, si j'avais des enfants qui tripotent la terre et qui pourraient en avaler. Car les produits de désintégration de l'uranium sont très pénétrants », avait-il affirmé.

Et c'est justement tout le problème. Ces prescriptions sont-elles compatibles avec l'exploitation de gypse à cet endroit, telle que la projette la société Placo ? En ouvrant une carrière à ciel ouvert, les particules radioactives ne risquent-elles pas de contaminer les ouvriers et pire de se retrouver dans les produits vendus par l'entreprise au grand public ?

...

LaMarne_Vaujours_16022011.jpg

Première Partie de l'Article

LaMarne_Vaujours_16022011_02.jpg

Seconde Partie de l'Article

page 3 de 3 -